Henriette Tilly

anarchiste et féministe française

Henriette Tilly, née au XIXe siècle et morte au XXe siècle, est une couturière, militante anarchiste et anarcho-syndicaliste française. Proche des cercles syndicalistes révolutionnaires, elle devient la trésorière ou la présidente du Comité féminin, l'organisation anarcha-féministe la plus conséquente de Paris au début des années 1910.

Henriette Tilly
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Par ailleurs, elle est connue pour avoir largement influencé la coopérative anarchiste Le Cinéma du Peuple, qu'elle participe à fonder, dans la considération de thèmes féministes. Son influence permet la réalisation du premier film féministe de l'histoire, Les Misères de l'aiguille.

Biographie

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Henriette Tilly est couturière à Paris où elle réside, au 46 avenue d'Allemagne[1],[2]. Son compagnon est Maxime Masson[1],[2], un autre libertaire de la période, qui organise le milieu anarchiste du 15e arrondissement[2]. La libertaire est en lien avec les syndicalistes révolutionnaires[3]. Elle échange notamment plusieurs lettres avec Pierre Monatte, dont elle semble proche[4].

En 1913, Tilly participe d'abord à la communauté libertaire du milieu libre de la Pie[2], surnommé le Phalanstère de saint Maur. Puis, aux côtés de Madeleine Pelletier, elle rejoint le Groupe des mille communistes[2]. Enfin, elle succède à Jane Morand comme trésorière[2] ou présidente[5] du Comité féminin, le groupe féministe et révolutionnaire le plus important de Paris à cette période[5], qui suit une ligne anarchiste[5].

En octobre 1913, Henriette Tilly fonde Le Cinéma du Peuple avec d'autres anarchistes[6],[7]. Cette coopérative se consacre à la production de films libertaires[6], et elle semble être particulièrement influente dans l'orientation féministe et anarcha-féministe que prend la coopérative dès le départ[5],[8]. Cette poussée féministe se concrétise par le tournage du premier film féministe de l'histoire, Les Misères de l'aiguille[5],[8].

Elle s'oppose à l'entrée en guerre de la France, pendant la Première Guerre mondiale, et s'oppose à cette guerre[1]. Tilly écrit à Pierre Monatte en 1914 pour le féliciter d'avoir démissionné de son poste dans ce contexte[1],[2].

Références

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  1. a b c et d Guillaume Davranche, « TILLY Henriette », dans Dictionnaire des anarchistes, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  2. a b c d e f et g « TILLY, Henriette - [Dictionnaire international des militants anarchistes] », sur www.militants-anarchistes.info (consulté le )
  3. Tangui Perron, « "Le contrepoison est entre vos mains, camarades" C.G.T. et cinéma au début du siècle », Le Mouvement social, no 172,‎ , p. 21–37 (ISSN 0027-2671, DOI 10.2307/3778988, lire en ligne, consulté le )
  4. Pierre Monatte, Syndicalisme révolutionnaire et communisme : les archives de Pierre Monatte, 1914-1924 / présentation de Colette Chambelland et Jean Maitron ; préf. de Ernest Labrousse, , p. 82
  5. a b c d et e Luiz Felipe Cezar Mundim, « Les Misères de l'Aiguille of the cooperative Cinéma du Peuple in France: a feminist experience in the early cinema », Lectures - 11th Seminar on the Origins and History of Cinema - Presences and Representations of Women in the Early Years of Cinema 1895-1920,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. a et b Laurent Mannoni, « 28 octobre 1913 : création de la société «Le Cinéma du Peuple» », 1895, revue d'histoire du cinéma, vol. 1, no 1,‎ , p. 100–107 (DOI 10.3406/1895.1993.1014, lire en ligne, consulté le )
  7. Luiz Felipe Cezar Mundim, « Le public organisé pour la lutte : le cinéma du peuple en France et la résistance du mouvement ouvrier au cinéma commercial (1895-1914) », (thèse), Université Panthéon-Sorbonne - Paris I ; Universidade federal do Rio de Janeiro,‎ , p. 120 (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b (pt-BR) « Os operários fazem cinema: a experiência de uma cooperativa francesa », (consulté le )