Giuseppe La Loggia, né à Agrigente le , mort à Rome le , est un homme politique italien.

Fils d'Enrico La Loggia, il adhère à la Démocratie chrétienne, président de la Région sicilienne de 1956 à 1958.

Biographie

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Débuts politiques en Sicile

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Fils du député d'Agrigente Enrico La Loggia, l'un des artisans de l'autonomie unitaire de la Sicile, Giuseppe La Loggia obtient deux diplômes, l'un en droit, l'autre en sciences politiques, et exerce comme avocat[1].

Il fréquente le Circolo dello scopone, groupe clandestin d'intellectuels antifascistes palermitains, puis adhère à la jeune Démocratie chrétienne. Il est l'un des 16 « AM-professori » de l'Université de Palerme, ces personnalités nommées de manière dérogatoire par l'AMGOT pour assurer la réouverture des universités siciliennes. Enseignant le droit du travail[2], il signe la même année, le , la déclaration contre le séparatisme de la Sicile, rédigé par son père pour le Front uni sicilien[1].

Il est élu député à l'Assemblée régionale sicilienne aux élections régionales du 20 avril 1947, et y siège jusqu'en 1967 dans les rangs démocrates-chrétiens. Il est appelé au gouvernement par Giuseppe Alessi dans son premier gouvernement comme conseiller pour l'agriculture (-), dans le second en lui adjoignant les forêts (-). Franco Restivo, successeur d'Alessi, lui confie le portefeuille des Finances dans ses deux gouvernements (- ; -)[1]. A cette charge, il propose le un projet de loi portant création d'un organisme de perception des impôts directs, contre la délégation à des opérateurs privés, mais ne parvient pas à la faire voter[2].

Président de la Sicile

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Membre du courant fanfanien, il est élu président de l'ARS de 1955 à 1956, jusqu'à son élection à la présidence de la Région, à la tête d'un gouvernement DC-PLI-PSLI le [3]. Démissionnaire en , il reforme aussitôt un gouvernement[4], cette fois uniquement démocrate chrétien visant à conserver la gauche à l'écart du pouvoir selon le souhait conjoint de Fanfani et du cardinal et archevêque de Palerme, Ernesto Ruffini, dont le neveu, Attilio Ruffini, épouse la fille de La Loggia[1].

Pour autant, Giuseppe La Loggia ne ferme pas totalement la porte à une alliance avec la gauche non-marxiste. Il milite pour une prise en compte des problématiques méridionales au niveau national et prône un développement économique de la Sicile, à travers le vote de la loi pour l'industrialisation et par la création de la So.Fi.S (Société pour le financement du développement en Sicile), pour la direction de laquelle il s'oppose, suivant les avis de Luigi Sturzo et la Confindustria, à la nomination de l'ingénieur Mimì La Cavera, président de Sicindustria et inspirateur de la loi [1]. Alors que son projet d'industrialisation rapide de l'île est combattu au sein de l'assemblée au titre du risque de restauration de monopoles[2], le soutien apporté à La Cavera par les communistes, les socialistes et quelques démocrates chrétiens dont Giuseppe Alessi, fragilise le gouvernement régional[1].

Mis en minorité lors du vote du budget le alors qu'il avait obtenu quelques heures avant un vote de confiance[2], La Loggia refuse de démissionner, provoquant le départ, « par respect de la volonté de l'ARS », du conseiller régional à l'Agriculture, Silvio Milazzo, proche de Scelba et d'Alessi. Le gouvernement échoue à faire adopter le budget, La Loggia démissionne le , affaiblissant la DC et surtout Fanfani. Silvio Milazzo est porté à la présidence de la région par des démocrates dissidents, le PSI, le MSI et les monarchistes[1].

En 1960, Giuseppe La Loggia brigue la présidence de Banco di Sicilia. Mais peu avant sa nomination, son frère Mario est accusé du meurtre du commissaire de police d'Agrigente, Cataldo Tandoy, avec la femme duquel il aurait entretenu une liaison. Mario est innocenté mais trop tard pour Giuseppe[1]. Entretemps, il est nommé conseiller régional du tourisme 1963 à 1964[2], et maire de Cattolica Eraclea de 1962 à 1965[1].

Député à Rome et fin de carrière

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Il quitte l'assemblée régionale et occupe la présidence de l'ESPI de 1967 à 1968. Puis, il est élu à la Chambre des députés durant quatre mandats, en occupant divers postes dans les commissions parlementaires, dont la présidence de la commission du Budget, mais sans jamais parvenir à devenir ministre de la République en raison des équilibres internes à la DC[1].

Non réélu en 1983, il est nommé conseiller d'État, puis prend la présidence de l'Istituto Poligrafico dello Stato, fabrique de monnaie nationale italienne[1].

A l'égal de Giuseppe Alessi et Franco Restivo, Giuseppe La Loggia est considéré comme l'un des grands acteurs de la région sicilienne[1]. Son fils, Enrico, a été député et sénateur italien, et ministre de Silvio Berlusconi.

Selon Alfio Caruso, il aurait bénéficié du soutien d'un parrain de la mafia italo-américaine dans les années 1950[1].

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j k l et m (it) « La Loggia, il presidente anticomunista che fallì l'appuntamento con l'industria - la Repubblica.it », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )
  2. a b c d et e (it) « LA SICILIA INDUSTRIALE CHE SOGNAVA LA LOGGIA - la Repubblica.it », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )
  3. Le 6e gouvernement régional (28 septembre 1956 - 25 novembre 1957) comprend : Barbaro Lo Giudice (DC), Ferdinando Stagno d'Alcontres (DC, Agriculture et Forêts), Mario Fasino (DC, Administration civile et Solidarité sociale), Rosario Lanza (DC, Travaux publics), Bartolomeo Cannizzo (PLI, Instruction publique), Bino Napoli (PSLI, Travail et Assurance sociale), Paolo De Grazia (DC, Transports, communications et Artisanat), Silvio Milazzo (DC, Hygiène et Santé).
  4. comprenant Barbaro Lo Giudice (DC, Budget, Finances et Domaine), Silvio Milazzo (DC, Agriculture et Forêts), Rosario Lanza (DC, Travaux publics), Paolo De Grazia (DC, Instruction publique), Giulio Bonfiglio (DC, Travail, coopération et sécurité sociale), Salvatore Cimino (DC, Hygiène et Santé), Mario Fasino (DC, Industrie e Commerce), Antonino Salamone (DC, Tourisme, Sport et Spectacle).

Liens externes

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