Gaspésia

entreprise québecoise

La Gaspésia (anglais: Gaspesia Pulp & Paper Company) était une usine québécoise de pâtes et papiers, située à Chandler, appartenant à Abitibi-Consolidated.

L'usine dans son démantèlement en 2012.

Histoire

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L'usine de pâte de bois a été créée par la St-Lawrence Pulp and Lumber Corporation, par les investisseurs Percy Milton Chandler, W.F. Fuqua et Robert Whitman[1]. La construction débute en 1913 et l'usine entre en opération en 1915. L'entreprise est vendue et rachetée par de multiples investisseurs[2] avant de fermer en 1931 en conséquence du crash boursier. C'est en 1937 que l'usine reprend son activité, sous le nom de Gaspesia Sulphite Company Ltd.[3], aux mains de l’Anglo-Newfoundland Development Corporation. À la suite de la consolidation avec Price Brothers et plusieurs actionnaires au début des années 60, l'usine est renommée Gaspesia Pulp & Paper Company[4]; en français, les noms Companie Gaspésia Limitée ou plus simplement Gaspésia sont employés. À son apogée, l'usine employait plus de 700 personnes.

Fermeture

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La fermeture de l'usine fut annoncée dans une dépêche de l'agence de presse La Presse canadienne publiée le dans le quotidien montréalais La Presse. Lors de sa fermeture définitive, environ 500 employés furent mis à pied[5]. Son projet de relance en 2000 s'est soldé par l'un des fiascos financiers les plus importants du Québec. Les coûts du projet de modernisation de l'usine ont dépassé les prévisions budgétaires de plus de 265 millions de dollars canadiens.

Sur le bord de la faillite, la Gaspésia a conclu avec 29 de ses 33 créanciers principaux un arrangement en . Cet arrangement a été adopté après une saga judiciaire de plus de 18 mois. La saga n'est toujours pas terminée, la ville de Chandler, où est implantée l'usine, rachète les installations pour les revendre lorsque la conjoncture sera plus favorable. Le transfert de propriété n'est pas encore finalisé, il s'annonce aussi long que l'accord avec les créanciers.

Le , le démantèlement de l'usine commence et la machinerie est achetée par l'entreprise Vietnamienne[6] Tan Mei.

En , l'usine est entièrement démolie. Tout l'ensemble de la Gaspésia est maintenant démolie, incluant l'ancienne pulperie, la grande cheminée de plus de 40 mètres de haut et les deux énormes réservoirs adjacents à la marina. 

La dernière étape fût la décontamination de l'immense terrain, qui a duré jusqu'en 2016[7].

En 2008, la cinéaste Pascale Ferland réalise le court métrage documentaire, Greetings for Gaspesia, pour Paraloeil à Rimouski[8].

 
La ville de Chandler, avec l'usine Gaspésia en 2012, avant son démantèlement.

Bibliographie

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  • Presse canadienne, « C'en est fait de l'usine Gaspésia à Chandler », La Presse, Économie, Montréal, , p. C3
  • « Fin définitive de la Gaspésia », Radio-Canada,‎ (lire en ligne)
  • (en) « The New York Times company divests minority interest in Gaspesia Pulp & Paper Company », Communiqué via PR Newswire,‎ (lire en ligne)

Références

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  1. Kremenliev, Gregor. “The Company and the Town: A History of the Pulp and Paper Town of Chandler, Quebec, 1912-1971.” Master’s Thesis, Concordia University, 1976. http://www.collectionscanada.gc.ca/obj/thesescanada/vol2/QMG/TC-QMG-4914.pdf.
  2. Marie-Pier Huard et Marie-Josée Lemaire-Caplette, « Les belles années de la Gaspésia 1937-1987 », Magazine Gaspésie, vol. vol. 59, no 203,‎ , p. 23-27 (lire en ligne   [PDF])
  3. « Loi relative à la réouverture de l'usine de Chandler »   [PDF], (consulté le )
  4. (en) Anglo-Newfoundland Development Company, Limited, Report of the Directors For the year ended 31st December 1961 (rapport financier), Grand Falls, Newfounlandland, Canada, , 4 p. (lire en ligne)
  5. Vincent Brousseau-Pouliot, « Gaspésia: un ultime litige de 9 millions entre le fisc et le Fonds FTQ », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « Cinq cents personnes avaient alors perdu leur emploi. »

  6. Gilles Gagné, « Un démantèlement long et houleux à l'usine Gaspésia », sur Le Soleil, (consulté le )
  7. Zone Économie- ICI.Radio-Canada.ca, « Gaspésia, une histoire qui tire à sa fin », sur Radio-Canada (consulté le )
  8. Odile Tremblay, « L’héritage d’espoir de Pascale Ferland », sur Le Devoir, (consulté le )