Henri II de Lorraine
Henri II dit le Bon (en allemand Heinrich II. der Gute) et Henri V comme duc de Bar, né à Nancy le , mort à Nancy le , fut marquis de Pont-à-Mousson, puis duc de Lorraine et de Bar de 1608 à 1624. Il était fils aîné du duc Charles III et de Claude de France, et à ce titre prince héréditaire de Lorraine (c'est-à-dire héritier du duché).
Henri II | |
Henri II de Lorraine | |
Titre | |
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Duc de Lorraine et de Bar | |
– (16 ans, 2 mois et 17 jours) |
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Prédécesseur | Charles III |
Successeur | Nicole de Lorraine |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Lorraine |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Nancy, Duché de Lorraine |
Date de décès | (à 60 ans) |
Lieu de décès | Nancy, Duché de Lorraine |
Père | Charles III |
Mère | Claude de France |
Conjoint | Catherine de Bourbon Marguerite de Mantoue |
Enfants | Nicole de Lorraine Claude-Françoise de Lorraine |
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Ducs de Lorraine | |
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Biographie
modifierFils du duc de Lorraine et donc proche parent des Guise, les guerres de religion empêchèrent qu'il soit élevé à la Cour de France comme son père et son grand-père. Il n'avait pas non plus été préparé à la gestion du duché, son père préférant s'en remettre à son propre frère, le cardinal Charles de Lorraine, évêque de Metz. Henri participa aux combats des guerres de religion, du côté catholique. Petit-fils de Henri II de France, il fut prétendant au trône de France lors des états généraux de 1593.
Titré marquis de Pont (Pont-à-Mousson), il épousa en 1599 Catherine de Bourbon, sœur de Henri IV de France pour sceller le traité de Saint-Germain-en-Laye, mais le mariage ne fut pas heureux : profondément catholique, il était marié à une calviniste convaincue qui, déjà trop âgée, ne put donner de descendance à son époux.
Veuf en 1604, il se remaria en 1606 avec une toute jeune nièce de la reine de France, Marie de Médicis, Marguerite de Gonzague, dont il eut deux filles mais pas d'héritier mâle.
Il devint duc en 1608 à l'âge de quarante-cinq ans et, sans réelle expérience politique, tomba sous l'influence de favoris dont le plus connu est Louis d'Ancerville, fils du cardinal de Guise. Il s'affirma ardent défenseur de la Contre-Réforme et prit plusieurs édits ordonnant aux protestants de quitter la Lorraine. Il accorda pourtant une certaine liberté à ceux résidant à Lixheim devenue lorraine.
Il acquit L'Annonciation du Caravage, qui se trouve toujours à Nancy, au musée des beaux-arts[1].
En 1618, la deuxième Défenestration de Prague entraîna le début de la guerre de Trente Ans. Henri II garda une position neutre et chercha à jouer un rôle d'apaisement auprès des ennemis.
Pour ménager sa succession, Henri voulait léguer le duché à sa fille aînée Nicole qu'il voulait marier à son favori, le baron d'Ancerville. le scandale fut si grand qu'il dut y renoncer.
Un testament de René II, retrouvé fort à propos, spécifiait pourtant que le duché ne pouvait se transmettre qu'en lignée masculine, ce qui favorisait la succession par le frère d'Henri, François, comte de Vaudémont. Après d'âpres négociations, Henri maria Nicole à Charles de Vaudémont, le fils aîné de son frère François, et futur duc Charles IV qui devait alors régner comme « prince consort » du droit de sa femme. Par la suite pourtant Charles ne respecta pas ces dispositions.
À la fin de sa vie, le Saint Empire s'enfonçait dans la guerre de Trente Ans et les duchés étaient confrontés à une période très difficile. Henri II recruta des soldats pour protéger ses duchés des mercenaires qui le traversaient, et renforça les fortifications, ce qui, avec les dons accordés aux favoris, mit à mal les finances ducales.
Son gouvernement débonnaire le fit passer toutefois à la postérité avec le surnom de Bon.
Mariages et enfants
modifierEncore prince héréditaire de Lorraine, il épousa en premières noces en 1599 Catherine de Bourbon (1559 † 1604), fille d'Antoine de Bourbon et de Jeanne d'Albret, et sœur d'Henri IV, roi de France, dont il n'eut pas d'enfants.
Il se remaria en secondes noces en 1606 à Marguerite de Mantoue (1591 † 1632), fille de Vincent Ier, duc de Mantoue, et d'Éléonore de Médicis. Ils eurent :
- Nicole de Lorraine (1608 † 1657), mariée en 1621 (séparée en 1635) à Charles de Vaudémont (1604 † 1675), futur Charles IV, duc de Lorraine ;
- Claude-Françoise de Lorraine (1612 † 1648), mariée en 1634 au frère de Charles, Nicolas-François de Vaudémont (1609 † 1670), futur Nicolas-François, duc de Lorraine.
Il a également eu d'une ou de plusieurs maîtresses dont le nom ne nous est pas parvenu:
- Charles, dit le chevalier de Bar ou encore le chevalier de Lorraine, comte de Briey et seigneur de Darney[2] légitimé le [3]. Chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1608[4], commandeur de Xugney/Libdeau[5], Robécourt/Norroy[6] et Saint-Jean-du-Vieil-Aître[7] en 1630.
- Henri de Bainville, abbé de « Saint-Mihiel, Saint Pierre-Mont et de Bouzonville », légitimé également le († )[3].
Ascendance
modifierSources
modifier- Henry Bogdan, La Lorraine des ducs, sept siècles d'histoire, Perrin, [détail des éditions] (ISBN 2-262-02113-9)
- http://www.iac-nancy.com/fiche.php?ref=030&modele=catalogues
- Hippolyte Roy, La vie, la mode et le costume au XVIIe siècle, époque Louis XIII : Étude sur la Cour de Lorraine établie d'après les mémoires des fournisseurs et artisans, E. Champion, , 553 p. (présentation en ligne), p. 91, 340, 469
- Augustin Calmet, Histoire de Lorraine, t. I, Nancy, (lire en ligne), p. 270 (cclxx)Mentionne une lettre du duc Henri II recommandant son fils naturel auprès du grand maître à Malte
- René de Vertot, « Liste chronologique des frères chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem de la vénérable langue de France », dans Histoire des chevaliers hospitaliers de S. Jean de Jérusalem appellez depuis les chevaliers de Rhodes, et aujourd'hui les chevaliers de Malte, t. IV, (lire en ligne), p. 91
- Michel Henry, Les ordres militaires en Lorraine, Éditions Serpenoise, , 354 p. (ISBN 978-2-87692-706-3, présentation en ligne), p. 283 ; Henri Lepage, « Notice sur quelques établissements de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem situés en Lorraine : VIII. Commanderie de Xugney », Annuaire administratif, statistique, historique et commercial de la Meurthe, (lire en ligne), p. 60
- Catherine Guyon, André Philippe et François Dousset, Archives départementales des Vosges - 50 H : Ordres religieux militaires : Répertoire numérique détaillé - (commanderies de Robécourt et de Laon, grands prieurés d’Aquitaine et de Champagne), Épinal, (1re éd. 1956) (lire en ligne), p. 33Cote LH 65: Bail à « Monsieur le chavalier[Sic] de Lorraine », commandeur de Robécourt et Norroy de toutes les rentes et revenus de Robécourt, excepté tout ce qui dépend de la commanderie de Norroy.
- Lepage 1853, p. 32, lire sur Google Livres
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Henry Bogdan, La Lorraine des ducs : sept siècles d'histoire, Paris, Perrin, coll. « Pour l'histoire », , 291 p. (ISBN 2-262-02113-9). Réédition : Henry Bogdan, La Lorraine des ducs : sept siècles d'histoire, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 515), , 310 p., poche (ISBN 978-2-262-04275-2).
- Georges Poull, La Maison ducale de Lorraine : étude historique, biographique et généalogique des branches ainée, cadette et illégitime de cette Maison, Rupt-sur-Moselle, chez l'auteur, coll. « Les cahiers d'histoire, de biographie et de généalogie » (no 3), , 90 + 63 + 25 + 68 + 50 + 30 + 28Sept fascicules au format in-quarto.
- Georges Poull (préf. Hubert Collin), La maison ducale de Lorraine devenue la maison impériale et royale d'Autriche, de Hongrie et de Bohême, Nancy, Presses universitaires de Nancy, , 592 p. (ISBN 2-86480-517-0).
Articles connexes
modifier- Église Saint-Nicolas-des-Lorrains de Rome
- Henridorff et Henriville, villages-colonies créées de toutes pièces sous le règne du duc.