Gare d'Abancourt
La gare d'Abancourt est une gare ferroviaire française de la ligne d'Épinay - Villetaneuse au Tréport - Mers et de la ligne de Saint-Roch à Darnétal-Bifurcation, située sur le territoire de la commune d'Abancourt, dans le département de l'Oise, en région Hauts-de-France.
Abancourt | |
Le bâtiment voyageurs. | |
Localisation | |
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Pays | France |
Commune | Abancourt |
Adresse | Place de la Gare 60220 Abancourt |
Coordonnées géographiques | 49° 41′ 08″ nord, 1° 46′ 28″ est |
Gestion et exploitation | |
Propriétaire | SNCF |
Exploitant | SNCF |
Code UIC | 87313759 |
Site Internet | La gare d'Abancourt, sur le site officiel de SNCF Gares & Connexions |
Service | TER Hauts-de-France |
Caractéristiques | |
Ligne(s) | Saint-Roch à Darnétal-Bifurcation Épinay - Villetaneuse au Tréport - Mers |
Voies | 5 (+ voies de service) |
Quais | 3 |
Transit annuel | 39 852 voyageurs (2017) |
Altitude | 217 m |
Historique | |
Mise en service | |
Correspondances | |
Réseau interurbain de l'Oise | 6113 6124 (à distance) |
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Elle est mise en service en 1867 par la Compagnie des chemins de fer du Nord. C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des trains TER Hauts-de-France.
Situation ferroviaire
modifierÉtablie à 217 mètres d'altitude, la gare de bifurcation d'Abancourt est située au point kilométrique (PK) 50,840[1] de la ligne de Saint-Roch à Darnétal-Bifurcation, entre les gares ouvertes de Fouilloy et de Formerie. Elle est également située au PK 125,807[1] de la ligne d'Épinay - Villetaneuse au Tréport - Mers, entre les gares ouvertes de Feuquières - Broquiers (s'intercalait le point d'arrêt de Moliens) et d'Aumale.
Cette gare possède un quai latéral (quai 1), d'une longueur utile de 172 m, et deux quais centraux (quais 2 et 3), d'une longueur utile, respectivement de 219/238 m et de 147/237 m.
-
Vue générale depuis le
pont de la RD 7. -
L'avant gare côté Amiens.
À droite, se détache la voie unique vers Le Tréport - Mers.
Histoire
modifierEn 1867, le chemin de fer arrive sur la commune d'Abancourt avec la construction de la ligne Amiens - Rouen par la Compagnie des chemins de fer du Nord. La station[2] est construite à environ 1 000 m du bourg, au hameau d'Hennicourt. Après les essais, la ligne est mise en service[3] commercial le ; les trains omnibus mettent 3 heures et 50 minutes pour faire le trajet de la gare d'Amiens à celle de Rouen, à une vitesse moyenne de 35 km/h.
Elle a été agrandie en 1873 lors de la mise en service du tronçon Abancourt - Longroy-Gamaches (vers Le Tréport - Mers) et en 1875 pour le tronçon Abancourt - Beauvais.
Lors de la Première Guerre mondiale, immédiatement à sa sortie côté Amiens, une gare régulatrice sera construite de toutes pièces par le génie militaire français sur le territoire de Romescamps. Les gares régulatrices mises en place par l'armée étaient des sortes de vastes gares de triage et de déchargement destinées, selon l'article 23 du règlement du sur les transports stratégiques, à se tenir « en relation avec l'armée ou les armées que leurs lignes sont amenées à desservir ; elles reçoivent les demandes de transport, de ravitaillement ou d'évacuation, et y donnent satisfaction »[4].
Cette gare destinée à l'armée britannique comportait deux faisceaux de triage, de part et d'autre de la ligne Amiens – Rouen ainsi qu'en gare d'Abancourt et comprenait deux parcs de matériels, celui de Blargies-Nord consacré à un dépôt de munitions britannique, et celui de Blargies-Sud servant au Génie britannique situés de part et d'autre de la ligne vers Beauvais et Paris. Un dispositif complexe de boucles de raccordement à double voie permettait une desserte commode de toutes les directions, y compris vers la ligne stratégique de Feuquières à Ponthoile construite de mai à août 1918, et dite ligne de 100 jours[5],[6],[7].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Abancourt, du fait de sa position clé sur le réseau ferroviaire (entre le Nord, la Picardie, Paris et Le Havre), a été utilisé par l'armée allemande, s'appuyant sur des wagons DCA pour protéger les convois. La gare fut bombardée plusieurs fois par les escadrilles de la Royal Air Force. Des abris de défense passive en béton armé existent encore le long des voies de garage.
La ligne Amiens – Rouen a été électrifiée le 27 août 1984 en courant alternatif 25 kV 50 Hz (les lignes fret et secondaires attenantes restent exploitées en diesel) ; le block automatique à permissivité restreinte (BAPR) a été installé sur la ligne, offrant des conditions d'exploitations de moins en moins satisfaisantes par rapport au trafic mixte voyageurs-fret croissant de cette ligne depuis les années 1990.
La gare est une des rares gares importantes de la ligne, présente sur les 139 km de celle-ci. En effet, l'une des particularités de cette ligne est le rôle du trafic de fret, bien plus important que celui de voyageurs. En 1992-1993, cette transversale permettait le transport quotidien de 8 000 tonnes de marchandises, dont 60 % dans le sens Amiens-Rouen. Ce niveau du trafic fret s'explique par l'importance industrielle des deux régions reliées par cette ligne, et par la présence côté Rouen de l'ensemble portuaire Rouen-Le Havre. Au contraire, le trafic de voyageurs est dans l'ensemble faible mais tend à s'accroitre grâce à l'axe TER direct Rouen-Amiens-Arras-Douai-Lille.
Un chantier de mise en accessibilité de la gare a eu lieu en 2008, dans le cadre du programme de mise en accessibilité du tronçon Beauvais - Abancourt avec rehaussement des quais et remplacement des équipements d'accueil et d'information (éclairage, signalétique, abris, horloges et distributeurs). Un système d'informations sonores et visuelles a été également installé. Les abords et le parking de la gare ont également été modernisés. En février 2011, une passerelle piétonne avec ascenseurs pour les personnes à mobilité réduite a été installée.
Compte tenu de la situation de la gare au croisement de deux lignes, ainsi que des aménagements réalisés au cours de la Première Guerre mondiale, la gare dispose d'une dizaine de voies de service, ainsi que de deux installations terminales embranchées.
Fréquentation
modifierSelon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[8].
Année | 2022 | 2021 | 2020 | 2019 | 2018 | 2017 | 2016 | 2015 |
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Nombre de voyageurs | 71 517 | 51 811 | 32 396 | 42 685 | 40 228 | 43 760 | 41 096 | 39 720 |
Service des voyageurs
modifierAccueil
modifierGare SNCF, elle dispose d'un bâtiment voyageurs, avec guichet, ouvert tous les jours. Elle est équipée d'automates pour l'achat de titres de transport[9].
Un souterrain et une passerelle équipée d'ascenseurs permettent la traversée des voies et le passage d'un quai à l'autre.
Desserte
modifierAbancourt est desservie par des trains TER Hauts-de-France, qui effectuent des missions entre les gares[9] : de Lille-Flandres, ou d'Amiens, et de Rouen-Rive-Droite ; d'Amiens et d'Abancourt ; de Creil, ou de Beauvais, et d'Abancourt ; de Beauvais et du Tréport - Mers ; de Paris-Nord et du Tréport - Mers (en période estivale).
Intermodalité
modifierUn parking ainsi que des abris pour vélos sont disponibles[9],[10]. Par ailleurs, un service de transport à la demande TER est organisé pour permettre aux habitants de Moliens de se rendre à la gare.
Service des marchandises
modifierBien qu'elle possède toujours deux ITE et des voies de service, la gare d'Abancourt n'est pas ouverte au service de fret, fermé depuis le 15 juillet 2008. Cependant, la gare est ouverte au service infrastructure ; ses voies de service sont donc utilisées lors de travaux sur la voie ou en gare[11].
Patrimoine ferroviaire
modifierLe bâtiment voyageurs (BV) constitue un exemple du plan type standard pour les gares secondaires, quoique altéré par une série d'agrandissements, au fur et à mesure de la prise d'importance d'Abancourt qui se retrouve au cœur d'un nœud ferroviaire. La position des pilastres témoigne d'au moins trois étapes :
- le bâtiment d'origine consistait en un corps central et deux ailes basses d'une seule travée (ces BV standards étaient toujours symétriques) ;
- une carte postale ancienne montre l'aile gauche portée à trois travées, tandis que l'aile droite est allongée de huit travées (sept côté voies), triplant l'étendue du BV[12] ;
- peu après, le bâtiment de la gare prend sa physionomie actuelle, lorsque la longue aile droite gagne un étage supplémentaire, abritant, outre des locaux de service, un buffet-hôtel ; le style de cette dernière extension a été harmonisé autant que possible avec le corps de logis d'origine[12].
Notes et références
modifier- Livre : Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français, édité par La Vie du Rail en août 2011, (ISBN 978-2-918758-34-1), volume 1, p. 121.
- Adolphe Laurent Joanne, Itinéraire général de la France: le Nord, Collection des guides-Joanne, Hachette, 1869, p. 229 lire en ligne (consulté le 1er juillet 2010).
- Actes du 104e Congrès national des sociétés savantes, Bordeaux, 1979: Les transports de 1610 à nos jours, volume 1, Bibliothèque nationale, 1980 (ISBN 9782717715651), p. 300 extrait en ligne (consulté le 1er juillet 2010), sur Google Books
- Aurélien Prévot (préf. François Caron et colonel Daniel Vauvillier), Les chemins de fer français dans la Première Guerre mondiale : Une contribution décisive à la victoire, Auray, LR Presse, , 423 p. (ISBN 978-2-903651-76-3), p. 53, 61.
- M. Moutier, « Note sur quelques-unes des dispositions techniques adoptées pendant la guerre sur le réseau du Nord », Revue générale des chemins de fer « 38e année, 2e semestre », no 5, , p. 273 et suivantes (lire en ligne, consulté le ), sur Gallica.
- Colonel Le Hénaff et capitaine Henri Bornecque (préf. général Gassouin), Les chemins de fer français et la guerre, Paris, Librairie Chapelot, , 276 p. (lire en ligne), p. 228-236 sur Gallica.
- M. Javary, L'effort du réseau du Nord, pendant et après la Guerre : Conférence faite à la Société industrielle du Nord de la France à Lille le 16 janvier 1921, Lille, Imprimerie L. Danel, , 124 p. (lire en ligne), p. 34, sur Cnum - Conservatoire numérique des Arts et Métiers.
- « Fréquentation en gares », sur ressources.data.sncf.com (consulté le ).
- Site SNCF TER Hauts-de-France, la gare d'Abancourt (consulté le ).
- « Votre gare : Abancourt : Transports et horaires », sur garesetconnexions.sncf (consulté le ).
- Gares ferroviaires de tous types, exploitées ou non, donnée publiée le 2 janvier 2012 sur data.gouv.fr, consultée le 8 août 2013.
- « Abancourt (Oise) - La Gare côté cour - Editeur : Svoboda, photographe », sur cparama.com (consulté le ).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Liste de gares en France
- Liste des gares de Picardie
- Ligne d'Épinay - Villetaneuse au Tréport - Mers
- Schéma de la ligne d'Épinay - Villetaneuse au Tréport - Mers
- Ligne de Saint-Roch à Darnétal-Bifurcation
- Schéma de la ligne de Saint-Roch à Darnétal-Bifurcation
Liens externes
modifier- La gare d'Abancourt, sur le site officiel de SNCF Gares & Connexions
- La gare d'Abancourt, sur le site officiel SNCF / TER Hauts-de-France
- La gare d'Abancourt, sur le blog la vie des gares, la vie des rails…
Origine | Arrêt précédent | Train | Arrêt suivant | Destination | ||
---|---|---|---|---|---|---|
Rouen-Rive-Droite | Serqueux | TER Hauts-de-France (Krono) |
Poix-de-Picardie | Lille-Flandres | ||
Rouen-Rive-Droite | Formerie | TER Hauts-de-France (Proxi) |
Poix-de-Picardie | Amiens | ||
Terminus | Terminus | TER Hauts-de-France (Proxi) |
Fouilloy | Amiens | ||
Creil ou Beauvais |
Feuquières - Broquiers | TER Hauts-de-France (Proxi) |
Terminus | Terminus | ||
Beauvais ou Terminus |
Feuquières - Broquiers ou Terminus |
TER Hauts-de-France (Proxi) |
Aumale | Le Tréport - Mers | ||
Paris-Nord | Beauvais ou Feuquières - Broquiers |
TER Hauts-de-France (ligne saisonnière) |
Aumale ou Le Tréport - Mers |
Le Tréport - Mers |