Charles Étienne Gustave Le Clerc de Juigné

personnalité politique française
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Charles Étienne Gustave Le Clerc, comte de Juigné (Paris, - Paris VIIe, ), est un homme politique français du XIXe siècle.

Gustave Le Clerc de Juigné
Illustration.
Le comte Gustave de Juigné en 1871

(Assemblée Nationale)

Fonctions
Député français

(27 ans, 3 mois et 23 jours)
Élection 8 février 1871
Réélection 20 février 1876
14 octobre 1877
21 août 1881
4 octobre 1885
22 septembre 1889
20 août 1893
Circonscription Loire-Inférieure
Législature Assemblée nationale de 1871
Ire, IIe, IIIe, IVe, Ve et VIe (Troisième République)
Groupe politique Union des Droites
Successeur Jules Galot
Maire de Saint-Hilaire-de-Chaléons

(5 ans)
Conseiller général de la Loire-Inférieure
~ 1865
Circonscription Canton de Bourgneuf-en-Retz
Successeur Jacques Auguste Marie Le Clerc de Juigné
Président du Conseil général de la Loire-Inférieure[1]

(moins d’un an)
Sénateur français

(6 mois et 19 jours)
Élection
Circonscription Loire-Inférieure
Prédécesseur Ernest Guibourd de Luzinais
Biographie
Nom de naissance Charles Étienne Gustave Le Clerc de Juigné
Date de naissance
Lieu de naissance Ancien 1er arrondissement de Paris
Date de décès (à 75 ans)
Lieu de décès 7e arrondissement de Paris
Sépulture Juigné-sur-Sarthe
Parti politique Légitimiste

Chevau-légers (1871-1876)

Père Jacques Auguste Anne Léon Le Clerc de Juigné[2]
Mère Antoinette-Louise de Durfort
Profession Propriétaire agricole-éleveur[3]
Religion Catholicisme
Résidence Château du Bois-Rouaud

Charles Étienne Gustave Le Clerc de Juigné
Liste des conseillers généraux de la Loire-Atlantique
Liste des députés à l'Assemblée nationale de 1871
Liste des députés de la Loire-Atlantique
Liste des sénateurs de la Loire-Atlantique

Biographie

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Charles Étienne Gustave Leclerc de Juigné était un des plus riches propriétaires de Bretagne : c'est à lui qu'appartenait le lac de Grand-Lieu[4] qu'il tenait de son père (dernier tiers du XIXe siècle[5]).

Lui aussi voulait mener le projet d'assèchement du lac à bien mais il se heurta à une contestation des partisans de la domanialité du lac. En 1898, après une intervention du député de la Loire-Inférieure, Gustave Roch, le parlement décida d'ouvrir une étude de domanialité tandis que le Conseil d'État renvoyait au jugement de la Justice. Ce dernier rebondissement mit un terme aux ardeurs des Juigné[6].

« Homme de cheval », il était membre du Jockey Club de Paris[7] et vice-président de la Société hippique française[4]. En 1867, il s'associait avec le prince Auguste Louis Albéric d'Arenberg[8], homme politique monarchiste comme lui au sein du haras du Bois-Rouaud à Chéméré, non loin de Nantes. Leurs chevaux remporteront le succès sous des couleurs communes (casaque cerclée jaune et rouge, toque noire), notamment Jongleur en 1877 dans les Prix du Jockey Club[9], Lupin, Royal Oak et le Cambridgeshire Handicap (en)[10].

« Homme de mondanités », le comte était également membre de L'Union[11], et de la Société de Rallye-Bourgogne[12] (Côte-d'Or).

Conseiller général du canton de Bourgneuf-en-Retz, il s'employa au développement de l'agriculture régionale[4], des voies de communication et contribua activement à la création du chemin de fer de la rive gauche de la Loire. Comme président du conseil général, il protesta, en 1870, contre la dissolution de ces assemblées par Gambetta, et fut élu[13], le , représentant de la Loire-inférieure à l'Assemblée nationale, le 5e sur 12.

Légitimiste, il se fit inscrire à la réunion des Réservoirs, siégea à droite, accusa les maires de Paris de s'être mis à la tête du mouvement insurrectionnel du 18 mars[4], et vota :

Réélu[14] député par l'arrondissement de Paimbœuf, aux élections générales du , contre Joseph Rousse[15], il fut, après le 16 mai, l'un des 158 députés qui approuvèrent la conduite du ministère de Broglie (III). Réélu de nouveau[16], le , contre M. Goullin[17], il vit renouveler son mandat[18], le , contre Victor Boquien[19] (maire d'Indre), et fut porté, aux élections du , sur la liste conservatrice de la Loire-Inférieure. Élu[20], le 3e sur 9, il continua de faire partie de la minorité conservatrice, et vota contre les ministères républicains opportunistes et radicaux qui se succédèrent au pouvoir.

À la fin de la législature, M. de Juigné s'est prononcé :

Réélu[21] député de Paimbœuf le , sans concurrent, puis le [22] contre le républicain Charles[23] et Moret[24], il continua de siéger parmi les monarchistes catholiques et de les soutenir de son vote.

Plutôt que les grands débats d'idées ou de politique, c'étaient les questions agricoles qui retenaient son intérêt presque exclusif[25]. Grand propriétaire terrien, il avait déclaré, selon les termes du président Fallières, « une guerre sans merci à la routine[25] » : il s'était employé, non sans succès, à améliorer et à rénover les méthodes de culture et d'élevage et à propager dans sa région celles dont il avait reconnu l'efficacité après les avoir expérimentées dans ses domaines. Sa province lui doit notamment d'avoir porté l'élevage des chevaux au rang d'une industrie ; la renommée de ses haras s'étendait fort loin.

Il ne se représenta pas aux élections législatives de 1898 mais se laissa persuader de se porter candidat au Sénat, où il fut élu le par 659 voix contre 292 au républicain Riom, au cours d'une élection partielle provoquée par le décès de M. Guibourg de Luzinais. Son passage y fut des plus brefs : trois mois à peine puisqu'il mourut au cours de l'intersession, le ). Il était âgé de 75 ans.

Ascendance

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Charles Étienne Gustave Le Clerc est l'unique fils de Jacques Auguste Anne Léon Le Clerc (1774-1850), vicomte de Juigné, député de la Loire-Inférieure (1821-1827) et d'Antoinette Louise de Durfort (° 1779) fille d'Étienne-Narcisse, comte de Durfort (1753-1837), pair de France, lieutenant-général des armées du roi, ancien capitaine des gendarmes de la Garde, gouverneur de la 6e division militaire, grand-croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et de Henriette Etiennette Claude Denise Thiroux de Montsauge (1761-1823).

Charles Étienne Gustave Le Clerc n'eut pas de postérité : ce fut son petit-neveu, Jacques Auguste Marie Le Clerc, marquis de Juigné (1874-1951) qui lui succéda dans ses biens et ses fonctions politiques.

Notes et références

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  1. Gautier 2012.
  2. Fourmont 1867, p. 126.
  3. H&R. Bourreau 1999, p. 311.
  4. a b c et d Robert et Cougny 1889, p. 446.
  5. Pierrelée 2004, p. 179.
  6. Pierrelée 2004, p. 182.
  7. Yriarte 1864, p. 133.
  8. Vasili 1887.
  9. Monté par Alfred Carratt et entraîné par Henry Jennings.
  10. Pierrelée Comte Gustave de Juigné (1825-1900).
  11. Yriarte 1864, p. 50.
  12. Journal des chasseurs 1858.
  13. Par 66 254 voix (95 897 votants, 155 400 inscrits).
  14. Par 5 572 voix (9 209 votants, 12 180 inscrits).
  15. 3 625 voix.
  16. Par 6 180 voix (9 163 votants, 12 362 inscrits).
  17. 2 952 voix.
  18. Par 5 589 voix (10 040 votants, 12 765 inscrits).
  19. 4 413 voix.
  20. Par 71 584 voix sur 121 474 votants et 165 624 inscrits.
  21. Par 6 266 voix sur 7 953 votants.
  22. Par 5 343 voix sur 8 323 votants.
  23. 2 088 voix.
  24. 197 voix.
  25. a et b Jolly 1960.

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Pour approfondir
  • Hélène et René Bourreau, Les députés parlent aux électeurs : les professions de foi en Loire-Inférieure, 1881-1936 : monarchie et république, Paris, Publications de la Sorbonne, , 374 p. (ISBN 2-85944-368-1, lire en ligne), p. 86-87, 105, 117-118, 311 ;
  • René Bourreau, Monarchie et modernité : l'utopie restitutionniste de la noblesse nantaise sous la IIIe République, Paris, Publications de la Sorbonne, , 383 p. (ISBN 2-85944-274-X, lire en ligne), p. 59, 163, 164, 187 ;
  • Benjamin Ratichaux, Le comte Gustave de Juigné, un aristocrate légitimiste en République, mémoire de recherche soutenu à l'Université de Nantes, 2021, 263 p. ;