HMS Gipsy (H63)

contre-torpilleur de classe G de la Royal Navy

Le HMS Gipsy (H63) est un destroyer de classe G construit pour la Royal Navy à la fin des années 1930.

HMS Gipsy
illustration de HMS Gipsy (H63)
Le HMS Gipsy en 1936.

Type Destroyer
Classe G
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Constructeur Fairfield Shipbuilding and Engineering Company
Chantier naval Govan, Ecosse
Commandé
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Coulé par mine, le 21 novembre 1939
Équipage
Équipage 145 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 98,5 m
Maître-bau 10,1 m
Tirant d'eau 3,78 m
Déplacement 1 302 t
À pleine charge 1 913 t
Propulsion 2 × turbines à engrenage Parsons
3 × chaudières Admiralty
2 × hélices
Puissance 34 000 ch (25,000 kW)
Vitesse 36 nœuds (67 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 4 × 1 canons de 4,7 pouces
2 × 4 mitrailleuses de 12,7 mm
2 × 4 tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm)
20 × grenades ASM, 2 × lanceurs et 1 × support
Électronique Sonar Type 121
Rayon d'action 5 530 milles marins (10 200 km) à 15 nœuds (28 km/h)
Carrière
Indicatif Pennant number: H63
Coût 250 364 £

Il a passé la majeure partie de la période d'avant-guerre au sein de la Mediterranean Fleet (flotte méditerranéenne). Le navire a été transféré dans les îles britanniques pour escorter les navires dans les eaux locales peu après le début de la Seconde Guerre mondiale. Moins d'un mois après son arrivée, il a heurté une mine près de Harwich et a coulé avec la perte de 30 membres d'équipage. Son épave a été récupérée et lentement mise au rebut au cours de la guerre.

Description

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Le Gipsy déplaçait 1 350 tonnes longues (1 370 tonnes (t)) à charge normale et 1 883 tonnes longues (1 913 t) à charge pleine. Il avait une longueur hors-tout de 98,5 m, une largeur de 10,1 m et un tirant d'eau de 3,8 m. Il était propulsé par deux turbines à vapeur à engrenages Parsons, entraînant deux arbres, qui développaient une puissance totale de 34 000 chevaux-vapeur (25 000 kW) et donnaient une vitesse maximale de 36 nœuds (67 km/h). La vapeur pour les turbines était fournie par trois chaudières à trois tambours Admiralty. Le Gipsy transportait un maximum de 470 tonnes longues (480 t) de fuel, ce qui lui donnait une autonomie de 5 530 milles nautiques (10 240 km) à 15 nœuds (28 km/h). Son effectif était de 137 officiers et hommes en temps de paix[1], mais il était porté à 146 en temps de guerre[2].

Le navire était équipé de quatre canons Mark IX de 4,7 pouces (120 mm) de calibre 45 montés sur des supports simples. Pour la défense anti-aérienne (AA), le Gipsy avait deux supports quadruples Mark I pour la mitrailleuse Vickers Mark III de 0,5 pouce. Il était équipé de deux supports quadruples de tubes lance-torpilles au-dessus de l'eau pour des torpilles de 21 pouces (533 mm)[1]. Un rail de grenades sous-marines et deux lanceurs étaient installés ; 20 grenades sous-marines étaient initialement transportées, mais ce nombre a été porté à 35 peu après le début de la guerre[3].

Historique

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La pose de la quille du Gipsy a été réalisée au chantier naval de la Fairfield Shipbuilding and Engineering Company, à Govan, en Ecosse, le 4 septembre 1934, lancé le 7 novembre 1935 et achevé le 22 février 1936. À l'exclusion des équipements fournis par le gouvernement, comme l'armement, le navire a coûté 250 364 livres sterling (£)[4],[Note 1]. À part une brève période d'affectation à la 20e flottille de destroyers de la Home Fleet après sa mise en service, le Gipsy a passé la période d'avant-guerre à la 1re flottille de destroyers de la Mediterranean Fleet (flotte méditerranéenne). Il a été remis en état à l'arsenal de Devonport entre le 2 juin et le 30 juillet 1938[5].

Lorsque la guerre éclate en septembre 1939, le Gipsy est déployé avec la 1re flottille de destroyers pour des patrouilles et le contrôle de la contrebande en Méditerranée orientale, basé à Alexandrie. En octobre, le Gipsy et toute sa flottille sont transférés au Western Approaches Command à Plymouth. Le 12 novembre, il entre en collision avec son navire-jumeau (sister ship), le Greyhound, en route vers Harwich et sa nouvelle affectation à la 22e flottille de destroyers, mais il n'est que légèrement endommagé. Le 21 novembre, le navire sauve trois aviateurs allemands à l'extérieur du port de Harwich et retourne au port pour les remettre à l'armée.

Plus tard dans la soirée, le Gipsy est parti avec les destroyers Griffin, Keith, Boadicea, ORP Burza et ORP Grom à la recherche de U-Boote supposés poser des mines dans la mer du Nord. Juste à l'extérieur de la flèche du port, il déclenche l'une des deux mines magnétiques larguées environ deux heures plus tôt par deux hydravions allemands et, presque brisé en deux, coule au bord du chenal en eau profonde. 31 membres de son équipage, y compris le capitaine, le Leutnant-Commander Crossley, ont été tués ou mortellement blessés, 115 ont été secourus par les autres destroyers et par les vedettes du port[5]. L'enquête a déterminé que, bien que les défenses du port aient été en alerte (UK National Archive 248 Heavy AA Battery War Diary WO 166/2529), et qu'elles aient effectivement vu et tracé les hydravions et leurs mines, leurs rapports étaient inexacts. Bien que l'amiral de Harwich ait dit aux destroyers de longer le côté du chenal opposé à l'endroit où les mines tombaient, il n'avait pas précisé pourquoi, ni que les navires couraient un danger particulier. À l'exception de ceux qui se trouvaient sur le pont, les membres de l'équipage du Gipsy n'étaient pas conscients de l'existence d'un quelconque danger; en conséquence, certains s'étaient couchés sous le pont et aucun plan d'urgence n'avait été établi pour préparer des canots de sauvetage[6].

 
Un morceau du Gipsy est remonté à la surface par un navire de sauvetage, mars 1943.

Cette absence d'avertissement, ainsi que l'incapacité des défenses locales à tirer sur les hydravions allemands, ont fait l'objet d'une controverse à l'époque et plus tard[7]. Il s'avéra que leur échec à tirer était dû à un ordre du commandement de la lutte anti-aérienne de l'armée de terre selon lequel les avions non identifiés ne devaient pas être engagés, bien que les défenseurs aient, à ce moment-là, reconnu leur nationalité, sinon leur type - et vu leurs mines[8].

L'épave est restée debout sur le fond marin, seuls le pont et le canon avant étant visibles à marée haute. Seul un blindage déformé au milieu du navire maintenait les deux sections principales de l'épave ensemble et il a été coupé par des explosifs lorsque le sauvetage a commencé peu après le naufrage. Les deux moitiés ont été soulevées par des pontons, et ont ensuite été démantelées séparément : 750 tonnes longues (760 t) de ferraille et 38 tonnes longues (39 t) de métaux non ferreux ont été récupérées entre juin 1940 et février 1944[5].

Notes et références

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  1. Ajusté pour l'inflation 2022 à 18 909 552 £

Références

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  1. a et b Whitley, pp. 107–108
  2. English, p. 89
  3. English, p. 141
  4. English, pp. 89–90
  5. a b et c English, p. 95
  6. sources : Minutes et rapport de la commission d'enquête de l'Amirauté - UK National Archive ADM 1/22793, journaux de bord de Keith et Boadicea ADM 53/109431 et 107799 ; correspondance avec le capitaine R D Franks, le premier lieutenant du Gipsy, et son article dans le magazine "Highlight" de la Harwich Society
  7. Journal de guerre du Nore Command ADM 199/375 ; Journal de guerre de la 6e Division anti-aérienne WO 166/2168l Capitaine R D Franks ; Highlight
  8. ADM 1/22793, 515 Coast Artillery Regiment War Diary WO 166/1718

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • John English, Amazon to Ivanhoe : British Standard Destroyers of the 1930s, Kendal, England, World Ship Society, (ISBN 0-905617-64-9)
  • Geirr H. Haarr, The Battle for Norway : April–June 1940, Annapolis, MD, Naval Institute Press, , 458 p. (ISBN 978-1-59114-051-1)
  • Geirr H. Haarr, The German Invasion of Norway, April 1940, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-59114-310-9, lire en ligne)
  • Jürgen Rohwer, Chronology of the War at Sea 1939–1945 : The Naval History of World War Two, Annapolis, Maryland, Third Revised, (ISBN 1-59114-119-2)
  • Martin Stephen, Sea Battles in Close-Up : World War 2, Annapolis, MD, Naval Institute Press, , 224 p. (ISBN 0-87021-556-6, lire en ligne)
  • M. J. Whitley, Destroyers of World War Two : An International Encyclopedia, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-326-1)
  • John de D. Winser, B.E.F. Ships Before, At and After Dunkirk, Gravesend, Kent, World Ship Society, , 160 p. (ISBN 0-905617-91-6)