Giano della Bella
Giano della Bella, mort vers 1312 en exil en France, est une personnalité politique de la république de Florence à la fin du XIIIe siècle.
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Un des chefs du parti populaire, il est à l'origine des ordonnances de justice de 1293, qui affaiblissent le pouvoir des grandes familles florentines. Il est contraint à l'exil en 1295.
Biographie
modifierOrigines familiales et formation
modifierIl est issu d'une des plus nobles familles de Florence, liée au parti des parti des Gibelins (à l'origine les partisans de l'empereur), opposé au parti des Guelfes (partisans du pape).
Bien qu'à la fin du XIIIe siècle, le conflit entre le pape et l'empereur ne soit plus aussi important qu'à l'époque de la querelle des Investitures (vers 1100), les deux partis continuent d'exister et de structurer la vie politique dans les villes italiennes devenues des communes, pratiquement indépendantes.
Chef du parti populaire
modifierDevenu adulte, Giano se rallie au parti des Guelfes, devenant un des chefs du parti populaire, dit « guelfe blanc »[réf. nécessaire].
Il occupe la charge bimestrielle de prieur au sein de la Seigneurie de Florence, principal organe de gouvernement du au
La réforme de 1293 : les « ordonnances de justice »
modifierEn 1292, il mène un mouvement de réforme du système politique, caractérisé par la mainmise des grandes familles d'origine noble sur le gouvernement de la république.
Ce mouvement aboutit le à la promulgation par le gonfalonnier Baldo Ruffoli des ordonnances de justice dont l'objectif est de mettre le gouvernement sous le contrôle des guildes de métiers, les Arti di Firenze, c'est-à-dire des roturiers plutôt aisés : le popolo grasso (« le peuple gras »)[1].
Il devient obligatoire d'appartenir à une guilde pour pouvoir entrer dans le gouvernement.
Ces ordonnances excluent donc les membres des grandes familles des fonctions politiques ou charges publiques. Une de leurs victimes est célèbre : c'est l'auteur de la Divine Comédie, Dante Alighieri.
Elles excluent aussi les travailleurs qui n'appartiennent pas à une guilde : les ciompi, élément essentiel du popolo minuto (« petit peuple ») ou popolo magro (« peuple maigre »).
Suites (1293-1295)
modifierIl est de nouveau prieur du au .
Mais il est ensuite victime de conflits au sein du parti populaire, d'ailleurs attisés par le pape Boniface VIII, dont un légat (Jean de Châlons) est envoyé à Florence en 1293.
Giano est contraint de quitter Florence.
L'exil en France (1295-?1312)
modifierIl se trouve à Pistoia en 1294.
En 1295, il part en France, où règne le roi Philippe le Bel. Il est accompagné d'un fils, Cione, tandis que son épouse reste à Florence.
Il apparait parmi les « Lombards » de Paris sous le nom de « Jehan de Florence » dans les années 1299 et 1300, mais ce sont les dernières mentions de son existence.
Débat historiographique sur la date de sa mort
modifierIl y meurt après 1311 selon certains historiens, qui se fondent sur une ordonnance florentine d'amnistie de 1311, excluant les Della Bella de cette amnistie.
Cependant, un acte notarié de 1306 indique que Taldo della Bella choisit Cione del fu Giano (Cione, (fils) de feu Giano) comme procureur (Cione étant présent lors de la rédaction de l'acte), ce qui indiquerait un décès antérieur à cette date.
Notes et références
modifier- À cette époque, Florence est une des grandes puissances économiques à l'échelle de l'Europe (avec Venise, Gênes, Bruges, la Hanse), dont la prospérité, symbolisée par sa monnaie, le florin (créée en 1252), est fondée entre autres sur l'industrie textile, notamment celle de la laine (incluant le commerce des tissus de laine), ainsi que sur la banque et le change, dont les praticiens sont membres des deux principales guildes (Arte della Lana et Arte del Cambio).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Dezobry et Bachelet, Dictionnaire de biographie, tome 1, Paris, Delagrave, 1876, p. 262.