Hôtel de Fontenay (Paris)

hôtel particulier à Paris

L'hôtel de Breteuil-Fontenay est un hôtel particulier situé 56 rue des Francs-Bourgeois dans le 3e arrondissement de Paris construit en grande partie en 1720 et en 1753, classé monument historique en 1993[1].

Hôtel de Breteuil-Fontenay
Présentation
Partie de
Archives nationales (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Destination initiale
Hôtel particulier
Destination actuelle
Style
Architecte
Matériau
pierre de taille
Construction
1720 et 1752-1753
Propriétaire
État
Patrimonialité
Localisation
Pays
France
Région
Commune
Adresse
Coordonnées
Carte

Histoire

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La parcelle sur laquelle est construit l’hôtel est à l’origine celle de l’hôtel de Breteuil voisin au n°58, adjugé en 1626 à Claude Le Tonnelier de Breteuil. Ses petits-fils cadets, Claude Le Tonnelier de Breteuil, évêque de Boulogne, et le baron de Breteuil père d’Emilie du Châtelet femme érudite qui eut une liaison avec Voltaire en héritent en 1685. Le neveu de Claude Le Tonnelier, François Victor de Breteuil, marquis de Fontenay, secrétaire d’Etat à la guerre, en devient propriétaire en 1720 et fait construire par Jacques Vinage le bâtiment entre cour et jardin.

En 1751, l’hôtel est adjugé à Gilbert-Jérôme Clautrier, premier commis du contrôle général des Finances, qui fait bâtir l’immeuble sur rue par Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne en 1752-1753. Le bâtiment est affecté aux bureaux du premier commis en tant qu'annexes des Grand et Petit Contrôles de Versailles, siège du contrôle général des Finances, à un logement en location et à celui de ses domestiques sous les combles. Il est marqué sur la rue par un superbe balcon de style rocaille réalisé par Nicolas Pineau. Le célèbre ornemaniste fut aussi l'auteur de la porte cochère et des décors intérieurs (boiseries, cheminées, frises de salons au 1er étage ; vestiges). Des clefs saillantes biseautés et à gouttes d'ordre dorique, au lieu et place des traditionnelles agrafes rocailles, viennent conférer à l'édifice à un aspect néo-classique, marque de la transition naissante entre rocaille et néo-classicisme alors en vigueur.

L'État acquiert l'ensemble en juillet 1949 pour les Archives nationales[2].

Description

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L’hôtel entre cour et jardin comprend un bâtiment à façade convexe à avant-corps central à pans coupés sur jardin et façade concave sur cour ornée d’un mascaron rocaille, caractéristiques des hôtels parisiens de la Régence et du début du règne de Louis XV.

L’immeuble sur la rue de 5 niveaux comprend, au premier étage, un balcon avec garde-corps de fer forgé sur consoles rocailles. Il comprend deux escaliers intérieurs d'origine, dont un principal à rampe de fer forgé, et un second de service à simple rampe de fer, détruit en 2021 pour laisser place à l'ascenseur des nouveaux aménagements opérés dans le cadre de l'"Opération Camus" du ministère de la Culture, confiés à l'agence Novembre-Architecture.

Références

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  1. Notice no PA00086155, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Danielle Chadych, Le Marais : évolution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, , 638 p. (ISBN 978-2-84096-683-8), p. 323

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Alfred de Champeaux : L'art décoratif dans le Vieux Paris, Paris, 1898, p. 174.
  • César Daly : Motifs historiques d'architecture et de sculpture d'ornement. Décorations intérieures et extérieures (…), t. II, Paris, 1912, pl. 1-3.
  • Marquis de Rochegude - Michel Dumolin : Guide pratique à travers le Vieux Paris, Paris, 1923, p. 127.
  • Le Marais. Âge d'or et renouveau, cat. expo., Musée Carnavalet, Paris, 1953, p. 51, nos 56 et 64.
  • André Chamson : "La restauration et l'aménagement des bâtiments anciens des Archives Nationales", Procès-verbal de la Commission du Vieux Paris, 7 mai 1962, p. 5-11.
  • Jean-Pierre Babelon : "L'hôtel de Breteuil-Fontenay, 56 rue des Francs-Bourgeois", Bulletin de la Société historique de Paris et de l'Ile-de-France, 1964, p. 90-107.
  • Michel Gallet :"Quelques étapes du rococo dans l'architecture parisienne", Gazette des Beaux-Arts, mars 1966, p. 160 et 168.
  • Michel Gallet : Paris domestic architecture, Londres, 1972, p. 48, 57 et 165.
  • Michel Gallet : Les architectes parisiens du XVIIIe siècle. Dictionnaire biographique et critique, Paris, 1995, p. 258.
  • Louis Hautecoeur : Paris de 1715 à nos jours, Paris, 1972, p. 133, note 4.
  • Jacques Hillairet : Dictionnaire historique des rues de Paris, t. I, Paris, 1977, p. 553.
  • Kathleen Russo, notice Jacques Hardouin-Mansart de Lévy, Macmillan encyclopedia of architects, t. III, Londres, 1982, p. 99.
  • Yvan Christ - Jacques Silvestre de Sacy - Philippe Siguret : Le Marais, Paris, 1989, pp. 191-192.
  • Danielle Gallet-Guerne - Michèle Bimbenet-Privat : Balcons et portes cochères à Paris. Permis de construction délivrés par les Trésoriers de France (1637-1789), Paris, 1992, p. 99-100.
  • Michel Le Moël : "Les hôtels des Archives Nationales  : l'hôtel de Fontenay, 56 rue des Francs-Bourgeois", La rue des Francs-Bourgeois, D.A.V.P., Paris, 1992, p. 280-281.
  • Alexandre Gady : Le Marais. Guide historique et architectural, Paris, 1994, rééd. 2002, p. 213.
  • Philippe Cachau : Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, dernier des Mansart, mémoire de maîtrise d'histoire de l'art soutenu à Paris-IV en 1989, sous la direction d'Antoine Schnapper et de Claude Mignot, p. 116-123.
  • Philippe Cachau : "Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne ou l'art du dernier des Mansart", Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français, année 1993, 1994, p. 93-95.
  • Philippe Cachau :Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, dernier des Mansart (1711-1778), thèse d’histoire de l’art, Paris-I Panthéon-Sorbonne, juin 2004, Daniel Rabreau (dir.), 3 tomes, t. I, p. 520-535 (Gilbert-Jérôme Clautrier) ; t. II, p. 1184-1188 (Maison Clautrier).

Articles connexes

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Liens externes

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