Groupe marxiste internationaliste
Le Groupe marxiste internationaliste (GMI), actif de 1973 à 1978 en Belgique (surtout implanté à Bruxelles), est une dissidence de la Ligue révolutionnaire des travailleurs (LRT).
Sigle |
GMI |
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Historique
modifierScission
modifierLa Ligue révolutionnaire des travailleurs, transformée en 1984 en Parti ouvrier socialiste, est alors la section belge de la IVe Internationale trotskiste.
Quelques mois après sa constitution, la LRT connaît une scission : en , Guy Desolre, membre du Secrétariat unifié, quitte le parti avec une poignée de militants en raison de différends non seulement avec la direction du Secrétariat unifié mais aussi avec celle du Parti trotskiste belge, dont il critique le « manque de consistance politique » et le « sectarisme »[1]. Guy Delsore fonde alors le Groupe marxiste internationaliste (GMI) et commence à publier une revue de réflexion politique du nom de La Brèche, avec pour sous-titre Journal du Groupe marxiste internationaliste - Quatrième Internationale[2]. Dès son apparition, le groupuscule continue à se réclamer de l'organisation trotskiste internationale et publie dans La Brèche des articles de Rouge, l'organe de presse de sa section française, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR).
Disparition
modifierDelsore et ses partisans sont convaincus que le GMI va bientôt devenir le premier groupuscule trotskiste du pays et être reconnu par la Secrétariat unifié[3]. Peine perdue, dès 1976 ils cessent de faire comme si leur groupe était affilié au Secrétariat unifié et laissent tomber le titre de leur revue pour ne garder que le sous-titre, Revue marxiste révolutionnaire[4]. Après diverses tentatives d'établissement de synergies politiques avec d'autres organisations ou personnalités de l'extrême-gauche belge (l'organisation Pour le Socialisme, des anciens de l'équipe de la revue Mai et l'universitaire trotskiste Marcel Liebman), le GMI décide de se dissoudre en 1980[5].
La Brèche cesse de paraître en 1977[6]. Ses principaux initiateurs vont toutefois lancer Critique politique, une nouvelle publication de réflexion, « au contenu et à l'équipe de rédaction plus pluralistes », qui paraît de 1978 à 1982[6].
Dirigeants
modifierGroupement gauchiste caractérisé par son « intellectualisme », le GMI est resté durant son existence assez confidentiel, sans doute à cause de ses effectifs réduits et par son manque réel d'ancrage dans la classe ouvrière. Néanmoins, il fut composé de militants marxistes importants qui conservent une importance aujourd'hui. C'est le cas de ses trois meneurs historiques et de l'un de ses jeunes militants de l'époque : Guy Desolre, Yannis Thanassekos, Roland Lew et Willy Van Hecke, respectivement gouverneur-adjoint (pour le Parti socialiste) de la Province du Brabant flamand (jusqu'en ), directeur de la Fondation Auschwitz (un centre de recherche, d'étude et de formation pédagogique contre le système nazi), spécialiste de renommée internationale de la Chine communiste et président-fondateur de l'Interrégionale du Front antifasciste de Bruxelles.
Notes et références
modifier- « Gauchisme et nouvelle gauche en Belgique (II) », dans Courrier hebdomadaire du CRISP, 1973, 16-17 (No 602-603), pp. 1-37, section d - Le Groupe Marxiste Internationaliste (GMI) : « D’une façon générale, les membres du GMI se détacheraient donc de la LRT, non sur des questions politiques fondamentales, mais en raison de son "manque de consistance politique" et de son "sectarisme". »
- (en) Robert Jackson Alexander, International Trotskyism, 1929-1985 : A Documented Analysis of the Movement, Duke University Press, Durham and London, 1991, 1124 pages, p. 111 : « A few months after the establishment of the RWL it suffered a split. The leader of the dissident group was Guy Desolre, a member of the Secretariat of the United Secretariat since its establishment in 1963. He had growing differences with both the United Secretariat and the Belgian Trotskyist leadership, and in 1972 broke away with a handful of his followers to form the International Marxist Group (Groupe Marxiste Internationaliste - GMI). They began to publish a periodical, La Brèche, which for several years carried the subtitle "Journal du Groupe Marxiste Internationaliste - Quatrième Internationale". »
- Robert Jackson Alexander, op. cit., p. 111 : « Guy Delsore himself admitted later that he and his supporters felt sure at the beginning that the GMI would soon become the leading Trotskyist group in the country and would gain recognition from the United Secretariat. »
- Robert Jackson Alexander, op. cit., p. 111 : « However, by 1976 they had abandoned all pretense that they had any association with the United Secretariat, and had changed the subtitle of La Brèche to "Revue Marxiste Révolutionnaire. »
- Robert Jackson Alexander, op. cit., p. 111 : « By 1980 the GMI had decided to go out of business. »
- José Gotovitch, Anne Morelli, Presse communiste, presse radicale, 1919-2000 : passé, présent, avenir, Aden, 2007, 353 pages.