Ginette Lion-Clément
Ginette Lion-Clément, née le à Troyes et morte le [1] à Pompey, est une résistante et déportée française, chevalière de la Légion d'honneur.
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Biographie
modifierAvant la guerre
modifierOriginaire d'une famille juive alsacienne et mosellane, les Lion, elle mène une vie tranquille à Sainte-Savine (Aube).
Début de l'enfer
modifierQuand la guerre éclate, elle et sa famille s'investissent dans la Résistance ; ils accueillent nombre de clandestins. Le , alors que Ginette Lion-Clément et sa sœur sont au travail (les études leur sont interdites), leurs parents sont raflés. Cette rafle des juifs de Troyes prend neuf membres de leur famille. Les deux adolescentes ne sont pas arrêtées car une voisine les a alertées, elles ont juste eu le temps de se cacher dans un café : « par la fenêtre j'ai vu passer mes parents dans un bus. C'était la dernière fois que je les voyais »[2].
Ils sont gazés à Auschwitz le 13 février suivant, Ginette Lion-Clément a alors 16 ans. Tout d'abord accueillies chez des amis de la famille, les deux sœurs sont prises en charge par la Résistance avec les Francs-tireurs et partisans et se rendent à Paris pour y devenir agents de liaison.« Nous voulions suivre la route de nos parents. On se disait que ce serait notre petite vengeance... ». Elles font le choix de résister.
Résistance et arrestation
modifierGinette Lion-Cément prend le nom d’« Annick » et sillonne la région parisienne, la Bretagne et la Normandie avec ses différents colis : transport d'armes, de courriers, de postes émetteurs, de documents, d'argent. Le , à l’occasion d’une mission la menant de la Normandie à Rennes, elle est arrêtée par la milice française[3]. Elle sera torturée par la milice pendant quinze jours et ne donnera que son nom : « Je m'étais résolue à ne pas parler dès le départ. Mais je pensais à ma sœur, aussi j'ai donné mon vrai nom pour qu'elle puisse un jour savoir ce que j'étais devenue. Je pensais que j'allais mourir ». Remise à la Gestapo, la jeune fille est emprisonnée en à Rennes pendant trois semaines. Fin juillet, elle apprend qu'elle est condamnée à mort et sera fusillée. « Mais les Alliés qui avaient débarqué en Normandie en juin ont bombardé la prison une nuit. Alors que les Américains entraient dans la ville par un côté, les Allemands nous ont évacués par l'autre ».
Livrée aux Allemands, elle est envoyée au camp de Ravensbrück puis au camp de Schlieben, qui dépend de Buchenwald. Le , les soldats de l'Armée rouge entrent dans le camp et libèrent les prisonniers[4]. Ginette Clément regagne Troyes le .
Après la guerre
modifierGinette Lion-Clément ne commence à témoigner de passé de résistante qu’à la fin des années 1970, alors qu’elle s’est établie en Lorraine[5].
Distinction
modifier- Chevalière de la Légion d'honneur[6] en 2015 de la promotion « 70e anniversaire des débarquements et de la Libération[7] ». La cérémonie se déroule à la préfecture de Meurthe-et-Moselle à Nancy.
Hommages
modifierLe documentaire Une jeune fille française, 1944-1945[8],[9],[10],[11] du cinéaste Guy Gauthier retrace la vie de Ginette Lion-Clément et lui rend hommage. Ce docu-fiction de 20 minutes est produit par l'association l'Utile Beauté des choses, et sort en [12]. Il est tourné dans les Vosges, en Meurthe-et-Moselle, dans l'Aube, à Paris et en Bretagne.
Le film est sélectionné ou primé dans différents festivals[12] : en 2017, lors de la Journée régionale Lorraine de cinéma non commercial, il reçoit le prix de la meilleure musique et chanson du générique, du meilleur documentaire, le grand prix 2017 et le prix du public[13].
- Sélection officielle au National 2017 de Soulac-sur-Mer 33780 (septembre 2017)
- Grand prix, meilleur montage documentaire et 2ème prix du public en Meurthe-et-Moselle à la 69ème rencontre Interrégionale du Grand Est et Bourgogne, Franche-Comté (29/04/2017)
- Sélection officielle à Mulhouse en Alsace et Lussac en Gironde (1 et 8 avril 2017)
- Meilleur second film dans le cadre du Cinéma d’Auteur au Luxembourg (15/03/2017)
- Meilleur second film de fiction en Isère (05/11/2016)
- Meilleur reportage et prix de la ville de Marolles en Essonne 15 octobre 2016
En 2018, il obtient « quatre étoiles » du British International Amateur Film Festival[14],[15].
Références
modifier- « UJF. GINETTE CLÉMENT-LION n'est plus. », sur Ubc / Guy Gauthier, (consulté le )
- « Ginette rescapée des camps de concentration », sur www.estrepublicain.fr (consulté le ).
- « Ginette, la rage de survivre », L'Est Républicain, (lire en ligne)
- ICI-C-NANCY.fr, « Journée nationale de la résistance : l'ancienne déportée et résistante Ginette CLEMENT honorée à Nancy », sur www.ici-c-nancy.fr (consulté le )
- « Ginette Clément-Lion (1928-2016) », sur data.bnf.fr (consulté le )
- « Distinction - Le portrait du dimanche Résistante à 16 ans et rescapée des camps de concentration, Ginette Clément-Lion sera décorée en janvier de la Légion d’Honneur. Ginette, la rage de survivre », sur www.vosgesmatin.fr (consulté le )
- « Journal officiel électronique authentifié n° 0260 du 09/11/2014 » [PDF], sur legifrance.gouv.fr, (consulté le )
- « Documentaire. Vosges : tournage d’un docu-fiction sur la vie d’une résistante déportée à Saint-Stail et Senones », sur www.vosgesmatin.fr (consulté le )
- « Ciné . Ludres : hommage à Ginette, une femme en résistance », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
- U. B. C. association, « 10 UNE JEUNE FILLE FRANÇAISE, 1944-1945 (A young French girl) », (consulté le )
- « Une jeune fille française », sur Ubc / Guy Gauthier (consulté le )
- « film-documentaire.fr - Portail du film documentaire », sur www.film-documentaire.fr (consulté le ).
- « Saint-Nicolas-de-Port. Cinéma non commercial : les prix », sur www.estrepublicain.fr (consulté le ).
- (en) « 2018 4 star », sur BIAFF (consulté le ).
- (en) « Library BIAFF 2018 SELECTION 3 DISC 2 », sur www.theiac.org.uk (consulté le ).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Une jeune fille française - 1944-1945 sur la base film-documentaire.fr
- Lien vers le film sur le site de Guy Gauthier
- Mention de Ginette Lion-Clément dans Catherine Ménabé et Julie Leonhard, Femmes, mineurs et terrorisme, L'Harmattan, 2021