Georges Pelletier (agronome)

directeur de recherche honoraire de l'INRA

Georges Pelletier, né le [1], est un ingénieur agronome français et docteur ès sciences. Il a fait sa carrière à l'Institut national de la recherche agronomique dans le département de Génétique et Amélioration des Plantes. Il a dirigé l’Unité du Centre INRA de Versailles de 1991 à 1999, présidé de 2001 à 2010, le Directoire Opérationnel du Groupement d’Intérêt Scientifique de génomique végétale Génoplante[2], et de 2010 à 2013 a été nommé à l’ANR responsable scientifique du programme Biotechnologies et Bio-ressources des « Investissements d’avenir ». Il a été membre de la Commission du génie biomoléculaire et du Conseil scientifique des Génopoles. Membre de l’Académie des sciences (2004[3]) et de l’Académie d'agriculture (2004[4]), il a obtenu les Lauriers d’excellence de INRA (2006[5]).

Georges Pelletier
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Travaux scientifiques

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Son domaine de recherche a été l’étude de mécanismes de multiplication et de reproduction chez les angiospermes.

Tout d’abord par la génération d’individus haploïdes, soit par culture in vitro de pollen immature, chez le tabac et l’asperge[6], soit par la sélection d’anomalies de la fécondation éliminant l’un des génomes parentaux[7]. Ces travaux ont conduit à préciser le déterminisme du sexe chez l’asperge, espèce dioïque, et ont fourni la méthode permettant l’obtention des variétés hybrides F1 entièrement mâles, largement développées depuis.

Il a développé une génétique des organites cytoplasmiques chez les plantes supérieures par fusion des protoplastes, révélant l’existence de recombinaisons quasi systématiques entre les génomes mitochondriaux et l’échange des chloroplastes entre les parents de ces fusions[8]. L’application de ces principes aux espèces de la famille des Brassicaceae[9] a permis de découvrir le gène mitochondrial responsable d’une stérilité-mâle (absence de pollen) dite Ogura qu’on trouve dans le genre Raphanus[10],[11]. Il s’agit d’un gène supplémentaire dont la seule fonction biologique est de bloquer la formation du pollen. Il est impliqué dans la gynodïoecie (espèce composée de femelles et d’hermaphrodites) dans le genre Raphanus. La découverte du gène responsable de la stérilité mâle, son transfert chez les Brassica par fusion de protoplastes, puis la sélection de recombinants mitochondriaux aux caractéristiques agronomiques améliorées ont permis une large diffusion et exploitation de cette stérilité mâle en Europe et en Amérique du nord pour la production de variétés hybrides chez le colza et les différents choux[12].

Il a montré que la bactérie utilisée pour le transfert de gènes, Agrobacterium tumefaciens, introduite par simple infiltration dans la plante, est capable, de façon tout à fait inattendue, de transférer son ADN-T aux gamètes femelles[13],[14]. Une méthode originale de transformation permettant de créer des collections de « mutants d’insertion » dans le génome d’Arabidopsis thaliana a pu être développée destinée, dans son équipe, à l’étude des gènes qui contrôlent les mécanismes de la reproduction, qu’il s’agisse de la méiose et de la recombinaison des chromosomes[15] ou de la gamétogenèse, développement du pollen et du sac embryonnaire. A l’échelle mondiale, la méthode a été largement exploitée comme un des outils majeurs de l’analyse fonctionnelle du génome d’A. thaliana, plante modèle de la génomique des plantes.

Distinctions

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Décorations

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Notes et références

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  1. (BNF 16754384)
  2. Notice détaillé sur le site de l'INRA
  3. « Académie des sciences »
  4. « Académie d'Agriculture de France »
  5. « INRA-Lauriers d'excellence »
  6. Pelletier G. , Raquin C. , and Simon G., « a culture d’anthères d’asperge (Asparagus officinalis) », L. C. R. Acad. Sci. Paris,‎ 1972, série d, 274, p. 848-851
  7. Pelletier G. , Ferault M. , Goujaud J. , Vedel F. and Caboche M., « The use of rootless mutants for the screening of spontaneous androgenetic and gynogenetic haploids in Nicotiana tabacum; evidence for the direct transfer of cytoplasm », Theor. Appl. Genet.,‎ 1987, 75, p. 13-15
  8. Belliard G. , Vedel F. and Pelletier G., « Mitochondrial recombination in cytoplasmic hybrids of Nicotiana by protoplast fusion », Nature,‎ 1979, 281, p. 401-403
  9. Pelletier G. , Primard C. , Vedel F. , Chetrit P. , Remy R. , Rousselle P. and Renard M., « Intergeneric cytoplasmic hybridization in Cruciferae by protoplast fusion », Mol. Gen. Genet.,‎ 1983, 191, p. 244-250
  10. Bonhomme S. , Budar F. , Ferault M. and Pelletier G., « A 2.5 Nco I fragment of Ogura radish mitochondrial DNA is correlated with cytoplasmic male sterility in Brassica cybrids », Curr. Genet.,‎ 1991, 19, p. 121-127
  11. Grelon M. , BUDAR F. , Bonhomme S. and Pelletier G., « Ogura CMS-associated orf138 is translated into a mitochondrial membrane polypeptide in male-sterile Brassica cybrids », Mol. Gen. Genet.,‎ 1994, 243, p. 540-547
  12. Pelletier G. and Budar F., Brassica Ogu-INRA Cytoplasmic Male sterility: an example of successful plant somatic fusion for hybrid seed production; In X-Q Li, D.J. Donnelly and T.G.Jensen eds. Somatic Genome Manipulation, New York, Heidelberg, Dordrecht, London, Springer, , p. 199-216
  13. Bechtold N. , Ellis J. and Pelletier G., « In planta Agrobacterium mediated gene transfer by infiltration of adult Arabidopsis thaliana plants », C. R. Acad. Sci., Ser. III ; Life Sci.,‎ 1993, 316, p. 1194-1199
  14. Bechtold N., Jaudeau B., Jolivet S., Maba B., Vezon D., Voisin R. and Pelletier G., « The maternal chromosome set is the target of the T-DNA in the in planta transformation of Arabidopsis thaliana », Genetics,‎ 2000, 155, p. 1875-1887
  15. Grelon M., VezonD., Gendrot G. and Pelletier G., « AtSPO11-1 is necessary for efficient meiotic recombination in plants », EMBO J,‎ 2001, 20 (3), p. 589-600
  16. Décret du 13 mai 2016 portant promotion et nomination

Liens externes

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