Gioseffo Zarlino

compositeur italien

Gioseffo Zarlino — né le 31 janvier ou le 22 mars 1517, mort le — est un compositeur italien de la Renaissance et, surtout, un théoricien de la musique, un des plus importants depuis Aristoxène et jusqu'à Rameau. Sa contribution théorique est notoire en ce qui concerne le contrepoint et l'accord des instruments.

Gioseffo Zarlino
Description de l'image Gioseffo Zarlino.jpg.

Naissance 31 janvier ou le
Chioggia Drapeau de la République de Venise République de Venise
Décès
Venise Drapeau de la République de Venise République de Venise
Activité principale Théoricien, Compositeur, maître de chapelle
Lieux d'activité Venise
Collaborations Cappella Marciana
Maîtres Adrien Willaert
Élèves Claudio Merulo, Girolamo Diruta, Lodovico Zacconi, Giovanni Croce, Vincenzo Galilei

Gioseffo Zarlino est né à Chioggia, non loin de Venise. Il fut éduqué chez les franciscains et, plus tard, rejoint cet ordre. En 1536, il était chanteur (chantre-choriste) à l'église de Chioggia, dont, en 1539, il devint non seulement le doyen[réf. nécessaire] mais aussi l'organiste principal. En 1540, il fut ordonné prêtre et se rendit à Venise pour étudier auprès du savant contrapuntiste flamand Adrien Willaert, alors maître de chapelle de la basilique Saint-Marc.

Il fut lui-même nommé à ce poste à la suite de Cyprien de Rore en 1565. C'était une des positions les plus prestigieuses de toute l'Italie pour un musicien, et il conserva cette charge jusqu'à sa mort. Pendant cette dernière période, il eut pour élèves les principaux compositeurs de l'école vénitienne, entre autres : Claudio Merulo, Girolamo Diruta, Lodovico Zacconi et Giovanni Croce, ainsi que Vincenzo Galilei, le père du savant astronome et physicien Galilée, ainsi que le polémiste Giovanni Artusi.

Son œuvre et son influence

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Illustration de Le istitutioni harmoniche, un clavier avec 19 touches par octave.

Le nombre de ses compositions musicales est modeste. Ses motets sont de bonne facture et prouvent sa maîtrise du contrepoint. Cependant son nom reste attaché avant tout à ses études théoriques. Il a préconisé la division de l'octave en douze intervalles et, bien que Pietro Aaron ait probablement été le premier à décrire une forme de tempérament mésotonique, c'est Zarlino qui paraît avoir été le premier à le faire de façon précise, expliquant le détail d'un tempérament aux 2/7 de comma dans son ouvrage de 1558, Le istitutioni harmoniche. Dans un autre ouvrage de 1571, intitulé Dimostrationi harmoniche, il examine les différents modes et recommande le mode de do, aussi appelé mode majeur (mode ionien) ; on se rapproche ainsi du système harmonique et mélodique fondé sur la tonalité, qui va privilégier les modes majeur et mineur au détriment des anciens modes.

Zarlino fut le premier à reconnaître l'importance de la tierce majeure comme intervalle fondateur de l'harmonie. La juste intonation qu'il conceptualise (voir plus bas) est induite par les imperfections constatées dans l'accord pythagoricien et le souhait d'avoir le maximum d'intervalles sonnant juste dans un système à douze intervalles par octave (les 12 demi-tons). Il fut également le premier à essayer d'expliquer la règle traditionnelle qui interdisait les quintes et octaves parallèles dans la conduite du contrepoint ainsi que le premier à étudier les effets et conséquences harmoniques des fausses relations.

« Zarlino fut le type même de l'humaniste vénitien ». Ses traités « lui valurent la réputation de plus grand théoricien de la Renaissance et sont parmi les premiers à établir les fondements du système diatonique tonal et des proportions arithmétiques »[1]. Les écrits de Zarlino furent diffusés dans toute l'Europe à la fin du XVIe siècle. Les traductions et éditions commentées furent nombreuses en France, en Allemagne, aux Pays-Bas : elles y furent lues et étudiées par les élèves du maître Sweelinck, ceux-là mêmes qui représenteraient la première manière du baroque.

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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  • Yves Ouvrard, Jean-Pierre Vidal, Olivier Bettens, Zarlino : « Intonation juste » à la Renaissance : idéal ou utopie[2] ?

Notes et références

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  1. Marc Honegger, Dictionnaire de la musique, Paris, Bordas, art. « Zarlino, Gioseffo ».
  2. Voir la présentation du livre sur le site www.virga.org Cet essai théorique et historique tente de faire le point sur une question fort controversée. Les modèles d'« intonation juste » présentés à ce jour conduisant trop souvent à l'impasse, il réexamine la doctrine du grand théoricien de la Renaissance Gioseffo Zarlino (1517-1590), que des générations d'acousticiens ont, depuis le XIXe siècle, passablement déformée. Sur la base de ce réexamen, il postule que tout bon chanteur (ou groupe de chanteurs) est amené à se construire un repère diatonique, sorte de canevas, explicite ou implicite, sur lequel il s'appuie pour « s'accorder », c'est-à-dire ajuster son intonation. Le recours à un tel repère permet de lever les principales objections faites à l'utilisation d'une intonation non tempérée dans la musique vocale. Il en découle un modèle qui, tout en fonctionnant de manière autonome, conduit, appliqué à la musique de la Renaissance, à un résultat sonore satisfaisant. Le site propose aussi un logiciel gratuit à télécharger.