Il jouait du piano debout
Il jouait du piano debout est une chanson écrite par Michel Berger et interprétée en 1980 par France Gall. Le 45 tours se vend à plus de 800 000 exemplaires[1].
Sortie | |
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Enregistré |
Studio Gang Paris (5e arr.) |
Durée | 4 min 30 s |
Genre | Rock |
Auteur | Michel Berger |
Compositeur | Michel Berger |
Producteur | Michel Berger |
Label | Atlantic Records |
Singles de France Gall
Clip vidéo
[vidéo] « Il jouait du piano debout (extrait d'une émission de Radio Télévision Suisse, 1980) », sur YouTube
Pistes de Paris, France
Première chanson de l'album studio 33 tours LP Paris, France sorti le [2], elle atteindra la deuxième place des ventes de disques et demeure l'une des chansons les plus marquantes de la carrière de son interprète et du duo Berger/Gall.
Historique
modifierLa chanson fait référence à Jerry Lee Lewis et se veut un hommage à sa façon particulière de jouer debout du piano, symbole, selon Berger et Gall, du droit à la différence. France Gall l'écrit dans le livret des compilations et intégrale Évidemment parues en 2004[2] : « Je ne savais pas que ce serait si énorme cette chanson en la chantant en studio. Je ne pense jamais à ça avant que le public ne décide. Michel avait organisé un petit déjeuner à la Tour Eiffel avec les médias pour la sortie de l'album Paris, France dont Il jouait du piano debout était le premier extrait ».
Les journalistes Hugues Royer et Philippe Seguy le notent dans leur biographie consacrée à France Gall et Michel Berger, Deux destins pour une légende[3] : « Dans cette chanson, Michel Berger a voulu rendre hommage au pianiste et compositeur américain Jerry Lee Lewis. Chemin faisant, il exalte aussi le courage contre la lâcheté, et remet au goût du jour une idée caressée par Aragon, selon laquelle la vraie liberté suppose de vivre debout plutôt que de mourir à genoux ».
De la même façon, des universitaires et diplômés de HEC comme Jean-François Brieu et Éric Didi[Note 2],[4] se penchent sur ce « Tube colossal. [...] Un tube mémorable, une image inversée de l'intrigue qui se joue dans La Groupie du pianiste : Il jouait du piano debout. [...] Impact de cet hommage à Jerry Lee Lewis, le Killer dont le colt tire plus vite que le canon scié d'Idi Amin Dada et dont l'estomac transforme le whisky brut de décoffrage en rock 'n' roll 50 °C sans eau et sans glaçon. D'aucuns voudront faire de ce texte insouciant une ode à la différence, au droit de vivre selon son bon plaisir. Voilà une hypothèse bien tirée par les cheveux. Ces vers ne sont pas à ce point exemplaires qu'ils puissent donner matière à une philosophie de cette portée-là. »
Et France Gall de confier à Paris Match[5] : « Lorsque j'ai fait Il jouait du piano debout, tant de gens se sont reconnus dans ce thème : celui de la différence. Celui de l'amour du rythme aussi. Les lettres que je lis expriment une recherche d'amour, un mal dans la peau, la solitude, le refus de la haine. Or si vous écoutez les chansons de mon nouvel album[Note 3], vous verrez qu'elles répondent à cela. C'est Michel qui les a écrites, mais si j'avais ce pouvoir d'écrire qu'il possède, je n'aurai pas écrit autre chose ».
Elton John se manifeste alors en téléphonant en juillet 1980[4] à Michel Berger parce que, entendant les titres La Groupie du pianiste et Il jouait du piano debout diffusés en boucle à la radio depuis leur sortie, il souhaiterait enregistrer un disque en duo avec France Gall. Elle écrit à propos de cette rencontre[2] : « On traverse le monde pour aller au rendez-vous qu'Elton John nous avait donné genre , studio Sunset Sound, L.A., Californie. Michel, pas perturbé du tout par le fait que je sois tombée enceinte quinze jours avant, dirige les séances et, avec les musiciens d'Elton, cherche une couleur pour ne pas trop le déstabiliser, déjà qu'il va chanter une chanson écrite par quelqu'un d'autre ». Le 45 tours comportant les titres Donner pour donner et Les Aveux sort en [2]. À partir de là, beaucoup de médias mal informés font une confusion en citant Elton John comme inspirateur de la chanson Il jouait du piano debout, tel Pascal Bernheim qui, dans son émission Airs de rien sur la radio suisse romande (RTS), spécule sur l'hypothèse que cette chanson ferait référence à Elton John[6] parce que celui-ci, une des premières grandes stars de l'Ouest à franchir le rideau de fer, a notamment donné un concert en URSS en 1979[Note 4]. La confusion est également faite dans des émissions radio et télé[Note 5].
Musiciens
modifier- Piano : Michel Berger
- Synthétiseurs, orgue Hammond, piano électrique : Georges Rodi
- Basse : Jannick Top
- Guitares : Slim Pezin
- Percussions : Marc Chantereau
- Batterie : Simon Phillips
- Saxophone, clarinette, flûte : Patrick Bourgoin
- Chœurs : Bernard Ilous, France Gall
- Enregistrement et mixage : Jean-Pierre Janiaud et Patrick Foulon au studio Gang (Paris, 5e arr.)
- Réalisation : Michel Berger
Classement
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Classements hebdomadairesmodifier
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Classement annuelmodifier
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Reprises
modifier- En 1981, la chanson est reprise et adaptée en japonais par la chanteuse Yumi Seino, sur son album U・TA・GE: Songs for Seino Yumi.
- En 1991, la chanson est reprise par la chanteuse mexicaine Sasha Sokol et renommée Justo en el momento[13].
- En 2007, la chanson est reprise par le duo Peter et Sloane sur l'album En Harmonie.
- En 2013, la chanson est reprise par le duo Slaï et Mélissa Nkonda sur l'album collectif Tropical Family.
- En 2019, reprise par Les Frangines dans le Grand Studio RTL.
Lien externe
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- 10e et dernière phrase du refrain :
Il jouait du piano debout
[…]
Simplement sur ses deux pieds
Il voulait être lui, vous comprenez. - Éric Didi est diplômé de HEC. Il est producteur de musique indépendant, concepteur et réalisateur d’intégrales musicales (sa présentation en quatrième de couverture de l’ouvrage Michel Berger cosigné avec Jean-François Brieu).
- Album Tout pour la musique sorti le .
- Un court documentaire est tourné à cette occasion : To rush away Elton. Elton John debout entame Benny and The Jets face un public moscovite effervescent, sous l’œil sévère des militaires qui surveillent le concert.
- Notamment à la télévision par l'animateur Nagui dans le no 39 de l'émission Taratata diffusée le sur France 2 et dans le jeu Qui veut gagner des millions ? où Jean-Pierre Foucault donne Elton John comme « bonne réponse » à la question : « Qui a inspiré la chanson Il jouait du piano debout à Michel Berger ? » (TF1).
Références
modifier- Ventes de singles de 1980
- Notes dans le livret de Évidemment (Les années Warner), édité en plusieurs versions, compilations et intégrale : 2 CD (réf. 2564618762), 2 CD + DVD (réf. 2564618782), 3 CD (2564618772), et intégrale en 13 CD + 1 DVD (réf. 2564618892).
- Page 97, Éditions du Rocher, 1994 (ISBN 2268018733).
- Jean-François Brieu et Éric Didi, Michel Berger : Quelques mots d'amour, Paris, Éditions Jean-Claude Lattès, coll. « Essais et documents », , 288 p. (ISBN 9782709617987, présentation en ligne).
- Paris Match, no 1702 du .
- Airs de rien du 15 juillet 2013 (Pascal Bernheim) : http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/airs-de-rien/5010157-airs-de-rien-du-15-07-2013.html.
- Classements de France Gall
- (nl) Dutchcharts.nl – France Gall – Il jouait du piano debout. Single Top 100. Hung Medien. Consulté le 5 août 2014.
- (nl) France Gall – Top 40-artiesten. Nederlandse Top 40. Stichting Nederlandse Top 40. Consulté le 5 août 2014.
- Lescharts.com – France Gall – La déclaration d'amour. SNEP. Hung Medien. Consulté le 21 janvier 2018.
- (en) Swisscharts.com – France Gall – La déclaration d'amour. Schweizer Hitparade. Hung Medien. Consulté le 21 janvier 2018.
- « TOP - 1980 » [archive du ], sur Top France (consulté le )
- « Chanson des années 80 : le top 20 des chansons françaises reprises à l'étranger », sur nostalgie.fr, (consulté le ).