Gautier de Lacy
Gautier de Lacy († ), lord de Weobley, fut un important baron anglo-normand des marches galloises du règne de Guillaume le Conquérant.
Biographie
modifierGautier et son frère Ilbert, qui est probablement l'aîné[1] sont d'ascendance inconnue[2]. Avant la conquête normande de l'Angleterre, ils sont des hommes de l'évêque Odon de Bayeux[2]. Ils tiennent de lui un petit fief centré sur Lassy (Calvados) qui doit un service de deux chevaliers[2].
Ils émigrent en Angleterre, participant peut-être à la conquête depuis la bataille de Hastings, et y font fortune[2]. Ilbert fonde la branche des Lacy de Pontefract dans le Yorkshire, et Gautier, qui a apparemment une réputation en tant que combattant, est installé par Guillaume le Conquérant dans le sud des marches galloises[2]. Il a pour voisin Guillaume FitzOsbern, un proche du nouveau roi, qui a été créé comte de Hereford en 1067. Ils combattent ensemble les Gallois de Brecknock et Gwent[2].
Il acquiert les terres principalement dans le Herefordshire et le Gloucestershire qui appartenaient, avant la conquête, en majorité à l'Anglo-Saxon Eadwig Cild[2]. Il installe son quartier général à Weobley (Herefordshire), cette seigneurie donne son nom à son honneur[2]. Bien que proche géographiquement de FitzOsbern, il n'est probablement pas l'un de ses hommes[2]. Il tient bien quelques seigneuries de lui dans le Herefordshire et l'Oxfordshire, mais il semble plutôt s'être allié à Roger II de Montgommery, le comte de Shrewsbury (plus au nord), et aux évêques de Hereford et Worcester[2]. Grâce à eux, il devient le tenant de fiefs supplémentaires, ce qui en fait un homme non négligeable dans l'ouest du royaume[2]. En 1075, il est devenu le second propriétaire terrien du sud des marches après le comte d'Hereford[2].
Cette année-là, Roger de Breteuil, qui a succédé à son père Guillaume FitzOsbern en 1071, et Raoul de Gaël se révoltent contre le roi, avec l'idée de s'emparer du trône. Gautier reste fidèle à Guillaume le Conquérant, et participe à l'échec de la rébellion[2]. Il est certainement récompensé par la suite pour son soutien[2]. Après la confiscation des terres de Roger de Breteuil, il devient le principal baron du sud des marches, et a environ 25 vassaux[2].
Il est un bienfaiteur de l'abbaye de Gloucester, et fonde l'église collégiale Saint-Pierre de Hereford[2]. Il meurt le , si on en croit des récits familiaux, en tombant d'un échafaudage alors qu'il inspecte des travaux dans l'église Saint-Guthlac de Hereford, dont il était aussi un bienfaiteur[2]. Il est inhumé dans la salle capitulaire de l'abbaye de Gloucester[2].
Son fils Roger lui succède, mais après ses rébellions de 1088 et 1095, il est banni d'Angleterre et ses terres lui sont confisquées[2]. Son frère cadet Hugues est autorisé par le roi Guillaume le Roux à lui succéder. À la mort sans descendance d'Hugues vers 1115, sa fille Sybille et son mari Pain FitzJohn héritent d'une partie du patrimoine[2]. Le reste est donné entre autres à Miles de Gloucester[2]. Gilbert de Lacy, petit-fils de Gautier, profitera de l'anarchie du règne d'Étienne d'Angleterre pour reconstituer la majeure partie de l'honneur original de la famille[2].
Famille et descendance
modifierIl épouse Ermeline († ap. 1085), d'ascendance inconnue. Ensemble ils ont pour descendance connue[2] :
- Roger, qui succède à son père mais est banni du royaume en 1095 ;
- Hugues († v. 1115), qui succède à son frère en 1095 ;
- Gautier († 1139), abbé de l'abbaye de Gloucester de 1130 à 1139 ;
- Aveline, épouse de Robert FitzWalter ;
- Ermeline ;
- Emma.
Voir aussi
modifierNotes et références
modifier- W. E. Wightman, The Lacy Family in England and Normandy, 1066-1194, p. 17-19.
- C. P. Lewis, « Lacy, Walter de (d. 1085) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
Sources
modifier- C. P. Lewis, « Lacy, Walter de (d. 1085) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004. Version de novembre 2008.
- Medieval Lands.
Bibliographie
modifier- W. E. Wightman, The Lacy Family in England and Normandy, 1066-1194, Clarendon Press.