Henri Vaugeois
Henri Vaugeois, né le à L'Aigle (Orne) et mort le à Paris, est un militant nationaliste français et le cofondateur de la Revue d'Action française (1899) avec Maurice Pujo.
Président de la Ligue d'Action française | |
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Ligue de la patrie française Union pour la vérité (d) |
Biographie
modifierHenri Vaugeois était d'abord un professeur de philosophie de centre gauche, républicain (d'ailleurs descendant d'un prêtre jureur et défroqué, conventionnel régicide, Jean-François Gabriel Vaugeois)[1]. En tant que jeune bourgeois, il oscille « entre le marxisme allemand (hautement respecté, en raison de Hegel), et les idées de la Révolution françaises un peu amendées sur le terrain social »[1]. Il appartient à un cercle d'intellectuels de gauche, l'« Union pour l'action morale », qui prit parti pour la défense du capitaine Dreyfus. Jusqu'à l'affaire, Henri Vaugeois est philosophiquement spinoziste et kantien, politiquement utopiste et républicain[2]. Il se présente huit fois au concours de l'agrégation, sans succès[3].
À ce moment, par réaction nationaliste, Henri Vaugeois et Maurice Pujo quittèrent ce cercle pour fonder, le , le premier Comité d'Action française qui deviendra l'Action française. Charles Maurras adhéra à ce mouvement et convertit beaucoup de ses membres à l'idée monarchique. En 1908, la Revue d'Action française (mensuelle) change de nom pour devenir L'Action française, journal quotidien (sous la direction de Maurras)[4].
Vaugeois continua de contribuer à l'organe du « nationalisme intégral » et, dans la lignée germanophobe et revancharde du mouvement monarchiste, il dénonça le criticisme de Kant et le gain de popularité de la pensée allemande en France. À ce courant il oppose une morale chrétienne et traditionaliste. Plusieurs de ses écrits ont été publiés de façon posthume par ses confrères de l'Action française.
Il meurt d'une embolie au cœur le 11 avril 1916[5].
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Déposition de Henri Vaugeois le 5 septembre 1911.
Publications
modifier- L'Action française, conférence du , Paris, Bureaux de l’Action française, 1899.
- Au Conseil supérieur de l'instruction publique, , Paris, Bureaux de l’Action française, 1901.
- Un français chez le duc d’Orléans. (M. Vaugeois à Carlsruhe. Déclaration, discours de Mr le duc d’Orléans. La charte de San Remo. Maximes politiques du comte de Paris. Interview chez le comte de Lur-Saluces), Paris, Publications de la Gazette de France, 1901.
- Le Banquet de « l'Étape », . Discours de MM. Henri Vaugeois et Paul Bourget. Lettre du Cte Eugène de Lur-Saluces (hommage au roman L’Étape de Paul Bourget), Paris, Bureaux de l’Action française, 1902.
- (avec Eugène de Lur-Saluces, Firmin Bacconnier, Ferdinand Beau), Ligue d'Action française, section de l'Orne. Grande réunion privée, donnée à Alençon, le . Allocution de M. Ferdinand Beau, discours de MM. le Cte E. de Lur-Saluces, Bacconnier et Vaugeois, Alençon, Imprimerie alençonnaise, 1906.
- Notre Pays. Figures de France. Voyages d’Action française. Le temps de la guerre, Paris, Nouvelle Librairie nationale, 1916.
- La morale de Kant dans l’université de France, Paris, Nouvelle Librairie nationale, 1917 [lire en ligne].
- L'interrègne, 1793-19… La Fin de l'erreur française. Du nationalisme républicain au nationalisme intégral, Paris, Librairie de l’Action française, 1928.
Notes et références
modifier- Maurras 1921.
- Stéphane Giocanti, Charles Maurras : le chaos et l'ordre, éd. Flammarion, 2006, p. 187.
- « Le FN, Marion Maréchal-Le Pen, Villiers, Zemmour… Ce qu'ils doivent à l'Action française », sur bibliobs.nouvelobs.com, (consulté le ).
- « L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet », il s’agit de la une du premier numéro (le mouvement est présenté dans les deux premières colonnes de gauche de cette une), sur Gallica.Bnf.fr, (consulté le ) : « Le nationalisme intégral
[…] voilà bien des années que l’Action française travaille : elle n’a jamais cessé de redire qu’elle s’adresse au Peuple français tout entier.
Elle l’a dit dans sa “Revue”. Elle l’a enseigné dans son Institut. […] En tête du journal destiné à propager quotidiennement sa pensée, l’Action française a le devoir de répéter qu’elle n’a jamais fait appel à un parti
[…] À bas la République ! et, pour que vive la France, vive le Roi !
[signé] Henri Vaugeois, Léon Daudet, Charles Maurras, Léon de Montesquiou, Lucien Moreau, Jacques Bainville, Louis Dimier, Bernard de Vesins, Robert de Boisfleury, Paul Robain, Frédéric Delebecque, Maurice Pujo ». - Charles Maurras, Tombeaux, Nouvelle Librairie Nationale, (lire en ligne), p. 149-158
Bibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Laurent Joly, Naissance de l'Action française : Maurice Barrès, Charles Maurras et l'extrême droite nationaliste au tournant du XXe siècle, Paris, Éditions Grasset & Fasquelle, , 371 p. (ISBN 978-2-246-81160-2, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Charles Maurras, « Henri Vaugeois », dans Tombeaux, Nouvelle Librairie Nationale, (lire en ligne), p. 149-158
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Penseurs d'extrême droite
- Camelots du roi
- Maurrassisme
- Nationalisme
- Action française
- Concernant l'hommage à Jeanne d'Arc par l'Action française chaque deuxième dimanche du mois de mai, voir l'article Jeanne d'Arc : naissance d'un mythe.
Liens externes
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- Éditorial de Charles Maurras dans L'Action française du , lendemain de la mort d'Henri Vaugeois.