Groupement tactique de l'Union européenne

Les Groupements tactiques de l’Union européenne (GTUE) ou Groupement tactiques interarmées de réaction rapide (GTIRR), en anglais Battlegroups ou en acronyme EUBG, sont des forces multinationales interarmes de réaction rapide, capable de mener des interventions militaires dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune de l’Union européenne. Les Groupements tactiques doivent permettre à l’UE de réagir avec des moyens militaires adaptés face à une situation de crise au-delà de ses frontières.

Groupement tactique de l'Union européenne
Histoire
Fondation
Cadre
Sigle
GTUEVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Classe par arme d'unité militaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Organisation
Site web

Le concept des Groupements tactiques comporte également un objectif incitatif visant à renforcer les capacités militaires et à promouvoir l’interopérabilité entre États membres. Comme les GTUE se composent généralement d’unités militaires de plusieurs pays, une phase de préparation multinationale est indispensable avant de pouvoir les déclarer pleinement opérationnels et interopérables pour conduire une intervention militaire.

Chaque groupement tactique est compose d’un minimum de 1 500 effectifs plus soutiens. Chaque unité doit être en mesure d’être déployée dans un délai de 10 jours et pour une période d’au moins 30 jours et allant jusqu’à 120 jours.

Histoire

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Lors du Conseil européen des 10 et 11 décembre 1999 à Helsinki, les chefs d'État et de gouvernement des Quinze décident la création d'une force de réaction rapide qui puisse être engagée pour faire face à une crise dans un pays tiers, dans un délai très court et le cas échéant loin des frontières européennes. En , l'opération Artemis en République démocratique du Congo, première opération militaire autonome menée par l'UE, apporte un ensemble d'enseignements qui vont servir de modèle de référence pour le développement d'une capacité de réaction rapide[1].

Le Conseil de l'Union européenne, dans sa formation « affaires étrangères », valide en le calendrier de sa mise en œuvre en deux étapes : une capacité intérimaire en 2005 et une capacité complète d'ici 2007. Le Conseil fixe aussi comme objectif que la décision d'engager en opération les futurs GTUE puisse être prise dans un délai de cinq jours compter de l'approbation du concept de gestion de crise par le Conseil et que leur déploiement sur le terrain puisse intervenir au plus tard dix jours après la décision de lancer l'opération. L'état-major de l'Union européenne (EMUE ou en anglais EUMS) développe les concepts de base des futurs GTUE. Ils sont validés en par le Comité militaire de l'Union européenne. Le « Battlegroup concept » document final de définition des caractéristiques des groupements tactiques est validé en [1].

Caractéristiques

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Les groupements tactiques sont constituées d'une force interarmées de la taille d'un bataillon renforcé par des éléments d'appui tactique et de soutien logistique, et complétée par des capacités aériennes et maritimes. Les groupements tactiques n'ont pas de structure type fixe afin de s'adapter à la nature des crises potentielles anticipées et aux capacités des États participant. Leurs effectifs sont compris entre 1 500 et 2 500 hommes. Le concept retenu prévoit que deux groupements tactiques soient constitués selon un plan de rotation semestriel sur le principe de la multinationalité autour d'une nation-cadre. Les groupements tactiques sont formés, entraînés et certifiés dans les mois qui précédent leur prise d'astreinte[1],[2].

Contributions

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Conformément au calendrier adopté en 2004, une première conférence d'offres et d'engagements de capacités militaires se tient en qui permet de remplir le calendrier des premières années. Le Royaume-Uni et la France prennent le premier tour d'astreinte pour le premier semestre 2005. La pleine capacité opérationnelle est atteinte comme prévu au premier semestre 2007. Par manque de volonté politique ou par manque de moyens résultant de la baisse des budgets de défense accentuée par la crise financière de 2008, un seul groupement tactique est disponible certains semestres depuis le début des années 2010.

Calendrier d'astreintes des groupements tactiques
Période # Point de contact

Nation-cadre

Groupement tactique / Pays participants QG (OHQ)
1er semestre 2005 I   France Paris/Mont Valérien
II   Royaume-Uni Londres/Northwood
2e semestre 2005 I   Italie Rome/Cento Celle
II  
1er semestre 2006 I   France Allemagne Paris/Mont Valérien
II   Italie Spanish–Italian Amphibious Battlegroup (en) Espagne, Grèce, Portugal Rome/Cento Celle
2e semestre 2006 I   France Allemagne, Belgique Paris/Mont Valérien
II  
1er semestre 2007 I   France Franco-belge Paris/Mont Valérien
II   Allemagne EUBG 107 (Allemagne, Pays-Bas, Finlande) Berlin/Potsdam
2e semestre 2007 I   Italie Force multinationale de terre - MLF (Italie, Slovénie, Hongrie + Croatie) Udine
II   Grèce HELBROC (Grèce, Bulgarie, Roumanie, Chypre) Larissa
1er semestre 2008 I   Suède Nordique (NBG08) Enköping
II   Espagne Espagne, Allemagne, France, Portugal Madrid
2e semestre 2008 I   Allemagne Franco-allemand Paris/Mont Valérien
II   Royaume-Uni Britannique Londres/Northwood
1er semestre 2009 I Force amphibie italo-espagnole (SIAF) Rome/Cento Celle
II HELBROC Larissa
2e semestre 2009 I République tchèque, Slovaquie Berlin/Potsdam
II Belgique, France, Luxembourg Paris/Mont Valérien
1er semestre 2010 I Pologne, Allemagne, Lettonie, Lituanie, Slovaquie Berlin/Potsdam[3]
II Royaume-Uni, Pays-Bas Londres/Northwood
2e semestre 2010 I Italie, Roumanie + Turquie Rome/Cento Celle
II Espagne-France-Portugal Madrid[4]
1er semestre 2011 I Pays-Bas, Allemagne, Finlande, Autriche, Lituanie Berlin/Potsdam
II Suède, Finlande, Norvège, Estonie, Irlande = Bataillon nordique Enköping
2e semestre 2011 I Grèce, Bulgarie, Chypre, Roumanie = Helbroc Larissa
II Portugal, Espagne, France, Italie Rome/Cento Celle[5]
1er semestre 2012 I France, Allemagne, Pays-Bas Paris/Mont Valérien
II *Laissé vacant*
2e semestre 2012 I Force multinationale de terre - MLF (Italie, Slovénie, Hongrie + Croatie) Udine
II Allemagne, Autriche, République tchèque + Croatie et Fyrom Berlin/Potsdam
1er semestre 2013 I Weimar (Pologne, Allemagne, France) Berlin/Potsdam
II *Laissé vacant*
2e semestre 2013 I Royaume-Uni, Suède, Lettonie Londres/Northwood
II *Laissé vacant*
1er semestre 2014 I HELBROC Larissa
II *Laissé vacant*
2e semestre 2014 I Allemagne, Belgique, Luxembourg, Espagne Berlin/Potsdam[6]
II Force amphibie italo-espagnole Rome/Cento Celle
1er semestre 2015 I   Suède[7] Groupement tactique nordique Suède, Finlande, Norvège, Estonie, Lettonie, Lituanie, Irlande Enköping
II  
2e semestre 2015 I   France[8] France, Belgique CPCO (Paris / Mont Valérien)
II  
1er semestre 2016 I   Pologne[9],[10] Visegrád Battlegroup (en) Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie
II   Grèce Balkan Battlegroup (en) Grèce, Bulgarie, Chypre, Roumanie   Larissa
2e semestre 2016 I   Allemagne[11] Eurocorps Allemagne, Autriche, République tchèque + Luxembourg, Pays-Bas, Irlande   Potsdam
II   Royaume-Uni Royaume-Uni, Finlande, Irlande, Lettonie, Lituanie, Suède   Londres/Northwood
1er semestre 2017 I   Italie Italie, Hongrie, Slovénie
II   France France, Belgique
2e semestre 2017 I   Espagne[12] Espagne, Italie, Portugal   NRDC-SP Bétera
II   Italie Italie, Autriche, Hongrie AT, HR, HU, SI
1er semestre 2018 I   Grèce Balkan Battlegroup (en) Grèce, Bulgarie, Chypre, Roumanie
II   Pays-Bas Pays-Bas, Autriche, Belgique, Luxembourg
2e semestre 2018 I   Belgique EUBG 2014 II (en) Belgique (leader), Allemagne, Espagne, Luxembourg, Pays-Bas
II  
1er semestre 2019 I   France[13] France, Belgique CPCO (Paris / Mont Valérien)
II   Espagne Espagne, Italie, Portugal
2e semestre 2019 I   France[13] France, Belgique CPCO (Paris / Mont Valérien)
II   Pologne Visegrád Battlegroup (en) Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie

Sources

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Références

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  1. a b et c Dumoulin et Gros-Verheyde 2017, Les groupements tactiques ou battlegroups - A. De l'idée au concept, p. 338-340.
  2. EEAS 2013.
  3. Major et Mölling 2011
  4. « . : Lurreko Armada : . », sur mde.es (consulté le ).
  5. (pt) « Eurofor european union battle group 2011-2 », sur operacional.pt (consulté le ).
  6. « La composition de l'EUBG 2014-2 », sur mil.be via Wikiwix, (consulté le ).
  7. (en) Ministry of Defense of Lithuania, « Sweden invites Lithuania to join the EU's Nordic Battlegroup », Atlantic Council,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Nicolas Gros-Verheyde, « Les Français prennent l’alerte de la force de réaction rapide de l’UE », Bruxelles2,‎ (lire en ligne)
  9. (en) « EU Battlegroups offers and commitments (as of 25 April 2016) », sur Consilium, (consulté le )
  10. http://cenaa.org/wp-content/uploads/2013/06/PP-6-2013-Visegrad-four-Battle-Group-2016-Run-up-to-Visegrad-four-NATO-Response-Force-2020.pdf
  11. Leonor Hubaut, « Force de réaction rapide de l’UE. L’Eurocorps d’astreinte à partir du 1er juillet », Bruxelles2,‎ (lire en ligne)
  12. (en) « EU Battlegroup offers and commitments », sur EEAS,
  13. a et b Nicolas Gros-Verheyde, « La prise d’astreinte française au battlegroup 2019 se prépare », Bruxelles2,‎ (lire en ligne)

Bibliographie

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  • (en) EEAS, EU Battlegroups (as of April 2013), Union européenne - EEAS, (lire en ligne).
  • (en) EEAS, EU Battlegroups (as of October 2017), Union européenne - EEAS, (lire en ligne).
  • André Dumoulin et Nicolas Gros-Verheyde, La politique européenne de sécurité et de défense commune : parce que l'Europe vaut bien une défense, Paris, Bruxelles, Éditions du Villard, B2, , 492 p. (ISBN 978-2-9560013-0-0, lire en ligne).
  • (en) Mika Kerttunen, The EU Battlegroup – its Background and Concept, (lire en ligne).
  • (en) Gustav Lindstrom, Enter the EU Battlegroups (Chaillot Paper n° 97), ISS, , 92 p. (lire en ligne).
  • (en) Claudia Major et Christian Mölling, EU Battlegroups: What Contribution to European Defence? Progress and Prospects of European Rapid Response Forces, SWP Research Paper, (lire en ligne).