Gustave De Bruyn
Antoine Gustave De Bruyn, dit Gustave, ( à Louvain en Belgique - à Lille en France) est le fondateur de la Faïencerie de Fives, faubourg industriel de Lille.
Biographie
modifierC'est le troisième des quatre enfants de Dionysius De Bruyn dit Denis et de Marie Anne Tielens. Gustave est né à Louvain, en Belgique ainsi que ses trois frères : Émile Martin né le ; Jean Antoine Norbert né le ; Guillaume Eugène né le et décédé à Lille le . Ils sont tous potiers et faïenciers, profession transmise par leur père Denis et leur grand-père Martin lui-même potier.
Gustave De Bruyn épouse, à Gand en Belgique, le [1], Marie Weber, avec laquelle il aura 12 enfants :
- Séraphin Gustave Marie, né vers 1861 à Oostakker Belgique ;
- Émilie Marie, née à Lille-Wazemmes, 20 rue Juliers, le ;
- Alphonse Denis, né à Fives-Lille, 18 rue Malakoff, le ;
- Emile, né à Fives-Lille 46, rue Malakoff, le ;
- Adrien, né à Fives-Lille, 46 rue Malakoff, le ;
- Hélène Marie, née à Fives-Lille, 22 rue de l'Espérance, le ;
- Hélène Marie, née à Fives-Lille, 22 rue de l'Espérance, le ;
- Julienne Amanda (dite Valentine), née à Fives-Lille, 22 rue de l'Espérance, le ;
- Jeanne Amélie Marie, née à Fives-Lille, 22 rue de l'Espérance, le ;
- Guillaume, né à Fives-Lille, 22 rue de l'Espérance, le ;
- Lydie Eléonore Marie, née à Fives-Lille, 22 rue de l'Espérance, le ;
- Séraphin Gustave Adrien, né à Fives-Lille, 22 rue de l'Espérance, le .
Quatre des enfants de Gustave De Bruyn s'impliquent dans le fonctionnement de la faïencerie à différents postes. Émilie sera caissière-comptable, Émile chimiste, Adrien manufacturier et Gustave fils s'occupera de la production des faïences.
Il s'établit d'abord à Wazemmes dans le quartier dit la Petite Belgique, 20 rue Juliers, vers 1862, et déménage ensuite, en 1864, à Fives-Lille, au no 2 et 57 rue Malakoff, pour exercer son activité de potier et faïencier. Gustave De Bruyn fait construire une usine à l'angle de la rue du Maréchal-Mortier (au no 15) et de la rue Sainte-Aldegonde à Fives Lille.
En 1870, il s'installe 22 rue de l'Espérance, rue qui jouxte l'usine.
Gustave De Bruyn dépose un brevet d'invention[2] le . C'est un procédé de vernissage hygiénique de la poterie et à ce sujet, il déclare : « la supériorité de ce vernis est irrécusable parce qu'il ne renferme aucun mélange d'oxyde de plomb. Tous ceux en usage à ce jour en contiennent de 50 à 75 %. »
En 1885, il fabrique aussi des briques vernissées et des carreaux de céramique. Vers 1886, il met en place la réalisation de faïences décoratives, ce qui permet à la fabrique d'avoir un essor important.
Gustave De Bruyn participe à l'Exposition universelle de Paris de 1889 et reçoit une médaille d'argent pour ses faïences fines et poteries culinaires[3].
C'est en 1889 que Gustave De Bruyn reprend la fabrique Clerc et Taupin qui réalise des grès décoratifs vernis au sel. Celle-ci se situait à Allonne dans l'Oise, sur la route nationale vers Paris, près de Beauvais. L'usine possède des ateliers de fabrication, des aires de matière première et un logement. Gustave De Bruyn installe dans l'usine un bâtiment pour le lavage des terres et surélève un hangar pour un nouvel atelier à l'étage. C'est en 1891 qu'il construit un four et en 1899 un céramiste beauvaisien, Paul Gréber achète l'usine.
Un nouveau potier s'intègre à la famille, en effet Gustave De Bruyn marie à Lille, le , sa fille Julienne Amanda dite Valentine à Louis Marie Alfred Van Overstraeten. Celui-ci possède avec son père la fabrique de carreaux de grès Léon De Smet et Cie au faubourg de Canteleu[4].
Gustave De Bruyn achète, en 1902, la ferme Stien au 54 rue de Lannoy à Fives et la surface de l'usine représente maintenant 13 793 m2.
Émile, Adrien et Séraphin Adrien dit Gustave ont pris la suite de leur père au décès[5] de celui-ci à Lille le .
Adrien nomme dans son testament[6] comme héritier son frère Séraphin Adrien dit Gustave. Il décède à Lille le . Ils ne sont plus que deux frères (Émile et Séraphin Adrien dit Gustave) pour diriger l'usine de faïence, alors qu'Émile a maintenant 78 ans.
Détail de la production
modifier- Faïence fine, majolique, barbotine. Poterie culinaire.
- Faïence artistique blanche ou colorée, décorations multiples, genres nombreux ; garnitures métalliques
- Vases, cache pots, jardinières, coupes, urnes, colonnes, socles, appliques, porte-parapluies.
- Services de fantaisie pour fumeur, fruits, dessert, asperges, artichauts, huîtres, escargots.
- Faïence japonaise nouvelle ; fleurs relief, creux, grenité ; genre hongrois, anglais, belge, suisse.
- Poterie allant au feu à émail hygiénique sans oxyde de plomb, breveté S.G.D.G. et faïence culinaire.
- Grès fins japonais, grès pour conserves, essences, et liquides corrosifs.
- Articles pour chimistes, distillateurs, liquoristes, photographes, pharmacien.
- Photographie sur porcelaine, reproduction de portraits sur vases, coupes, tasses.
- Objets de tous styles pour décoration de meubles, bâtiments, appartements, vestibules, vérandas et jardins : sièges, frises, panneaux, cabochons, consoles, briques de façade colorées, carreaux de revêtements, plinthes, cimaises, baguettes, moulures, caissons, balustres, chapiteaux, socles.
- Appareils sanitaires, vasques[7].
- Pots à tabac, pots à épices, pots à thé, pichets, tirelires, bonbonnières, bouquetières.
- Garnitures de cheminée, pendules et vases, suspensions pour plantes.
Les produits qui sortent de l'usine sont presque tous reconnaissables à l'ancre de marine entrelacée d'un D et B au dos de chaque pièce ; un numéro peut compléter cette reconnaissance pour identifier les différentes séries des faïences de la production. Il existe un catalogue très détaillé répertoriant toutes les pièces commercialisées par Gustave De Bruyn.
Dans l'ouvrage Poteries et faïences françaises d'Adrien Lesur et Tardy, à la rubrique Lille on peut lire : « En 1922 la société G. De Bruyn et fils, 22 rue de l'Espérance, déposait la marque de poterie Vrai plat de Lille, G. De Bruyn et fils… »[8].
Musée
modifierFontaine réalisée pour un concours à la fin du XIXe siècle, pour commémorer la libération des Pays-Bas par Guillaume de Nassau. La maquette a été exécutée en poterie par le sculpteur belge Franz Lucas, pour la maison De Bruyn de Fives. Cette maquette offerte au Musée industriel et commercial de Lille, rue du Lombard, se trouve désormais après la fermeture de celui-ci dans les fonds du Musée d'histoire naturelle de Lille rue de Bruxelles. Sur une place d'Amsterdam on peut trouver le modèle définitif[9].
Visite de la faïencerie
modifierLe , la Société de Géographie inaugurait : la série de ses excursions annuelles par une visite à l'établissement de Messieurs De Bruyn, fabricants de faïence artistique, à Fives. Soixante-huit personnes, dont un grand nombre de dames, qui ne s'étaient pas laissées rebuter par les fatigues d'un aussi long voyage, avaient répondu à l'appel des organisateurs[10].
Vente de l'usine
modifier1950, cession du fonds de commerce et de l'usine :
- à la SARL Faïencerie artistique et Poterie culinaire de Fives-Lille[11] ;
- aux Etablissements Jules Boucherie et Cie 6 200 m2[12] ;
- à Jean Marie Delecourt, industriel 7 593 m2[13].
La production continue avec une vingtaine d'ouvriers et l'arrêt d'activité de la faïencerie de Fives-Lille est définitive le . L'achat des terrains par la ville de Lille devient définitif le et la ville décide d'implanter un CES. La démolition de l'usine intervient en 1969 et la dernière cheminée tombe[14] le .
Expositions de faïences de Fives
modifierNotes et références
modifier- voir acte de vente en 1950 de la faïencerie Gustave De Bruyn, reçu par Maître Emmanuel Dufour, notaire à Armentières
- dépôt fait au cabinet industriel d'Edmond et Paul See, ingénieurs conseils au 121 boulevard de la Liberté à Lille. PV dressé le au secrétariat général de la préfecture du département du Nord. Arrêté constituant le brevet d'invention n°166.235, pris le , conservé à l'Institut national de la propriété industrielle
- ayant exposé ses produits dans la classe 20 groupe 3, voir diplôme commémoratif délivré à Paris le par l'administration du livre d'or de l'exposition universelle
- Bulletin de la Société industrielle du Nord n° 98 de 1897 page138
- archives municipales de Lille
- testament olographe, à Lille en date du déposé au rang des minutes de Maître Fontaine, notaire à Lille, le
- Exposition universelle internationale de 1889 à Paris - Catalogue général officiel - Tome 3e - Groupe III - mobilier et accessoires - Classe 20 - Céramique - France - Imprimerie L. Danel à Lille - M DCCC LXXXIX
- article La Voix du Nord du 14 et 15-08-1991
- Nord Eclair
- imprimerie L. Danel 1894, fond n°25.489 de la bibliothèque municipale de Lille
- acte reçu par Maître Emmanuel Dufour, notaire à Armentières le les consorts De Bruyn ont vendu à la Société à responsabilité limitée : Faïencerie et Poterie culinaire de Fives-Lille (ancienne Maison De Bruyn Fils), dont le siège est à Lille, section Fives, rue de l'Espérance, numéro 22
- acte reçu par maître Emmanuel Dufour, notaire à Armentières les 21 et les Consorts De Bruyn ont vendu à la Société à responsabilité limitée : établissements Jules Bouchery et Compagnie, dont le siège est à Lille 39, rue Blanche. Divers bâtiments et les fonds et terrain en dépendant, le tout pour une superficie approximative de 6 200 m2
- acte reçu par maître Emmanuel Dufour, notaire à Armentières le les Consorts De Bruyn ont vendu à Monsieur Jean-Marie-Louis-Joseph Delecourt, industriel demeurant à Marcq-en-Barœul, 15, rue Nationale. Divers bâtiments, faisant partie d'une fabrique de faïence, situé à Lille, section de Fives, rue de l'Espérance, du Maréchal-Mortier et Sainte-Aldegonde et les fonds et terrains en dépendant, le tout d'une superficie approximative de 7 593 m2
- article dans La Voix du Nord du
- magazine Nous-Vous-Lille n°18 de mars/avril 1998 et La Voix du Nord du
- journées du patrimoine de Lille
- La Voix du Nord du
- La Voix du Nord du jeudi
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :