Hatten
Hatten est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Hatten | |
Musée de l'Abri à Hatten. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Haguenau-Wissembourg |
Intercommunalité | Communauté de communes de l'Outre-Forêt |
Maire Mandat |
Serge Kraemer 2020-2026 |
Code postal | 67690 |
Code commune | 67184 |
Démographie | |
Gentilé | Hattenois, Hattenoises[1] |
Population municipale |
1 904 hab. (2021 ) |
Densité | 101 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 54′ 09″ nord, 7° 58′ 47″ est |
Altitude | Min. 120 m Max. 172 m |
Superficie | 18,91 km2 |
Type | Bourg rural |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Wissembourg |
Législatives | Huitième circonscription |
Localisation | |
modifier |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Géographie
modifierHatten marque le début de l'Outre-Forêt dans le nord du Bas-Rhin, à la lisière nord de la forêt de Haguenau. La commune bien que située dans la plaine d'Alsace a un relief de type collinaire.
Communes limitrophes
modifierLes communes limitrophes sont Buhl, Forstfeld, Kesseldorf, Niederrœdern, Oberrœdern, Rittershoffen et Stundwiller.
Hydrographie
modifierLa commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau le Seltzbach, le ruisseau de Hatten, le ruisseau le Warsbach, le ruisseau l'Engelbach, le ruisseau Mirgraben et[2],[Carte 1].
Le Seltzbach, d'une longueur de 33 km, prend sa source dans la commune de Gœrsdorf et se jette dans la Sauer à Seltz, après avoir traversé 14 communes[3]. Les caractéristiques hydrologiques du Seltzbach sont données par la station hydrologique située sur la commune de Niederrœdern. Le débit moyen mensuel est de 1,59 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 80,5 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 102 m3/s, atteint le [4].
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Alsace, caractérisée par une pluviométrie faible, particulièrement en automne et en hiver, un été chaud et bien ensoleillé, une humidité de l’air basse au printemps et en été, des vents faibles et des brouillards fréquents en automne (25 à 30 jours)[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 765 mm, avec 10,5 jours de précipitations en janvier et 10 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Preuschdorf », sur la commune de Preuschdorf à 14 km à vol d'oiseau[7], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 834,2 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,8 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,9 °C, atteinte le [Note 3],[8],[9].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[10]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Hatten est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle est située hors unité urbaine[13] et hors attraction des villes[14],[15].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (53,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (53,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (52 %), terres arables (29,9 %), zones urbanisées (6,5 %), zones agricoles hétérogènes (5,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,2 %), mines, décharges et chantiers (1,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,2 %)[16]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Histoire
modifierUne foule d'objets néolithiques a été mis au jour sur le ban communal.
La tombe à char de Hatten atteste de l'appartenance géographique de la culture des tumuli de l'Europe médiane. Des bandeaux en or, ainsi que deux magnifiques œnochoes étrusques. Toutefois il faut considérer globalement le site étendu de la forêt de Hatten et du bois de l'Hospital, une nécropole de plus de 300 tertres recensés.
La première occurrence cartulaire des possessions temporelles de l'abbaye de Wissembourg mentionne ce village-domaine pour quelques biens épars. Globalement ce dernier espace est sous l'autorité des landgraves de Basse-Alsace avant d'être vendu aux puissants seigneurs de Lichtenberg en 1332. Ceux-ci le lèguent à leurs héritiers, les Hanau-Lichtenberg en 1448 puis les Hesse-Darmstadt en 1736. La Réforme s'impose dès 1557 du fait de l'autorité seigneuriale.
Avant la Révolution, Hatten est le chef-lieu d'un bailliage regroupant dix villages. Il est animé d'une vie commerciale non négligeable, en dehors de trois grandes foires annuelles. Lors de l'apogée démographique en 1849, avec 2 139 habitants, la commune accueillent différents maisons de commerce de tissus, de fer, de bois et de vin, en plus d'un notaire et d'une percepteur des contributions directes. Le village est même le siège d'un petit consistoire protestant de la confession d'Augsbourg, puisqu'il compte parmi sa population déclarée croyante 1131 protestants et 22 anabaptistes pour 765 catholiques et 222 juifs[17].
Durant la Belle Époque allemande s'ajoute une brigade de gendarmes, trois médecins, une pharmacie, une librairie, une caisse d'épargne, une caisse d'avance publiques, des grossistes en grains, houblons, bovins, bois et charbon.
Seconde Guerre mondiale
modifierEn 1939, Hatten se trouvait sur la ligne Maginot et, par mesure de prévention et de précaution, les 1 500 habitants du village sont évacués à Châteauponsac dans le Limousin par les autorités françaises. Ils avaient dû laisser derrière eux tout ce qui ne rentrait pas dans une valise. Mais par chance, le village n'avait alors pas souffert et, dès 1940, les habitants de Hatten purent revenir en Alsace alors annexée par les Allemands.
Le , après 4 ans d'occupation, le village est libéré sans combats par les Américains et les habitants se sentent alors en sécurité.
Mais le , les Allemands déclenchent une de leurs dernières offensives de la guerre, l'opération Nordwind, qui visait, entre autres, à reconquérir Strasbourg. Hatten est alors un passage obligé pour les blindés allemands et, durant les batailles de chars qui y opposent Allemands et Américains entre le 8 et le 20 janvier, le village est presque entièrement détruit par une succession de combat de blindés, l'énorme puissance de feu de l'artillerie américaine achevant l'opération de destruction. En effet, après 12 jours de combats, sur les 365 maisons que comptait alors le village, 350 furent détruites. 2 500 soldats ainsi que 83 civils y avaient trouvé la mort.
Après la guerre, le village martyr est reconstruit.
Héraldique
modifierLes armes de Hatten se blasonnent ainsi : |
Politique et administration
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[24].
En 2021, la commune comptait 1 904 habitants[Note 4], en évolution de −1,09 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifier- Musée de l'abri de Hatten.
- Tumulus celtique en forêt de Hatten.
- Sentier botanique et sentier poétique en forêt de Hatten.
- Musée de la ligne Maginot - casemate Esch.
Personnalités liées à la commune
modifierVito Bertoldo : Médaille d'Honneur pour ses faits de guerre accomplis dans le village de Hatten les 9 et 10 janvier 1945.
Notes et références
modifierNotes
modifier- Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 21/05/2024 à 02:05 TU à partir des 712 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/01/1965 au 01/04/2024.
- Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
- Les records sont établis sur la période du au .
- Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- « Réseau hydrographique de Hatten » sur Géoportail (consulté le 11 juin 2024).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- « Bas-Rhin », sur habitants.fr (consulté le ).
- « Fiche communale de Hatten », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
- Sandre, « le Seltzbach »
- « Station hydrométrique A3730200 », sur l'Hydroportail, Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Hatten et Preuschdorf », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Preuschdorf », sur la commune de Preuschdorf - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Preuschdorf », sur la commune de Preuschdorf - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Hatten ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Dès 1871 et l'application du traité de Francfort, la population protestante, plus bourgeoise et francophile, participante largement majoritaire au flux d'optants, n'est plus majoritaire (49 pour cent). Durant l'entre-deux-guerres, la population catholique croissante devient majoritaire alors les Juifs émigrent massivement. Les dernières populations juives résidentes, essentiellement des vieillards, des femmes et des enfants, sont déportés et massacrés sans vergogne par les autorités nazies.
- Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur labanquedublason2.com (consulté le ).
- « Hatten / Le maire de Hatten François Fenninger est décédé », Dernières Nouvelles d'Alsace, (lire en ligne, consulté le ).
- [PDF] Liste des maires au 1 avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
- « Hatten / Serge Kraemer élu nouveau maire », Dernières Nouvelles d'Alsace, (lire en ligne, consulté le ).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations de référence de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Liste des communes du Bas-Rhin
- Pasteur petit-fils d'Andreas Cellarius (théologien)