Haut Valromey

commune française du département de l'Ain

Haut Valromey est, depuis le , une commune nouvelle française résultant de la fusion des communes du Grand-Abergement, d'Hotonnes, du Petit-Abergement et de Songieu, situées dans le département de l’Ain, en région Auvergne-Rhône-Alpes[1].

Haut Valromey
De haut en bas et de gauche à droite : Hotonnes ; le Petit-Abergement ; Songieu ; le Grand-Abergement.
Image illustrative de l’article Haut Valromey
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Ain
Arrondissement Belley
Intercommunalité Communauté de communes Bugey Sud
Maire
Mandat
Bernard Ancian
2020-2026
Code postal 01260
Code commune 01187
Démographie
Population
municipale
609 hab. (2021)
Densité 5,6 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 59′ 51″ nord, 5° 41′ 42″ est
Altitude Min. 567 m
Max. 1 338 m
Superficie 107,85 km2
Type Commune rurale à habitat très dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Plateau d'Hauteville
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
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Haut Valromey
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Haut Valromey
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Haut Valromey
Liens
Site web hautvalromey.fr

C'est la plus grande commune du département de l'Ain en superficie.

Géographie

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Localisation

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Cette commune du Haut-Bugey se situe à la limite sud du plateau de Retord ; elle appartient à la région historique du Valromey qui participe à la transition géographique entre Bas-Bugey et Haut-Bugey.


Communes limitrophes

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Le chef-lieu de la commune nouvelle, Hotonnes, se situe au centre-est du département de l’Ain[2].

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Jura » et « Alpes du nord »[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 591 mm, avec 10,9 jours de précipitations en janvier et 8,6 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Usinens Sa », sur la commune d'Usinens à 11 km à vol d'oiseau[5], est de 11,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 985,3 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Relief et géologie

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Le dénivelé de la commune est particulièrement important ; en effet, il varie entre 567 m et 1 338 m.

Hydrographie

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Urbanisme

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Typologie

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Au , Haut Valromey est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[1] et hors attraction des villes[10],[11].

Toponymie

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Panneau d'entrée dans Le Petit-Abergement, avec le nom de la commune.

Le nom de la commune fait référence à la région naturelle du Valromey située entre le Haut-Bugey et le Bas-Bugey.

Histoire

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Gravure du XIIe siècle de Nicolas Sanson où apparaît le mandement du Valromey (à droite, surligné en bleu).

Antiquité

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Peu de sources attestent d'une présence gallo-romaine sur le territoire de Haut-Valromey, néanmoins de nombreux édifices gallo-romains ont été découverts dans la proche région ; à titre d'exemple l'aqueduc romain de Vieu datant probablement de la seconde moitié du IIe siècle est situé à environ 10 km d'Hotonnes, à « vol d'oiseau ». À proximité de Vieu toujours, des photos aériennes ont permis de déceler qu'un théâtre gallo-romain se trouvait le long de la voie romaine[12].

Moyen Âge

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Au Moyen Âge, les villages de la commune appartiennent au Valromey qui, comme le pays de Vaud, sera acquis par Amédée VI de Savoie, après la signature avec la France, du traité de Paris en 1355, fixant les limites du duché de Savoie et du Dauphiné.

Renaissance

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Le , le traité de Lyon rattache le Valromey, et donc les quatre villages de Haut-Valromey, à la France. Ce traité entre le duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie et le roi Henri IV de France intègre également à la France, la Bresse, le Bugey (à l'époque, explicitement distingué du Valromey) et le pays de Gex. Comte de Châteauneuf, baron de Virieu-le-Grand, seigneur de Senoy, Honoré d'Urfé prête allégeance à son nouveau suzerain, le roi de France, dans un aveu et dénombrement qu'il lui présente le [13]. Le marquisat de Valromey fut créé en février 1612 par lettres patentes du roi Louis XIII, en réunissant le comté de Châteauneuf, la baronnie de Virieu-le-Grand, et la seigneurie de Senoy. Selon ces patentes, le nom a changé à la demande d’Honoré d'Urfé, en raison de la confusion impliquée par le caractère commun et ordinaire du nom Châteauneuf et du risque de confusion qu'il engendre. Par ailleurs, tout le pays de Valromey est enclos dans le comté de Châteauneuf[14].

XIXe et XXe siècles

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Seconde Guerre mondiale

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Localisation des principaux maquis de l'Ain dont celui du « Pré-Carré » à Hotonnes.

L'un des camps des maquis de l'Ain et du Haut-Jura, le « camp du Pré-Carré » était situé à Hotonnes (au nord du bourg). Ce camp créé par Jean-Pierre De Lassus a compté jusqu'à cinquante hommes[15]. Jean-Pierre de Lassus (dit Legrand) témoigne ainsi de l'activité du Pré-Carré :

« Au printemps de 1943, le maquis bien armé que j'avais constitué dépendait des forces de l'armée secrète, dont, dans ce département, le colonel Romans était le chef et mon camarade de promotion de Saint-Cyr; Girousse, l'adjoint. Le je participais, à la tête de mes maquisards, au défilé militaire d'Oyonnax. La ville avait été isolée téléphoniquement du reste du département. Le colonel Romans et les autorités régionales déposaient une gerbe au monument aux morts : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 », pendant que 120 maquisards, en tenue impeccable, rendaient les honneurs. »[15]

XXIe siècle

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Anciennes communes formant Haut Valromey.

La création de la nouvelle commune de Haut Valromey, entérinée par l'arrêté du [16], a entraîné la transformation de quatre anciennes communes (Le Grand-Abergement, Hotonnes, Le Petit-Abergement et Songieu) en « communes déléguées », opération entrée en vigueur le [17]. Avec une superficie de plus de 107 km2, la commune est la plus vaste du département de l'Ain.

En 2025, la commune de Ruffieu intègre la commune nouvelle par un arrété du [18].

Politique et administration

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Découpage territorial

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La commune de Haut Valromey est membre de la communauté de communes Bugey Sud, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Belley. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[19].

Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Belley, au département de l'Ain et à la région Auvergne-Rhône-Alpes[1]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Plateau d'Hauteville pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[1], et de la cinquième circonscription de l'Ain pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[20].

Administration municipale

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Communes déléguées

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Liste des communes déléguées
Nom Code
Insee
Intercommunalité Superficie
(km2)
Population
(dernière pop. légale)
Densité
(hab./km2)
Hotonnes
(siège)
01187 CC du Valromey 28,4 272 (2018) 9,6
Le Petit-Abergement 01292 CC du Valromey 26,95 127 (2018) 4,7
Le Grand-Abergement 01176 CC du Valromey 31,92 121 (2018) 3,8
Songieu 01409 CC du Valromey 20,58 123 (2018) 6

Liste des maires

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Maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Bernard Giraud Guigues[21]    
En cours Bernard Ancian[22]    

Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis sa création.

En 2021, la commune comptait 609 habitants[Note 1], en évolution de −12,12 % par rapport à 2015 (Ain : +4,96 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
2014 2015 2020 2021
701693615609
(Sources : Insee à partir de 2014[23].)

Culture locale et patrimoine

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Lieux et monuments

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Hotonnes

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Le Grand-Abergement

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  • Belles fermes bugistes imposantes, ayant un dreffia sur une façade (balcon de bois sur lequel était mis à sécher le bois de chauffage), abritant les hommes et les bêtes ainsi que les réserves pour passer les mois d'hiver.
  • Maisons gardant des traces de l'Histoire : frises Renaissance, croix templières, changement des pentes des toits avec l'évolution des matériaux de couverture (chaume, tavaillon, ardoises, tuiles, bac en acier.
  • Ancienne fruitière à comté (fromagerie).
  • Chapelle de Retord située sur le territoire communal.
  • Église Saint-Armand du Grand-Abergement.

Le Petit-Abergement

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L'église Saint-Étienne fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le .

Songieu

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  • À voir, dans le cimetière qui entoure l'église Saint-Martin de Songieu, le tilleul planté en 1601 à l'occasion du rattachement du Valromey au royaume de France.
  • Ruines du château de Châteauneuf-en-Valromey : des textes attestent de son existence au XIIe siècle. Après 400 ans d’occupation continue, il est en ruines en 1550 et le châtelain s’est installé dans des maisons d’Hotonnes[24].
En 1285 Amédée de Savoie cède Châteauneuf qu'il a acquis du sire de Beaujeu à Louis de Savoie.

Personnalités liées à la commune

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Personnalités historiques

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Personnalités sportives et artistiques

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Annexes

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Références

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  1. a b c et d Insee, « Métadonnées de la commune ».
  2. Fiche de Hotonnes sur Lion 1906, site de Lionnel Delvarre, mis à jour le 6 juin 2010 [lire en ligne].
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  5. « Orthodromie entre Haut Valromey et Usinens », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Usinens Sa », sur la commune d'Usinens - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Station Météo-France « Usinens Sa », sur la commune d'Usinens - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  9. « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
  10. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  11. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. André Buisson, Carte archéologique de la Gaule : 01. Ain, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres / Ministère de la culture / Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche / diff. Fondation maison des sciences de l'homme, , 190 p. (ISBN 2-87754-046-4, lire en ligne), p. 70.
  13. Auguste Bernard, Les d'Urfé souvenirs historiques et littéraires du Forez au XVIe et au XVIIe siècle, Paris, Imprimerie royale, , 500 p. (lire en ligne), p. 150
  14. Nicolas Ducimetière, « La bibliothèque d'Honoré d'Urfé : histoire de sa formation et de sa dispersion à travers quelques exemplaires retrouvés », Dix-septième siècle,‎ , p. 770, note 106 (lire en ligne  )
  15. a et b « Jean-Pierre De Lassus », sur le site des maquis de l'Ain (consulté le ).
  16. Laurent Touvet, « Arrêté portant création de la commune nouvelle de Haut Valromey », sur ain.gouv.fr, .
  17. « Arrêté portant création de la commune nouvelle de Haut Valromey », Recueil des actes administratifs de la préfecture de l’Ain,‎ (lire en ligne [PDF]).
  18. « Recueil des Actes Administratifs Spécials de l'Ain 01-2024-197 publié le 16/07/2024 » [PDF]
  19. « communauté de communes Bugey Sud - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur banatic.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  20. « Découpage électoral de l'Ain (avant et après la réforme de 2010) », sur politiquemania.com (consulté le ).
  21. « Bernard Giraud Guigues élu maire de la commune nouvelle Haut Valromey », Le Progrès, 6 janvier 2016.
  22. « Hotonnes Bernard Ancian, premier magistrat », Le Progrès, 28 mai 2020.
  23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  24. Atelier d'archéologie alpine, « Châteauneuf-en-Valromey, un château du comté de Savoie dans les montagnes de l’Ain », sur Atelier d’Archéologie Alpine, (consulté le ).
  25. « Cinq choses à savoir sur Xavier Thevenard, le vainqueur de l’UTMB », sur ledauphine.com, (consulté le ).