IQ and the Wealth of Nations

livre de Tatu Vanhanen, Richard Lynn

IQ and the Wealth of Nations (en français : « Le quotient intellectuel et la richesse des nations ») est un essai polémique publié en 2002 par Richard Lynn, alors professeur émérite de psychologie à l'Université d'Ulster (Irlande du Nord)[1] et Tatu Vanhanen, professeur émérite de science politique à l'Université de Tampere (Finlande).

IQ and the Wealth of Nations
Titre original
(en) IQ and the Wealth of NationsVoir et modifier les données sur Wikidata
Langue
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Date de parution
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Séquence
IQ and Global Inequality (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Le livre a été largement invalidé par d'autres universitaires. Les critiques ont porté notamment sur la remise en question de la méthodologie utilisée, le caractère incomplet des données et les conclusions tirées de l'analyse.

Contenu

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L'essai défend l'idée de différences significatives d'intelligence entre les nations, attribuées des facteurs génétiques, et affirme que celles-ci seraient à l'origine des écarts de richesse constatés[2]. Ses deux auteurs y défendent une thèse selon laquelle il existerait une corrélation entre le revenu national brut par habitant et le quotient intellectuel moyen de la population. Les auteurs interprètent cette corrélation comme une mise en évidence du fait que le quotient intellectuel serait un facteur important des différences en matière de richesse nationale et de taux de croissance économique, c'est-à-dire que l'intelligence des populations serait le moteur du développement.

Réception et critiques

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Cette interprétation peut sembler en contradiction apparente avec l'effet Flynn, qui montre qu'avant son inversion dans les années 1990 le QI moyen dans les pays industrialisés a augmenté dans la seconde moitié du XXe siècle (cette tendance s'est inversée depuis les années 1990 dans certaines régions du monde[3]), et notamment dans les catégories sociales défavorisées, indiquant que la valeur du QI pourrait être liée à l'amélioration des conditions de vie. Le chercheur Nigel Barber montre ainsi, à partir des résultats d'IQ and the Wealth of Nations, une corrélation positive internationale entre le QI et le niveau d'éducation, et une corrélation négative entre le QI et la proportion d'agriculteurs, ainsi qu'avec le poids des nouveau-nés[4]. Le rôle de l'alimentation sur le QI est également démontré. En particulier, les carences en oméga-3 font obstacle au développement intellectuel[5],[6].

Les données, la méthodologie et les conclusions de l'étude de Richard Lynn et Tatu Vanhanen ont fait l'objet de critiques, en particulier parce que les QI dans certains pays avaient été estimés par simple interpolation des résultats dans les pays mitoyens. Les auteurs ont réaffirmé leurs positions et donné leurs réponses à ces critiques dans un autre ouvrage paru en 2006, IQ and Global Inequality (en).

Biais méthodologiques

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L'ouvrage est critiqué pour ses biais méthodologiques. En particulier, les données concernant les quotients intellectuels utilisées pour illustrer la thèse reposent essentiellement sur des rapprochements entre pays considérés proches par les auteurs. Ainsi, 101 pays sur les 185 considérés dans l'ouvrage se voient attribuer des valeurs de quotients intellectuels moyens non pas mesurés mais estimés par les auteurs sur des critères de rapprochements entre « groupes raciaux »[7].

Les valeurs relevées pour les autres pays sont également critiquées, la plupart des valeurs de quotients intellectuels moyens, à défaut d'être estimées, étant issues d'études incomplètes, tel l'exemple de la Guinée équatoriale dont le quotient intellectuel national moyen retenu provient d'une étude portant sur 48 individus âgés de 10 à 14 ans[7]. Les tests de quotient intellectuel utilisés comme source pour la valeur de QI national moyen sont ainsi très diversifiés d'un pays concerné à un autre en termes de taille et composition de la population ciblée et de nature et période des tests[8]. Par ailleurs, les auteurs prolongent la corrélation entre quotients intellectuels et produits intérieurs bruts jusqu'en 1820, près d'un siècle avant l'invention des tests de quotient intellectuel[7].

Les valeurs utilisées des produits intérieurs bruts au xixe siècle sont également incertaines par manque de données[9].

Critiques des conclusions

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L'ouvrage prétend démontrer empiriquement un lien de causalité entre richesse et intelligence d'une population. Si le jeu de données utilisé fait l'objet de critiques, les conclusions tirées de celui-ci sont également visées. Ainsi, les auteurs utilisent l'héritabilité du quotient intellectuel dans une même population pour conclure que les différences entre les pays sont d'origine génétique, négligeant l'influence des niveaux d'éducation et socio-économiques des participants. Or, au-delà du fait que l'héritabilité du quotient intellectuel ne soit pas solidement démontrée et du choix arbitraire des quotients intellectuels retenus, d'autres explications des différences entre les pays sont envisageables. Notamment, l'accès à l'éducation, plus simple dans les pays riches, est positivement corrélé au quotient intellectuel et les populations riches sont également plus susceptibles d'être entraînées aux tests de QI[2]. Également, la thèse de l'essai repose uniquement sur une corrélation entre quotient intellectuel moyen et niveaux de revenu par tête, sans contrôle sur des explications alternatives à celle présentée et sans qu'un lien de causalité, qui n'est pas une corrélation, soit démontré[2].

Selon Franck Ramus : «Il y a consensus scientifique pour dire que des facteurs environnementaux expliquent au moins une large part des différences de QI nationaux. Il n'y a pas de consensus scientifique sur la question de savoir si une part résiduelle de ces différences peut être expliquée par des différences génétiques. Certains chercheurs, affirment que c'est le cas, sans preuve. Beaucoup affirment que non, et considèrent que ces différences sont déjà parfaitement expliquées par les différences de facteurs environnementaux»[10].

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Références

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  1. (en-GB) « Status withdrawn from controversial academic », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c (en) Astrid Oline Ervik, « IQ and the Wealth of Nations. », Oxford University Press (OUP), vol. 113, no 488,‎ , F406–F408 (ISSN 0013-0133, DOI 10.1111/1468-0297.13916).
  3. (en) Thomas W. Teasdale et David R. Owen, « Secular declines in cognitive test scores: A reversal of the Flynn Effect », Intelligence, vol. 36,‎ , p. 121 (DOI 10.1016/j.intell.2007.01.007)
  4. (en) Nigel Barber, « Educational and ecological correlates of IQ : A cross-national investigation », Intelligence, vol. 33,‎ , p. 273 (DOI 10.1016/j.intell.2005.01.001)
  5. Nicolas Rousseau, « Le DHA, cerveau des transmissions nerveuses ? », Health & Food, no 58,‎ (lire en ligne)
  6. (en) Robert Winston, The human mind, BBC, http://www.bbc.co.uk/science/humanbody/tv/humanmind/
  7. a b et c (en) K Richardson, « IQ and the Wealth of Nations », Springer Nature, vol. 92, no 4,‎ , p. 359–360 (ISSN 0018-067X, DOI 10.1038/sj.hdy.6800418).
  8. (en) T. Volken, « IQ and the Wealth of Nations. A Critique of Richard Lynn and Tatu Vanhanen's Recent Book », Oxford University Press (OUP), vol. 19, no 4,‎ , p. 411–412 (ISSN 0266-7215, DOI 10.1093/esr/19.4.411).
  9. (en) M R Palairet, « IQ and the Wealth of Nations », Springer Nature, vol. 92, no 4,‎ , p. 361–362 (ISSN 0018-067X, DOI 10.1038/sj.hdy.6800427).
  10. Pauline Moullot, « La carte mondiale des QI, relayée par des comptes d'extrême droite, a-t-elle une valeur scientifique ? », sur Libération (consulté le )