Gavray
Gavray est une ancienne commune française du département de la Manche et la région Normandie, peuplée de 1 426 habitants[Note 1], devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Gavray-sur-Sienne.
Gavray | |
L'hôtel de ville. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Coutances |
Intercommunalité | Communauté de communes Coutances Mer et Bocage |
Statut | Commune déléguée |
Maire délégué | Guy Nicolle |
Code postal | 50450 |
Code commune | 50197 |
Démographie | |
Gentilé | Gavrayens |
Population | 1 426 hab. (2021) |
Densité | 69 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 54′ 35″ nord, 1° 21′ 00″ ouest |
Altitude | Min. 24 m Max. 186 m |
Superficie | 20,60 km2 |
Élections | |
Départementales | Quettreville-sur-Sienne |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Gavray-sur-Sienne |
Localisation | |
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Géographie
modifierLa commune est au sud-est du Coutançais. Son bourg est à 14 km au nord-ouest de Villedieu-les-Poêles, à 19 km au sud de Coutances, à 24 km au nord-est de Granville et à 33 km au sud-ouest de Saint-Lô[1].
Gavray est située au cœur de la vallée de la Sienne. La bourgade est nichée entre plusieurs collines dont l'une abrita le château ducal de Gavray. Le pont sur la Sienne, baptisé pont de la paix (en 2004), a été détruit ainsi que tout le quartier qui l'entoure pendant la Seconde Guerre mondiale.
Toponymie
modifierLe toponyme est attesté sous la forme génitive Wavreti en 1042[3],[4], Wavreium sans date, Guabreum sans date, Guavreio en 1166, Wavray vers 1169, Gavretio (sans date), Wavreio en 1198, Gavreio en 1213[4].
Le nom de Gavray est un type toponymique qui repose sur un thème d'origine celtique, wob(e)ro / wab(e)ro, auquel on attribue généralement le sens de « terre boisée ou broussailleuse, terre inculte »[5],[6]. Plus précisément, il s'agit d'un composé celtique qui se manifeste en gaulois sous les formes uobera, uoberno-, et dont le sens primitif est littéralement « sous-source », c'est-à-dire « source ou ruisseau caché [par un bois]; ruisseau encaissé ». Ce terme a pris par la suite le sens restreint de « bois, forêt, lieu boisé »[7].
Selon Albert Dauzat et Charles Rostaing, il pourrait être issu du gaulois *vobero, « ruisseau souterrain », « alluvion »[3].
René Lepelley reprend la proposition de François de Beaurepaire qui croit reconnaître un prélatin vabr / wabr évoquant la forêt et dont les application sont nombreuses dans la toponymie française (cf. Vabre)[4],[8].
Le gentilé est Gavrayen.
Histoire
modifierProtohistoire
modifierGuy le Hallé signale, à 4 500 mètres le camp antique de Castel Ogi. Une rue de Gavray en porte le nom[9].
Antiquité
modifierEn 1874, le professeur Clermont Clouet découvrit à un kilomètre du bourg un camp romain dit le camp de Sabinus[9].
Moyen Âge
modifierRichard Cœur de Lion possédait trois foires annuelles : celle d'octobre — la Saint-Luc — est resté très active[10].
Blanche de Bourgogne (1296-1326) épouse de Charles IV, convaincue d'adultère, fut enfermée en 1326 au château de Gavray, après quatre ans à château Gaillard, puis à l'abbaye de Maubuisson où elle meurt. Au début de la guerre de Cent Ans la place est navarraise[11].
En 1449, l'armée royale de Charles VII reprend la ville aux mains des Anglais au bout de cinq jours[12].
Temps moderne
modifierLouis XIV avait engagé le domaine et vicomté de Gavray au comte de Toulouse, Louis-Alexandre de Bourbon[13],[Note 2].
Époque contemporaine
modifierLa commune de Gavray-Village fut créée en 1790 à partir d'un hameau de la paroisse de Gavray distinct du bourg et ayant un rôle d'imposition séparé. L'existence fut courte car elle sera de nouveau intégré en 1795 (an III). Par la même occasion, Gavray (1 452 habitants en 1793[14]) absorbe Saint-André-du-Valjouais (117 habitants[15]) au nord de son territoire.
En 1973, Gavray (1 136 habitants en 1968[14]) absorbe Le Mesnil-Bonant (99 habitants[16]), à l'est du territoire, et Le Mesnil-Hue (103 habitants)[17], au sud-est, qui gardent le statut de communes associées. Pour Le Mesnil-Bonant, la fusion devient totale en 1988. Pour Le Mesnil-Hue, la fusion devient totale lors de la création de Gavray-sur-Sienne en 2019.
En , le maire du Mesnil-Amand relance un projet de communes nouvelles vers l'ensemble des communes de l'ancien canton de Gavray[18] et un mois après, cinq communes décident d'élaborer la charte de fonctionnement de la commune nouvelle[19] rassemblant Gavray, Le Mesnil-Amand, Le Mesnil-Rogues, Sourdeval-les-Bois et La Baleine. La commune nouvelle de Gavray-sur-Sienne est alors créée par fusion de Gavray, Le Mesnil-Amand, Le Mesnil-Rogues et Sourdeval-les-Bois le par arrêté préfectoral du [20].
Politique et administration
modifierLe conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[22]. L'un des conseillers est maire délégué de la commune associée du Mesnil-Hue.
Démographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[24],[Note 3].
En 2021, la commune comptait 1 426 habitants, en évolution de −2,46 % par rapport à 2015 (Manche : +0,44 %, France hors Mayotte : +2,49 %). Gavray a compté jusqu'à 2 127 habitants en 1836.
Économie
modifierPlusieurs commerces se côtoient à Gavray : bars, fleuristes, banques, assureurs, coiffeurs, boulangeries, boucherie, garagiste. La grande distribution y présente de petites antennes du type 8 à Huit et Marché U[26].
Lieux et monuments
modifier- Vestiges du château ducal de Gavray du XIe siècle. Fortifié par Henri Ier, il fut l'un des plus puissants de la région, à la croisée des chemins venant de Coutances et de Caen vers Avranches et le mont Saint-Michel. Qualifié par Froissart (1337-1404) de plus beau château de Normandie, il joua un rôle important pendant la guerre de Cent Ans, puis déclina jusqu'au XVIIe siècle[10]. Ancien siège de la vicomté de Gavray, il n'en subsiste que les fondations, quelque peu réaménagées.
- Église Sainte-Trinité des XIXe – XXe siècles. La paroisse de Gavray fut donnée à l'évêché de Bayeux par celui de Coutances. Elle est aujourd'hui revenue à ce dernier. L'église, non achevée (il lui manque sa flèche et son orgue), présente un ensemble de vitraux, dont ceux du chœur. La chaire mesure plus de huit mètres de haut. Endommagée en 1944, l'église a été restaurée par l'architecte Cochepain, elle abrite une verrière (XXe) de Mauméjean, bas-relief du XVIIe, peintures murales du XXe de Rocher du Gérigné.
- Chapelle des Fieffes.
- Manoir et chapelle Saint-Jean-Baptiste des XIIe – XVIIe siècles.
- Manoir du Valjoie des XVIe – XIXe siècles.
- Église Saint-Étienne du Mesnil-Hue, du XVIIe siècle avec tour porche et voûte Lambrissée
- Église Saint-Jean-Baptiste du Mesnil-Bonant, du XVIIe siècle.
- Église à la Relierie.
- Croix de chemin en granit vers le Mesnil-Garnier.
- Mairie de la fin du XVIIIe siècle[27].
- Vallées de la Sienne et de la Bérence. De nombreux sentiers passent à Gavray et aux alentours, ils sont généralement praticables à pied, en VTT et à cheval.
- Parc éolien de Gavray (2 000 kw/h).
-
L'église Sainte-Trinité. -
La chapelle Saint-Jean-Baptiste. -
L'église Saint-Étienne. Le Mesnil-Hue. -
L'église Saint-Jean-Baptiste. Le Mesnil-Bonant.
Activité et manifestations
modifierJumelages
modifierLa commune est jumelée avec Launton (comté de l'Oxfordshire), commune anglaise proche d'Oxford (voir l'article en anglais).
Sports
modifierL'Union sportive gavrayenne fait évoluer une équipe féminine de football en ligue de Basse-Normandie et deux équipes masculines en divisions de district[28].
Manifestations
modifier- Foire millénaire durant trois jours (vendredi, samedi et dimanche) : la foire Saint-Luc.
- Le vendredi du 3e week-end d'octobre : foire aux chevaux, des centaines de vendeurs et d'acheteurs de chevaux, ânes, poneys... arrivent pour ce rassemblement. Parallèlement, foire aux animaux domestiques, foire gastronomique (de nombreux tentiers, rôtisseurs sont présents), déballeurs, foire à la citrouille et fête foraine.
- Le samedi, vide-greniers, fête foraine, foire gastronomique, foire à la citrouille se poursuivent jusqu'au dimanche où la foire bat son plein avec toute la population alentour qui se déplace, se retrouve sous une large tente à déguster l'agneau, les saucisses à l'oignon et le cidre doux.
Personnalités liées à la commune
modifier- Armand-Emmanuel Lebailly (Gavray, 1838 - Paris, 1864), poète et littérateur romantique, auteur de deux recueils de poésies Italia mia et Les chants du Capitole, d'un roman Maria Grazia, d'une étude sur Hégésippe Moreau et d'une biographie de Mme de Lamartine. Il est enterré à Gavray où une rue porte son nom.
- Roland Vaudatin (1910-1979), ancien maire et conseiller général ayant donné son nom au collège.
- Bernard Beck (Gavray, 1914 - 2009), premier président de la Cour des comptes (1978-1982) et maire de Granville (1990-1994).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 89.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 214.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Résumé statistique de Gavray sur le site de l'Insee
Notes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2021, légale en 2024.
- Le prince avait était engagé également des domaines et vicomtés de Valognes, Saint-Sauveur-le-Vicomte, Saint-Sauveur-Lendelin, de Coutances, des bailliages et vicomtés de Périers, Lithaire et Cérences[13].
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 121.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Droz, Genève, t. I, 1990, p. 279, § 4043.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 133a.
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, Paris, 2001, p. 273.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2, BNF 36174448), p. 133.
- Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 89.
- Gautier 2014, p. 214.
- Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 51.
- Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 158 p. (ISBN 2-85882-479-7), p. 89.
- Jean-Michel Renault, « Revue monumentale et historique de l'arrondissement de Coutances : Canton de Saint-Sauveur-Lendelin », Annuaire du département de la Manche, Julien-Gilles Travers, 28e année - 1856, p. 52 (lire en ligne).
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Saint-André-du-Valjouais », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le )..
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Le Mesnil-Bonant », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le )..
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Le Mesnil-Hue », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le )..
- Commune nouvelle : les contours se précisent.
- Gavray. Commune nouvelle : elle se fera à cinq au moins.
- « Recueil des actes administratifs de la Manche 2018 - Numéro spécial 89 », sur manche.gouv.fr, (consulté le ).
- « Départementales : Guy Nicolle n'est pas candidat », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2014 : « Gavray (50450) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- « Ouest France - Gavray un Eldorado pour les commerçants » (consulté le ).
- « Site communal - La Mairie » (consulté le ).
- « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – US gavrayenne » (consulté le ).