Georgia O'Keeffe

artiste américaine

Georgia O'Keeffe, née le à Sun Prairie, dans le Wisconsin, et morte le à Santa Fe, Nouveau-Mexique, est une peintre américaine considérée comme une des peintres modernistes et des précisionnistes majeures du XXe siècle.

Georgia O'Keeffe
Georgia O'Keeffe photographiée par Alfred Stieglitz en 1918.
Naissance
Décès
Pseudonymes
Okeef, Georgia, Okeefe, Georgia, O'Keeffe, Georgia Totto, Stieglitz, Georgia O'KeeffeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Formation
Maîtres
William Merritt Chase, Kenyon Cox, Francis Luis Mora (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Représentée par
Lieux de travail
Mouvement
Père
Francis O'Keeffe (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Ida Ten Eyck Totto (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Ida O'Keeffe (en)
Anita O'Keeffe Young (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Alfred Stieglitz (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions

Biographie

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Georgia O'Keeffe naît le dans une ferme du Wisconsin[1], au sein d'une famille nombreuse[2]. Son père, Francis Calyxtus O'Keeffe, était d'origine irlandaise, tandis que sa mère, Ida Totto, était la fille d'un immigrant hongrois, George Victor Totto, dont le prénom a inspiré celui de Georgia.

Elle s'intéresse très tôt à l'art. En 1905-1906, Georgia O'Keeffe fréquente l'Art Institute of Chicago[2] et, en 1907-1908, l'Art Students League of New York[2] où elle est élève de William Merritt Chase. Gagnante d'une bourse, elle se rend à New York. Elle y visite une exposition à la galerie d'avant-garde 291, dont le propriétaire est le photographe Alfred Stieglitz[2].

En 1908, doutant qu'elle puisse devenir une artiste figurative, Georgia O'Keeffe décide d'abandonner la peinture. Incommodée de plus par l'odeur de la térébenthine, elle ne peint rien durant 4 ans. Elle s'y remet en 1912 lors d'une session d'été à l'université de Virginie où elle découvre le travail et les idées d'Arthur Wesley Dow qui l'encourage à recourir à de nouveaux modes d'expression, en exploitant la ligne, la couleur et les ombres. Elle va suivre son enseignement à l'Art Department de l'université Columbia, de 1913 à 1916. Dow aura une influence marquante sur elle.

Elle se forme lentement, déçue de l'enseignement institutionnel. Solitaire, elle enseigne le dessin dans une petite ville du Texas. Elle visite souvent le canyon de Palo Duro qui lui sert d'inspiration dans ses œuvres. En 1916, une amie, la photographe Anita Pollitzer rencontrée à l'université Columbia, envoie des dessins au fusain de Georgia à la galerie 291 d'Alfred Stieglitz qui accepte de les exposer. Il lui consacre l'année suivante une exposition solo. Stieglitz et O'Keeffe commencent à s'écrire et à se fréquenter. Georgia déménage à New York en 1918. Elle pose pour des nus photographiques de Stieglitz, qui font scandale[2], puis fait connaître ses œuvres picturales[2]. Ils tombent amoureux et se marient en 1924 quand Alfred obtient son divorce.

 
Photographie d'Alfred Stieglitz en 1918.

Dès lors, ils s'épauleront dans leur art respectif. Georgia devient la muse de Stieglitz qui fera plus de 350 portraits d'elle. De son côté, Georgia rencontre plusieurs artistes modernistes dans le cercle d'amis de Stieglitz, dont Charles Demuth, Arthur Dove, Marsden Hartley, John Marin, Paul Strand et Edward Steichen. À leur contact, elle trouve sa voie et s'adonne à la peinture à l'huile, délaissant l'aquarelle, s'inspirant de formes naturelles observées de près[3]. Elle s'intéresse également aux immeubles de New York. Ses thèmes de prédilection sont le paysage urbain et les gratte-ciel, ainsi que les gros plans de fleurs traités à la limite de l'abstraction. Fenêtre sur le lac George, en 1929, préfigure les futures recherches minimalistes de l'art américain. Stieglitz organise plusieurs expositions qui font bientôt de Georgia O'Keefe une des artistes les plus connues durant les années 1920.

Au Nouveau-Mexique

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Georgia O'Keeffe photographiée dans le cadre d'un processus de création d'art performance par Stieglitz en 1919

Vers 1929, désireuse d'échapper au Lake George, où elle a l'habitude de passer ses étés entourée de la famille et des amis d'Alfred, elle se rend à Taos, au Nouveau-Mexique en compagnie d'une amie, Rebecca Strand. À la recherche de sujets, Georgia explore les environs, dont le ranch de l'écrivain D. H. Lawrence qui lui inspirera une de ses toiles les plus connues, The Lawrence Tree. Durant les vingt années suivantes, elle séjourne fréquemment dans la région.

En 1933, elle est hospitalisée pour une dépression alors qu'elle est incapable d'achever dans le temps imparti un projet de peinture murale au Radio City Music Hall. Elle ne peindra plus rien de l'année. Durant l'été 1934, rétablie, elle retourne au Nouveau-Mexique où elle visite la région de Ghost Ranch près d'Abiquiú. Séduite, elle y séjourne chaque année avant d'acheter, en 1940, une propriété à cet endroit et de s'y installer en permanence. Les paysages quasi désertiques lui inspirent une œuvre fantastique et visionnaire.

Sa réputation s'étend et Georgia O'Keeffe reçoit plusieurs commandes. Son travail fait également l'objet d'expositions. En 1936, elle peint Summer Days, une de ses œuvres les plus réputées. Elle reçoit l'honneur de deux rétrospectives, à l'Institut d'art de Chicago en 1943 et au Museum of Modern Art à New York, première rétrospective accordée par ce musée à une artiste femme. O'Keeffe devient récipiendaire de nombreuses distinctions honorifiques.

En 1946, Stieglitz est atteint d'un infarctus. Bien que Georgia et lui ne maintenaient plus qu'une relation distante, elle se trouve à ses côtés lorsqu'il meurt le . Elle s'occupera de disperser ses cendres et durant les trois années suivantes, elle s'occupe d'inventorier ses biens : plus de 3 000 photographies, une collection de 850 œuvres, 580 épreuves d'autres photographes, un énorme inventaire de livres et d'écrits, ainsi que près de 50 000 lettres. Georgia O'Keeffe fait plusieurs dons à différentes institutions muséales.

Elle s'installe de manière permanente au Nouveau-Mexique en 1949. Elle rénove son domaine et continue de peindre, inspirée notamment par les nuages qu'elle peut contempler en avion. En 1962, O'Keeffe devient la 55e membre de l'Académie américaine des arts et des lettres. Elle est également élue fellow de l'Académie américaine des arts et des sciences en 1966. À l'automne 1970, le Whitney Museum of American Art lui consacre une rétrospective qui contribue à la remettre à l'avant-scène, son art ayant été quelque peu éclipsé par les courants apparus durant les années 1960.

Les dernières années

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À partir de 1972, des troubles de la vue compromettent son activité de peintre. Elle produit néanmoins des œuvres au crayon et au fusain, jusqu'en 1984.

En 1973, elle embauche un jeune potier, Juan Hamilton, qui deviendra un assistant précieux jusqu'à sa mort. En 1976, elle rédige une autobiographie et donne son aval à un film documentaire sur elle. Le , le président Gerald Ford lui remet la médaille présidentielle de la Liberté. Enfin, en 1985, elle reçoit le National Medal of Arts. Âgée de plus de 90 ans, sa santé devient fragile. Elle déménage à Santa Fe en 1984 où elle meurt, le , à l'âge de 98 ans.

Postérité

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Le Georgia O'Keeffe Museum, un musée consacré à l'artiste, a été inauguré en 1997, à Santa Fe, grâce aux avoirs légués à sa mort[4]. Sa maison à Abiquiú a été déclarée National Historic Landmark en 1998. Un film inspiré de son mariage a été réalisé par Edwin Sherin en 1991, A Marriage: Georgia O'Keeffe and Alfred Stieglitz. Un film biographique de Bob Balaban, Georgia O'Keeffe, est paru en 2009. Ses œuvres font partie des collections de nombreuses institutions muséales.

L'art de Georgia O'Keeffe, un temps considéré moderniste et d'avant-garde, est basé sur une observation minutieuse de la nature et sur sa volonté de peindre ce qu'elle ressent[2],[3]. Elle demeurera à l'écart des courants, suivant sa propre voie. Ses gros plans de fleurs, qui caractérisent une bonne partie de sa production, révèlent son sens aigu de l'observation[2],[3]. Le format de ses toiles, les couleurs et les nuances rendent ses tableaux pratiquement abstraits[2],[3].

Les paysages du Nouveau-Mexique lui offrent de nouveaux sujets. Ses toiles représentant des crânes d'animaux, peints minutieusement, cherchent à symboliser la beauté du désert. Ses nombreux voyages en avion durant les années 1950 et 1960 lui inspirent sa série sur les nuages avec des toiles souvent de grandes dimensions.

À sa mort, Georgia O'Keeffe laisse environ 900 tableaux.

En novembre 2014, la vente aux enchères du tableau « Jimson Weed/White Flower No. 1 » en salle des ventes à New York, estimé initialement à 15 millions de dollars, monte à 44,4 millions de dollars, établissant par la même occasion un nouveau record mondial lors d'une vente aux enchères pour une artiste féminine[5].

Hommages

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Œuvres (sélection)

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Expositions (sélection)

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Bibliographie

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Notes et références

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  1. « Birthplace of Georgia O'Keeffe », sur cityofsunprairie.com
  2. a b c d e f g h et i Philippe Dagen, « Exposition : Georgia O’Keeffe au-delà des modes », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. a b c et d Diane Lisarelli, « Georgia O’Keeffe, fines fleurs », Libération,‎ (lire en ligne)
  4. (en) « Site du Georgia O'Keeffe Museum », sur okeeffemuseum.org.
  5. Vente record pour l'artiste Georgia O'Keeffe, Le Figaro, 20 novembre 2014
  6. (en) « Notice de l'œuvre Some Living American Women Artists », sur Center for the Study of Political Graphics (consulté le ).
  7. « Brooklyn Museum: Georgia O’Keeffe », sur www.brooklynmuseum.org (consulté le )
  8. (en-US) « O'Keeffe, Georgia », sur National Women’s Hall of Fame (consulté le )
  9. « Planetary Names: Crater, craters: O'Keeffe on Venus », sur planetarynames.wr.usgs.gov (consulté le )
  10. (en) ARTE, « Georgia O'Keeffe - Une artiste au Far-West », sur ARTE Boutique (consulté le )
  11. (en) « The Brooklyn Museum - Collections: American Art: Blue #1 », sur www.brooklynmuseum.org
  12. (en) « The Brooklyn Museum - Collections: American Art: Blue #2 », sur www.brooklynmuseum.org
  13. (en) « The Brooklyn Museum - Collections: American Art: Blue #3 », sur www.brooklynmuseum.org
  14. (en) « The Brooklyn Museum - Collections: American Art: Blue #4 », sur www.brooklynmuseum.org
  15. Reproduction dans Beaux Arts magazine n° 352, octobre 2013, p. 117.
  16. (es) Museo Thyssen Bornemisza, « Museo Thyssen Bornemisza », sur www.museothyssen.org (consulté le )
  17. 122 × 76 cm. Reproduction dans Beaux Arts magazine no 93, septembre 1991, p. 71.
  18. (en) « The Brooklyn Museum - Collections: American Art: Ram's Head, White Hollyhock-Hills (Ram's Head and White Hollyhock, New Mexico) », sur www.brooklynmuseum.org
  19. Emmanuelle Lequeux, « Alfred Stieglitz et Georgia O’Keeffe, d’amour et de peinture », M, le magazine du Monde,‎ (lire en ligne  ).
  20. « Georgia O’Keeffe et Henry Moore : géants de l’art moderne | Exposition | Musée des beaux-arts de Montréal », sur www.mbam.qc.ca (consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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