Galerie Vollard
La galerie Vollard est une galerie d'art française, active à Paris entre 1893 et 1924.
Type | |
---|---|
Siège | |
Pays |
Histoire du lieu
modifierVers 1890, Ambroise Vollard, alors étudiant en droit, se fait embaucher dans une petite galerie parisienne, L'Union artistique, tout en revendant dessins et estampes, trouvés sur les quais, signés par Constantin Guys, Steinlen ou Félicien Rops, en son appartement situé à Montmartre[1].
La première adresse de la galerie est le 37 rue Laffitte, à Paris : de taille modeste, elle ouvre en .
Vollard s'est lancé grâce à deux transactions : d'une part, l'acquisition auprès de la veuve du peintre Édouard Manet, de dessins et esquisses, un lot exposé en et qui lui permet de devenir l'agent d'Auguste Renoir et d'Edgar Degas ; d'autre part, l'achat, à la mort du Père Tanguy en , d'un certain nombre de tableaux de Paul Cézanne, Gauguin et Van Gogh à très bon marché, lot qu'il expose au mois de juin suivant[1].
La galerie déménage plusieurs fois au cours de son existence : au 39 rue Laffitte, 9e arrondissement de Paris en , puis au 6 de la même rue en [1] ; puis son activité se réduit en 1908, et la galerie ferme en , au début du conflit mondial. En 1918, Vollard reçoit ses clients dans son appartement au 28 rue de Gramont, 2e arrondissement. Vers 1924, il ouvre un espace dans son hôtel particulier, rue de Martignac, 7e arrondissement, seulement à de rares privilégiés. Vers 1936-1937, il prend comme assistant et courtier Erich Šlomović.
Cette galerie accueillit les expositions consacrées à plusieurs peintres aujourd'hui importants et souvent pour la première fois, notamment Vincent van Gogh (1895, un échec), Paul Cézanne (), les « peintres-graveurs » (), Van Gogh (fin 1896, nouvel échec), les élèves de l'Académie Julian (1897), Eugène Murer (), André Sinet (avril-), Paul Gauguin (1898), Pablo Picasso (juin-), Kees van Dongen (), etc.
L'exposition des « peintres-graveurs » donne naissance à son activité d'éditeur : avec Auguste Clot, il propose un premier album contenant sous la forme d'un portfolio une suite de lithographies en couleurs[1], expérience qui fut renouvelée avec l'Album d'estampes originales de la galerie Vollard (1897), mais ne rencontre pas le succès escompté. Vollard continue cependant à éditer des recueils d'estampes, des bronzes et des livres d'art[2].
Vollard renonça à vendre Van Gogh après 1898 et les tenants du pointillisme, qu'il avouait ne pas comprendre[1]. En revanche, il investit massivement dans les impressionnistes, pour compenser ses prises de risques.
La galerie est représentée dans plusieurs tableaux, dont l'Hommage à Cézanne de Maurice Denis ou, pour ce qui concerne sa cave, Le Dîner à la cave de Pierre Bonnard.
Lorsque Vollard meurt dans un accident de voiture le , il aurait laissé un stock d'œuvres estimé à plusieurs milliers de lots[1].
Notes
modifier- « De Cézanne à Picasso, chefs-d'œuvre de la galerie Vollard », musée d'Orsay, 2007 — notice détaillée sur l'exposition.
- [PDF] « Édition limitée. Vollard, Petiet et l’estampe de maîtres », communiqué de presse de l'exposition du Petit-Palais, printemps 2021 — en ligne.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Ambroise Vollard, Souvenirs d'un marchand de tableaux, Paris, Albin Michel, 1937 — réédition en 2005 (ISBN 9782226158673)
Liens externes
modifier