Ineos
Ineos est une société anglaise spécialisée dans le secteur de la chimie. Son siège social est situé à Lyndhurst dans le Hampshire en Grande-Bretagne.
Ineos | |
Création | 1998 |
---|---|
Fondateurs | Jim Ratcliffe |
Personnages clés | Jim Ratcliffe[1], PDG |
Forme juridique | Private Company Limited |
Slogan | The word for chemicals |
Siège social | Lyndhurst, Hampshire Royaume-Uni |
Direction | Jim Ratcliffe |
Activité | Industrie pétrolière |
Produits | Produits chimiques, pétrochimiques, polymères |
Filiales | Ineos France |
Effectif | 7 517 ()[2] |
Site web | www.ineos.com |
Fonds propres | 3,4 G€ ()[3] |
Chiffre d'affaires | 20,9 G€ ()[2] |
Bilan comptable | 17,1 G€ ()[3] |
Résultat net | 2 G€ ()[2] |
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Historique
modifierEn 1992, la société Inspec est créée par James Ratcliffe, alors directeur d’un groupe d’investissement Advent International, et par John Hollowood, dans le but de procéder au rachat de la branche chimique de BP.
En 1998, Ratcliffe, alors directeur d'Inspec, crée Ineos dans le but d'acheter l'usine d'oxyde d'éthylène d'Inspec à Anvers, en Belgique[4]. L'achat pour un montant de 84 millions de livres sterling est financé par trois apports de fonds : la société d'investissement écossaise Murray Johnstone (10 millions de livres, la direction d'Ineos (1,5 million de livres sterling) et la banque d'investissement BT Alex Brown (72,5 millions de livres sterling, obtenus par le biais de Junk Bonds [5].
La société se développe alors rapidement par croissance externe grâce à l'acquisition auprès de géants du secteur tels que BP, ICI et BASF d'entreprises produisant des produits chimiques de base, en profitant de la vague de restructurations dans l'industrie chimique et pétrochimique européenne à la fin des années 1990 et au début des années 2000. La plupart des filiales d'Ineos appartenaient autrefois à des compagnies telles Amoco, BASF, Degussa, BP (Innovene, incluant des actifs qui appartenaient auparavant à Solvay et avaient été rachetés par BP pour être intégrés dans cette branche Innovene), ICI, Dow Chemical, et UCB.
En 2005, Ineos rachète Innovene, une filiale de BP spécialisée dans les dérivés pétroliers (utilisant comme matière première les produits issus des vapocraqueurs pour synthétiser des polymères notamment).
Entre 1998 et 2008, Ineos a acquis 22 entreprises[6].
Entre 2010 et 2016, la société délocalise son siège social à Rolle, en Suisse, dans une optique d'optimisation fiscale[7].
Le , la compagnie pétrolière chinoise PetroChina et Ineos ont finalisé leur partenariat dans le négoce et le raffinage en Europe. L’accord se traduit par la constitution de deux filiales, nommées Petroineos, pour l’exploitation de la raffinerie de Grangemouth en Écosse et celle de Lavéra, en France. L’investissement s’élève à 1,015 milliard de dollars pour l’acquisition par PetroChina. L’accord-cadre de partenariat, conclu en , a depuis été soumis à l’approbation d’un certain nombre d’instances de régulation et sociales. Les deux sites restent intégrés dans la production pétrochimique aval d'Ineos à la suite de la finalisation. La société tête de groupe de PetroChina, CNPC, et Ineos sont également en train de rédiger un contrat de coopération stratégique pour partager l'expertise et les technologies de raffinage et pétrochimiques de leurs entreprises respectives.
En , Ineos annonce une coentreprise, Inovyn, avec Solvay sur le PVC et la filière chloro-vinyle. Solvay souhaite se désengager de cette coentreprise dans les trois ans suivant sa création[8].
En 2014, Ineos réalise un chiffre d'affaires de 54 milliards de dollars, dispose de 65 sites répartis dans 16 pays et employant 17 000 personnes[9].
En 2014, le groupe annonce 746 millions d’euros d’investissement dans la prospection de gaz de schiste au Royaume-Uni[6].
En , Ørsted annonce la vente de ses activités pétrolifères à Ineos pour 1,3 milliard de dollars[10]. À la suite de cette acquisition, Ineos annonce créer six nouvelles sociétés dans le secteur du pétrole et du gaz.
En , Ashland Global annonce la vente de ses activités centrées autour des matériaux composites à Ineos[11].
En 2019, le groupe décide d’investir 1,8 milliard d’euros dans une usine pétrochimique en Arabie saoudite[6].
En , le gouvernement britannique suspend les activités de fracturation hydraulique (fracking) sur son territoire. Ineos, acteur de ce domaine, est affecté[12].
En mars 2021, Ineos acquiert les participations et les activités danoises de Hess Corporation, pour 150 millions de dollars[13].
Activité en France
modifierLa filiale Ineos France immatriculée le et située à Martigues dans les Bouches-du-Rhône a réalisé en 2017 un chiffre d'affaires de 503 millions d'euros[14].
Activités dans le sport
modifierAthlétisme et course sur route
modifierLa société a commandité la tentative d’Eliud Kipchoge de franchir la marque des deux heures lors d'un marathon à Vienne, le , lors d'un événement intitulé Ineos 1:59, Kipchoge a enregistré le temps de 1 heure, 59 minutes, 40 secondes, devenant ainsi la première personne à courir le marathon sous les deux heures. Cependant, la performance du Kényan ne sera pas homologuée comme record du monde, puisqu’elle a été accomplie dans des circonstances non conformes aux standards de l’IAAF.
Cyclisme
modifierLe , l’entreprise rachète l'équipe cycliste Sky, le changement de sponsor est effectif le de la même année.
Football
modifierFC Lausanne-Sport
modifierEn , la société fait l'acquisition d'un des clubs de football en Suisse, le Football Club Lausanne-Sport. David Thompson, CEO de l'entreprise, devient président du club. Il annonce que l'objectif est de se qualifier en Coupe d'Europe dans les trois ou quatre années à venir. Cependant, malgré une 5e place à la trêve hivernale du Championnat de Suisse de football 2017-2018 et des renforts de renom apportés par la nouvelle direction, comme Enzo Zidane, le club se retrouve relégué en seconde division helvétique à l'issue de la saison.
Pour la saison 2018-2019, l'objectif était la première place du championnat et la promotion en première division[15]. Cet objectif n'a pas été atteint et le club termine troisième du Championnat de Suisse de football D2 2018-2019, à une unité de la seconde place, synonyme de barrage face à l'avant-dernier de Raiffeisen Super League.
Lors de la saison 2019/2020 de Brack.ch Challenge League, le club vaudois se montre impérial et termine la saison à la première place. Ainsi, les Lausannois retrouvent la première division helvétique pour la saison 2020/2021, deux ans après l'avoir quittée.
OGC Nice
modifierLe , la société annonce officiellement le rachat de l'OGC Nice, club évoluant en Ligue 1[16].
Manchester United
modifierFin 2023, Ineos va devenir actionnaire minoritaire de Manchester United en rachetant 25% des parts du club aux propriétaires américains. Jim Ratcliffe prévoit de nommer Jean-Claude Blanc comme directeur général du club[17].
Formule 1
modifierLe 10 février 2020, Ineos et Mercedes Grand Prix annoncent un contrat de sponsoring[18] à partir de la saison 2020. Le 18 décembre de la même année, Ineos devient actionnaire de l'écurie Mercedes F1 à parts égales avec Daimler et Toto Wolff[19].
Voile
modifierIneos investit 110 millions de livres sterling pour la participation de l'Ineos Team UK (en) à la Coupe de l'America 2021[20].
Activité dans l'automobile
modifierIneos Automotive
modifierIneos Automotive Ltd. a été créée en 2017 par Jim Ratcliffe afin de développer et de fabriquer un véhicule tout-terrain, destiné à être le « successeur spirituel » du Land Rover Defender, sous le nom de code « Projekt Grenadier »[21]. Les observateurs restent dubitatifs face à ce projet, « à rebours de la prise de conscience écologique »[22]. En , il a été annoncé que le véhicule, désormais officiellement nommé « Ineos Grenadier », serait fabriqué dans deux nouvelles usines à Estarreja, au Portugal (châssis et carrosserie) et à Bridgend, en Galles du Sud (assemblage final), avec un groupe motopropulseur fourni par BMW. L'utilisation de sous-traitants automobile reconnus doit permettre de finaliser un véhicule « endurant » et « confortable »[22]. Le lancement est prévu pour 2021[23].
En 2020, Mercedes-Benz décide de se séparer de son usine de Hambach, le site de production de la Smart Fortwo qui devait produire deux véhicules Mercedes-Benz à partir du printemps 2021[24]. Ineos Automotive, après de difficiles négociations, rachète 100 % des parts de Smart France[25] et fait de l'usine, qui fabriquait le modèle EQB et GLA, le site de production du Grenadier[22]. La production en Galles du Sud n'est plus d'actualité, le Grenadier n'y verra pas le jour. La branche portugaise quant à elle reste dans le groupe, mais l'ensemble de la production du Grenadier, bénéficiant d'un outil industriel performant et de main d’œuvre formée, est dorénavant prévu à Hambach[22] avec un lancement décalé en 2022.
En parallèle de ce lancement, Ineos Automotive annonce la création de variantes du Grenadier, dont un pickup[26], et d'une motorisation hybride, à la suite d'un accord[27] avec le groupe sud-coréen Hyundai pour la pile à combustible et la société AVL pour le groupe motopropulseur.
Activité de lobbying
modifierAu Royaume-Uni
modifierIneos a mené des activités de lobbying pour être exempté de la taxe climat et pour faire supprimer le prix plancher du carbone. « Ineos incite le gouvernement britannique à utiliser le Brexit comme une chance pour exempter le secteur chimique de l’ensemble des coûts de la politique climatique », relève en 2017 The Guardian[6].
L’entreprise a également été au centre des tentatives pour développer au Royaume-Uni l’exploitation de gaz de schiste par fracturation hydraulique, une pratique décriée pour son impact sur l'environnement. L’entreprise est le titulaire majoritaire des licences de fracturation britanniques. L'organisation britannique Corporate Watch, qui rassemble des journalistes travaillant notamment sur les questions environnementales, souligne que « cette position dominante a été favorisée par les pantouflages de responsables politiques entre l’industrie et le gouvernement. Patrick Erwin, un ancien haut fonctionnaire du département du Logement et des communautés locales du gouvernement, a ainsi été détaché de son poste pour rejoindre Ineos en 2013. Il a alors aidé l’entreprise à décrocher un grand nombre de licences pour l’extraction de gaz de schiste »[6].
Ineos a également demandé un assouplissement des règles sur les tremblements de terre causés par la fracturation hydraulique. Le milliardaire Jim Ratcliffe, actionnaire majoritaire de l'entreprise, a qualifié ces règlementations d’« inapplicables », et a accusé les autorités de provoquer une « crise énergétique » et de causer des « dommages irréparables » à l’économie britannique[6].
Aux États-Unis
modifierSelon le Center for Responsive Politics, les dépenses de lobbying d'Ineos aux États-Unis s'élèvent en 2016 à 200 000 dollars.
Auprès des institutions de l'Union européenne
modifierIneos est inscrit depuis 2014 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne, et déclare en 2017 pour cette activité des dépenses annuelles d'un montant compris entre 300 000 et 400 000 euros[28].
Non-respect des normes européennes
modifierLe , la fédération allemande pour l'environnement et la protection de la nature (Bund) révèle en utilisant les données fournies par l'agence fédérale de l'environnement allemande comme par l'Agence européenne des produits chimiques que 654 entreprises opérant en Europe ne respectent pas, entre 2014 et 2019, le protocole européen d'enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques, censé protéger la santé et l'environnement des Européens. Ces entreprises, dont INEOS fait partie, emploient massivement des substances de synthèse interdites et potentiellement dangereuses[29],[30],[31].
Notes et références
modifier- Pour 2011, le magazine Bilan le classe au 7e rang des fortunes en Suisse.
- rapport annuel (genre littéraire).
- rapport annuel (genre littéraire).
- Taylor, Roger (15 April 1998). "Director to lead £84m buy-out of Inspec arm". Financial Times. London, UK. p. 25.
- Clark, Michael (15 April 1998). "Finance sector leads index to another record high". The Times. London, UK. p. 2
- Corporate Watch, « Jim Ratcliffe, le richissime patron britannique supporter du Brexit, du gaz de schiste et exilé fiscal », sur Bastamag,
- Ineos moving headquarters to Switzerland to cut tax bill
- « Solvay entérine son projet de coentreprise avec Ineos pour créer Inovyn », La Tribune, 26 juin 2014
- (en) Ineos Company
- DONG Energy to sell oil, gas business to Ineos for $1.3 billion, Reuters, 24 mai 2017
- « Ashland Global to sell composites business for $1.1 billion », sur Reuters,
- La rédaction avec l'AFP, « Le gouvernement britannique annonce suspendre la fracturation hydraulique, un coup dur pour Ineos », sur Nice-Matin (consulté le ).
- (en) Ron Bousso, « INEOS buys Hess Corp's Danish oilfields for $150 million », sur Reuters,
- « Société INEOS FRANCE SAS à Martigues (Chiffre d'affaires, bilans, résultat) avec Verif.com - Siren 351670823 », sur www.verif.com (consulté le )
- OGC Nice – La catastrophe INEOS avec Lausanne Sports
- « Rachat de l'OGC Nice par INEOS », sur ogcnice.com (consulté le ).
- « Ineos futur actionnaire de Manchester United, Jean-Claude Blanc à la barre », sur L'Équipe (consulté le )
- « Mercedes annonce son partenariat avec Ineos - F1 », sur L'Équipe (consulté le )
- « F1: Ineos devient actionnaire de l'écurie Mercedes à parts égales avec Daimler et Toto Wolff- », sur France24 (consulté le )
- Author, « INCH Magazine », sur www.ineos.com (consulté le )
- « Unofficial Land Rover Defender successor gets a name », sur Motor Authority, .
- Eric Bergerolle, « Ineos démarre à contre courant dans l'automobile », Challenges, no 753, , p. 55 (ISSN 0751-4417)
- « Ineos Grenadier: Brit-built 'spiritual heir' to old Defender arrives 2021 », sur Car Magazine, .
- Lire en ligne, sur lesechos.fr.
- Lire en ligne, sur usinenouvelle.com.
- Lire en ligne, sur automobile-magazine.fr.
- Lire en ligne, sur autonews.fr.
- « Registre de transparence » (consulté le )
- Stéphane Mandard, « Au moins 654 entreprises ne respectent pas la réglementation sur les substances chimiques », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) Jack HUNTER, « Named: major brands ‘breaking EU chemical safety law’ », sur EEB - The European Environmental Bureau (consulté le )
- (en) Elke Örtl, REACH Compliance: Data availability in REACH registrations Part 2: Evaluation of data waiving and adaptations for chemicals ≥ 1000 tpa, Umweltbundesamt, (lire en ligne)