Gagik Ier d'Arménie
Gagik Ier (en arménien Գագիկ Ա ; mort en 1020) ou Gagik Chahanchah (Գագիկ Շահնշահ, « Gagik le Roi des rois ») est un membre de la famille arménienne des Bagratides, roi d'Arménie de 989 à 1020 et fils d'Achot III, roi d'Arménie.
Gagik Ier | |
Statue aujourd'hui perdue représentant Gagik Ier en donateur, église Saint-Grégoire de Gagik, Ani. | |
Titre | |
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Roi d'Arménie | |
– (31 ans) |
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Prédécesseur | Smbat II |
Successeur | Hovhannès-Smbat III |
Biographie | |
Dynastie | Bagratides |
Date de décès | |
Père | Achot III |
Mère | Khosrovanoush |
Conjoint | Katramidé de Siounie |
Enfants | Hovhannès-Smbat III, Achot IV, Abas, Kouschkousch. |
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Biographie
modifierIl succède à son frère Smbat II en 989. Gagik continue, comme ses prédécesseurs, à enrichir sa capitale Ani d'églises et de monastères, parmi lesquels l'église Saint-Grégoire, attribuée à l'architecte Tiridate et construite sur le modèle de l'église de Zvartnots, près d'Erevan. Lors de la fouille de cette église en 1906, on a retrouvé en morceaux la statue de Gagik tenant un modèle de son église. Cette statue est aujourd'hui perdue (à l'exception d'un fragment conservé au musée d'Erzurum) mais il en subsiste des photographies[1]. En 992, le patriarche Sargis Ier transfère à Ani le siège patriarcal.
En 996, le curopalate David, seigneur de Tayk, enlève aux musulmans la ville de Mantzikert. L'émir d'Azerbaïdjan lève une armée pour reprendre la place. Davith appelle les princes arméniens à son aide, et Abas Ier Bagratouni, roi de Kars et cousin, et Gourgen Ier Bagratouni, roi de Lorri et frère de Gagik, y répondent. L'émir est battu, et la région de Bagrévand revient à David, qui est vassal de l'empire byzantin. David de Tayk meurt le . En échange du pardon après une révolte, il s'était engagé à léguer ses états à l'empire.
L'empereur Basile II vient prendre possession du Tayk, il reçoit l'hommage des nobles du Tayk et en profite pour recevoir celui des rois voisins : Bagrat III, roi de Géorgie, Abas Ier, roi de Kars et les frères Gourgen-Khatchik et Sénéqérim-Hovhannès, rois de Vaspourakan. Prudent, Gagik préfère ne pas se rendre à la convocation impériale. Basile ne peut lui imposer l'hommage, mais excite contre lui des vassaux indociles. Dans les royaumes soumis par Byzance, le clergé grec progresse et cherche à convertir de force les Arméniens à la religion orthodoxe. Gagik meurt en 1020[2], tout en ayant résisté aux menées impériales.
Postérité
modifierIl a épousé Katramidé de Siounie, fille de Vasak VI, roi de Siounie[3], qui a donné naissance à :
- Hovhannès-Smbat III († 1041), roi d'Arménie ;
- Achot IV († 1041), roi d'Arménie ;
- Abas, co-roi ;
- Kouschkousch, mariée à Sénéqérim-Hovhannès Arçrouni, roi de Vaspourakan.
Notes et références
modifier- (en) « The Statue of King Gagik », sur VirtualANI (consulté le ).
- Samuel d'Ani le fait mourir en 470 de l'ère arménienne (16 mars 1021-15 mars 1022) mais Marie-Félicité Brosset rectifie son calcul et propose 1020.
- René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071 [détail des éditions], p. 519.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Jean-Michel Thierry, « Les principautés et royaumes arméniens (IXe – XIe siècles). Une frontière de la civilisation chrétienne », Gérard Dédéyan (dir.), Les Arméniens. Histoire d'une chrétienté, Toulouse, Éditions Privat, , p. 26-31.
- René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071 [détail des éditions], p. 518-20, 535-36, 539-41.
- René Grousset, L'Empire du Levant : Histoire de la Question d'Orient, Paris, Payot, coll. « Bibliothèque historique », (réimpr. 1979), 648 p. (ISBN 978-2-228-12530-7), p. 143-144 et 149-152.
- Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 122.
Liens externes
modifier
- (en) « Armenia », sur Foundation for Medieval Genealogy (consulté le ).