Gandzasar

monastère au Haut-Karabagh

Gandzasar (arménien : Գանձասարmontagne de trésors, monastère de Gandzasar; en azéri Gəncəsər ) est un monastère arménien, un monument exceptionnel de la culture arménienne encore en activité [2],[3],[4],[5],[6],[7]. C'est un monastère de l'Église apostolique arménienne situé sur les berges de la rivière Khatchen près du village de Vank dans la région de Martakert de la République non reconnue internationalement du Haut-Karabagh. Par contre, il est situé dans le raion de Kelbadjar selon l'Azerbaïdjan.

Gandzasar
Complexe monastique de Gandzasar depuis le nord-est (Sourp Hovhannes Mkrtitch à droite, gavit à gauche).
Complexe monastique de Gandzasar depuis le nord-est (Sourp Hovhannes Mkrtitch à droite, gavit à gauche).
Présentation
Nom local (hy) Գանձասար
Culte Apostolique arménien
Type Monastère
Début de la construction XIIIe siècle
Style dominant Arménien
Site web www.gandzasar.comVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Haut-Karabagh[1]
Région Martakert
Province historique Artsakh
Coordonnées 40° 03′ 27″ nord, 46° 31′ 50″ est
Géolocalisation sur la carte : Haut-Karabagh (2020-2023)
(Voir situation sur carte : Haut-Karabagh (2020-2023))
Gandzasar

Histoire

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Selon la tradition populaire arménienne le nom du monastère provient de celui de la montagne que les habitants appellent Gandzasar, en raison de la présence de mines d'argent (en arménien la racine gandz signifie « trésor » et sar « montagne »)[8].

Gandzasar est mentionné pour la première fois par le catholicos arménien Ananias Ier de Moks au milieu du Xe siècle. Le prince Hassan-Djalal Dola mari pieux, craignant Dieu, humble par ses origines, arménien[9] en a fait réaliser la construction à la place de l'ancienne et l'a consacrée solennellement le . Selon la légende, la tête de Jean le Baptiste coupée sur ordre d'Hérode Antipas a été amenée à Gandzasar du royaume arménien de Cilicie à l'époque d'une des croisades, et a été enterrée dans l'église qui a reçu alors le nom de Jean-le-Baptiste (en cyrillique arménien :Сурб Ованес Мкртыч).

La construction de l'église s'est déroulée de 1216 à 1238, comme indiqué sur la tombe de Gasan Djalal.

 
Écrits de Gasan Djalal en ancienne langue arménienne

Architecture

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L'église est décorée de bas-reliefs représentant la crucifixion, Adam et Ève et encore d'autres figures de pierre parmi lesquelles celles des princes de la principauté de Khatchen, tenant au-dessus de leur tête un modèle de la cathédrale. Le dôme de l'édifice surmonté d'un chatior en forme de parasol est remarquable. De même le tambour recouvert d'une grande variété de motifs ornementaux témoigne d'une grande virtuosité des artisans. L'archéologue A Jakobson s'exprime à ce propos dans des termes élogieux comparant sa forme à celle d'un bijou précieux [10]. Le professeur Charles Diel (1859—1944) de l'Université de Paris incluait déjà cette église en 1927 dans la liste des chefs-d'œuvre de l'art arménien et mondial [11].

Le monastère

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Le complexe monastique est composé d'une église principale, Saint-Jean-Baptiste (Սուրբ Յովհաննու Մկրտիչ եկեղեցի en arménien), construite entre 1232-1238 et dotée d'un gavit édifié en 1238, d'un grand scriptorium, ainsi que des khatchkars. Le monastère est devenu le siège des catholicos albaniens. Gandzasar est officiellement rattaché à Etchmiadzin, le siège de l'Église apostolique arménienne, mais garde une certaine autonomie, ce qui fait du monastère le principal centre intellectuel de la région. Il fut endommagé pendant la guerre du Haut-Karabagh. Il a été récemment restauré.

Situation actuelle

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Mur extérieur de Gandzasar. En 2005. Inscription en arménien : « L'église a été pilonnée le 29 octobre 1992. Projectiles non explosés. Ne pas toucher »

À la suite du bombardement par l'aviation azerbaïdjanaise, le monastère a été gravement endommagé lors du conflit frontalier au Haut-Karabagh entre 1991 et 1994. Le , le monastère a été soumis à des tirs de roquettes qui ont endommagé l'église principale et détruit le bâtiment monastique [12]. À l'heure actuelle le monastère a été restauré et un complexe de formation a été ajouté pour le séminaire.

Le , un « grand mariage » a eu lieu dans le Haut-Karabagh avec 687 couples, dont 550 se sont mariés dans la cathédrale de Ghazanchetsots et 137 dans la monastère de Gandzasar[13]

Le , les 770 ans de la fondation du monastère font l'objet d'une grande commémoration en présence des dirigeants et du clergé du Haut-Karabagh. Pargev Martirossian, chef spirituel du diocèse d'Artsakh de l' Église apostolique arménienne a participé à une liturgie dans la cathédrale de Jean Baptiste. À Stepanakert, de nombreux invités de marque venus d'Arménie et de l'étranger ont suivi les festivités organisées par les groupes culturels et ont visité l'exposition.

Vie dans le monastère

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Aujourd'hui le monastère est toujours en fonction. Outre la cathédrale, on y trouve des cellules monastiques, une bibliothèque, une trapeznaïa, un séminaire, des bâtiments de ferme et un magasin. Le monastère accueille aussi le bureau du Catholicosat Aghvank construit au XVIIIe siècle.

Références

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  1. Pour le statut international du Haut-Karabagh, cf. l'article « Haut-Karabagh ».
  2. Jakobson A. (Якобсон А. Л.), « histoire de l'architecture d'Arménie du Moyen Âge (Gandzasar, monastère du XIIe s. », 1, Erevan., Наука,‎ , p. 447 (lire en ligne):

    La principauté de Khachen était sur le territoire d'Arrana, mais ce terme est un nom de lieu sans référence à l'ethnicité

  3. A L Jakobson, Essai sur l'histoire de l'architecture de l'Arménie du V—XVII ss., Moscou-Léningrad,,
  4. Victor Schnirelmann/ Шнирельман, Guerre des mémoires

    Dans les années 1970 les historiens d'Azerbaïdjan ont passé sous silence l'appropriation du patrimoine historique arménien. La principauté de Khatchen est devenue caucasienne albanaise, et le monastère de Gandzasar a été présenté comme étant un monument historique de cette Albanie caucasienne au motif que les Catholicos locaux s'identifiaient à l'église albanaise du Caucase (Geyushev, 197За; 1976). En 1986, à Bakou, une brochure a été publiée dans la série « Monuments de la culture matérielle de l'Azerbaïdjan » qui présente ainsi le monastère de Gandzasar. En même temps les auteurs de la publication omettent de dire que le monastère était un exemple unique de l'architecture arménienne des X—XIII s.

  5. Peter Cowe, The Armenian People From Ancient to Modern Times: The Dynastic Periods: From Antiquity to the Fourteenth Century, vol. I, St. Martin’s Press, , 304 p., Medieval Armenian Literary and Cultural Trends (Twelfth-Seventeenth Centuries)

    En plus de résoudre avec succès les problèmes architecturaux , les églises monastiques arméniennes présentaient la possibilité de réaliser une composition autour du tambour du dôme, comme à Gandzasar, ou une sculpture en haut-relief sur la façade comme sur l'impressionnant front ouest de Noravank d'Amagh(o)u.

  6. Maria Cristina Carile. Buildings in their patrons' hands? The multiform function of small size models between Byzantium and Transcaucasia
  7. Pendant la période soviétique le monastère de Gandzasar de Saint-Jean-Baptiste a été fermé. Il n'a été rouvert que le . Dans les décisions du conseil des ministres de la RSS d'Azerbaïdjan № 140 du 2 avril 1968 et № 145 du 27 avril 1988, ont été approuvées les listes des monuments protégés sur le territoire de l'Azerbaïdjan il n'est pas mentionné
  8. Victor Schnirelmann, Guerre des mémoires(Войны памяти)
  9. Kirakos Gandzaketsi. Histoire d'Arménie, гл.55
  10. См.: А. Л. Якобсон, «Гандзасар». Ереван, 1987.
  11. Diehl, Charles, Bell, Harold (translation). Byzantine Portraits. New York: Alfred A. Knopf, 1927, стр. 43
  12. Отчёт лорда Хилтона о посещении Нагорного Карабаха Gandsazar Monastery: deliberately bombed by Azeri aircraft. A monastic building was destroyed but the Church was fortunately missed
  13. (ru) В Нагорном Карабахе состоялась коллективная свадьба

Voir aussi

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Article connexe

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Lien externe

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