Hôtel de la Charité-Royale

médiathèque en Seine-et-Marne, en France

L'hôtel de la Charité-Royale, plus simplement la Charité royale, est un bâtiment situé à Fontainebleau, en France. Ancien couvent, il, au XXIe siècle accueille la médiathèque de Fontainebleau, anciennement bibliothèque municipale de Fontainebleau (BMF), ainsi qu'un espace d'exposition, formant communément le centre culturel de la Charité-Royale.

Hôtel de la Charité-Royale
Jardin intérieure, dit Saint-Louis, photographié en février 2013, avant la restauration.
Présentation
Fondation
XVIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Usage
Hôtel-Dieu (années 1640-XIXe siècle), bibliothèque municipale (depuis le XXe siècle), centre culturel (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Localisation
Adresse
Coordonnées
Carte

Situation et accès

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L'édifice est situé aux no 15 de la rue Royale et no 34 de la rue de l'Arbre-Sec, avec une sortie du jardin sur la rue Saint-Louis, au sud-ouest du centre-ville de Fontainebleau. Plus largement, il se trouve dans le département de Seine-et-Marne, en région Île-de-France.

Histoire

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Fondation

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L'immeuble, occupé plus tard par l'hôpital de la Charité, appartient d'abord à aux époux Pierre Souchard et Estiennette Petit. Ils le vendent le à Mathurin Bayon[1]. La veuve de ce dernier, Charlotte de Loizillière le revend, par acte du , au roi Louis XIII, moyennant 5 000 livres[1],[2]. Le prix n'est payé que le [1].

L'abbé Pierre Guilbert dans sa Description historique des château, bourg et forest de Fontainebleau, en 1731, donne des indications sur ce qu'il nomme l'hôtel-Dieu, « près de la cour du Cheval-Blanc »[3],[4]. D'après lui, l'hôpital de la Charité est établi en 1646 par la reine Anne d'Autriche qui demande à Vincent de Paul, le , deux sœurs de la Charité « pour prendre soin des malades de la paroisse », « faire l'école des filles », il aurait fait « bâtir une petite maison sur la place qu'elle [la reine] achèta, où est aujourd'hui [en 1731] cet hôpital » en précisant que « la reine n'y fit aucune fondation »[3],[4],[5].

Les actes retrouvés par Félix Herbet ne s'accordent pas tout à fait avec ces renseignements. « Ayant receu commandement de la Reine mère de faire mission à Fontainebleau, M. Vincent y envoya des prestres de la communauté », et c'est le , en présence des principaux habitants du bourg, que M. Alméras y érige solennellement la confrérie de la Charité. C'est par la suite qu'en , sur l'ordre de la reine que Vincent de Paul vient y installer deux sœurs[1],[6]. Les lettres patentes de , reproduites par Guilbert, indiquent bien qu'une confrérie de la Charité est institutée à Fontainebleau dès 1644 et particulièrement à partir de 1655 « que nous fismes, dit le Roi, payer de nos deniers, à la prière de la feue reine, la maison qui a servi depuis et qui sert encore actuellement de retraite pour les femmes et filles malades dans laquelles nous entretenons trois sœurs de charité ». Plusieurs testaments, contenant des legs au profit de la confrérie, permettent d'attester son existence et l'établissement de l'hôpital avant 1655 :

  • celui de Marie Pommier, veuve de Pierre Farcy, dressé le  ;
  • celui d'André Marault, dressé le  ;
  • celui de Jean Guyard, serdeau du roi, dressé le .
  • celui de Marguerite Chevallier, « âgée de 18 ans accomplis, fille de feu Jean Chevallier, tapissier à Paris », dressé le .

Ce dernier contient notamment la clause : « Item a donné et légué à la Charité establie en ce lieu de Fontainebleau la somme de soixante livres pour une fois payée en recongnoissance des traitements qu'elle a receus depuis le premier jour de la maladie en laquelle elle est de présent détenue qui est depuis ung mois et plus, qu'elle a esté nourrie, traitée, alimentée de vivre et pansemens linge et toutte autre chose, à la charge qu'il lui sera faict et célébré ung service solempnel aux dépens de la Charité sur les d. soixante livres une fois payées ». À cause de la l'âge de la testatrice, mineure, ce testament donne lieu à un procès qui transige le  : les héritiers ne paient que la moitié[1]. Il est néanmoins possible d'affirmer, grâce à cet acte, que la Charité existe, en tant qu'hôpital, dès 1653 au moins, et probablement dans la maison même que le roi achète en 1655 et payée en 1658, car la venderesse, Charlotte de Loisillière, est justement la supérieure de l'hôpital en 1653. Herbet s'interroge si cette fonction ne lui ait d'ailleurs pas attribuée en reconnaissance d'avoir offert sa maison pour hospitalier les malades[1],[7].

Restauration

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Façade sur la rue de l'Arbre-Sec, photographiée en , lors de la période de rénovation.

Dans les années 2010, le bâtiment est entièrement restauré alors qu'il présentait une risque d'effondrement. Cette opération consiste notamment à revoir toutes les fondations, les toitures, en apportant de la modernité dans un bâtiment historique. On compte « jusqu'à 25 ouvriers sur le pont en même temps ». En , le gros œuvre est prévu pour fin , avec un « calendrier où chaque étape du chantier est prévue au jour le jour » et une échéance estimée tenable[8]. La médiathèque est ainsi entièrement repensée avec une surface doublée et un développement des équipements numériques. Le nouvel espace de la Charité-Royale est ainsi inauguré les 14 et [9].

Structure

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Références

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  1. a b c d e et f Herbet 1912, p. 379.
  2. Estournet 1899, p. 15.
  3. a et b Guilbert 1731, p. 134.
  4. a et b Herbet 1912, p. 378.
  5. Guilbert 1731, p. 135.
  6. Estournet 1899, p. 12.
  7. Herbet 1912, p. 380.
  8. Yoann Vallier, « Seine-et-Marne. Le nouvel espace culturel de Fontainebleau sera prêt en septembre », La République de Seine-et-Marne,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  9. « Seine-et-Marne. Dans les coulisses de la nouvelle médiathèque de Fontainebleau », La République de Seine-et-Marne,‎ (lire en ligne  , consulté le )

Bibliographie

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  • [Ceruti 2021] Serge Ceruti, « La Charité royale, de l’hôpital à la médiathèque (1646-2019) », Fontainebleau : la revue d'histoire de la ville et de sa région, no 19,‎ , p. 6-16
  • [Estournet 1899] Olivier Estournet, Les Confréries de la Charité dans la Brie et le Gâtinais, Fontainebleau, Pouyé, , 32 p.
  • [Guilbert 1731] Abbé Guilbert, Description historique des château, bourg et forest de Fontainebleau : Contenant une explication historique des peintures, tableaux, reliefs, statues, ornemens qui s'y voyent ; et la vie des architectes, peintres et sculpteurs qui y ont travaillé, t. II, Paris, André Cailleau, (BNF 30556245). 
  • [Herbet 1912] Félix Herbet (préf. Gaston Sénéchal), L'Ancien Fontainebleau : Histoire de la ville, rues, maisons, habitants au XVIIe siècle, Fontainebleau, Bourges, , 537 p. (lire en ligne). 

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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