Gabriel de Rumine, né à Lausanne le et mort à Bucarest le [1], est un ingénieur-constructeur, voyageur, photographe et mécène suisse.

Gabriel de Rumine
Portrait de Gabriel de Rumine, gravure dans La Patrie suisse, 1906
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BucarestVoir et modifier les données sur Wikidata
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Basile de Rumine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Biographie

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Quand les parents de Gabriel de Rumine, la princesse Catherine de Schakowskoy et le prince Basile de Rumine, quittent leur Russie natale, ils séjournent en Italie et en Allemagne, notamment à Dresde, avant de s’installer en Suisse, à Lausanne, en septembre 1840. Ils descendent à l’hôtel du Faucon avant de s’établir dès le début du mois d’octobre dans la Villa Sainte-Luce, chez La Rochejaquelein, en bas de la rue du Petit-Chêne.

Gabriel de Rumine naît à la Villa Sainte-Luce le . En avril, la famille se déplace dans la campagne de Champittet, à Pully. La famille de Rumine voyage par la suite beaucoup, à la recherche de stations de cures propices à la santé de Basile de Rumine, dont la santé est fragile. Le frère de Gabriel, Jules, vient au monde à Baden, en Allemagne, le .

De retour en Suisse fin 1842, les de Rumine louent la Villa Rosemont. Puis, entre 1845 et 1846, ils font construire à Lausanne une propriété, la Villa L’Églantine, à l’endroit de l’actuel chemin Messidor, dans laquelle la famille vit dès 1847. Son père y meurt le . Jules meurt 4 ans plus tard, le , à Varèse. Marc Dufour, qui est orphelin, est recueilli à L'Églantine afin de tenir compagnie à Gabriel de Rumine et ils se lient d'amitié[2].

Dès 1854, Gabriel de Rumine entre au collège Galliard, à Lausanne. En 1854, l'éducation de Gabriel de Rumine est confiée au précepteur et scientifique Charles-Théophile Gaudin, qui a alors 32 ans[2]. Gabriel de Rumine entre à l’Académie de Lausanne en 1859, en sciences et lettres. En 1960, lui et Marc Dufour, alors élèves au Gymnase de Lausanne, entreprennent un voyage en Angleterre de un mois et demi avec Charles-Théophile Gaudin[2]. En 1858, il est membre de la Société vaudoise des sciences naturelles. Il s'inscrit à l’École spéciale (future École d'ingénieurs) en 1861.

Madame de Rumine et Charles-Théophile Gaudin travaillent sur le projet d'un « musée industriel » qui pourrait contribuer à la formation de Gabriel. Sa construction est entreprise en juin 1861 et il est inauguré le , à Lausanne. La veille, le Conseil communal de Lausanne octroie à Gabriel et à sa mère la bourgeoisie d'honneur de Lausanne. Le Grand Conseil naturalise Gabriel le 26 mai.

Gabriel de Rumine obtient son diplôme d’ingénieur-constructeur le et adhère à la société d'étudiants de Zofingue.

Durant sa vie, Gabriel de Rumine voyage beaucoup, notamment avec sa mère et son précepteur. Pendant ses voyages, il s'adonne notamment à la photographie. Après la mort de son précepteur le , puis celle de sa mère, d'une affection pulmonaire, le , Gabriel de Rumine part en Amérique, puis à Paris en 1868 où il se fait construire, en 1870, un hôtel particulier à proximité du parc Monceau. Il revient à Lausanne au début de l'année 1871, atteint de la variole.

 
Le Palais de Rumine

Guéri de la variole, il décide de partir pour un voyage à Constantinople, en passant par Venise, Vienne, Budapest et Bucarest. Gabriel de Rumine n'atteindra jamais Constantinople. Il arrive à Bucarest souffrant de la fièvre typhoïde. Il y meurt le , à l'âge de 30 ans. Son corps est rapatrié à Lausanne et enterré le 3 septembre au cimetière d'Ouchy. Exhumés le , ses restes sont transférés à celui de Montoie.

Rentier jouissant de la fortune de son père, il avait écrit le , peu avant de partir pour Constantinople, un testament qui est ouvert le  : il lègue la somme d'1,5 million de francs à la ville de Lausanne pour qu'elle soit placée dans de bonnes conditions et doublée, puis utilisée pour un édifice qui devait être jugé, 15 ans après sa mort, d'utilité publique par une commission de dix membres, choisie pour moitié par les professeurs de l'Académie et pour l'autre par les magistrats de la ville. Il donne en outre 100 000 francs à l'École de théologie libre, 120 000 francs à la Société vaudoise des sciences naturelles, 5 000 francs au Club alpin, 20 000 francs à diverses institutions et fait des legs importants à des particuliers, dont 100 000 francs à l'ophtalmologue Marc Dufour.

En 1872, une décision municipale donne le nom de Gabriel de Rumine à une rue de Lausanne, située entre l'avenue du Théâtre et l'avenue du Léman.

Références

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  1. Extrait du registre des décès de l'État Civil de Lausanne (cote Ed-71-59, p. 319, N°1361) : « Le sept Juin mil huit cent septante-un, le vérificateur des décès à Bucarest a déclaré que Gabriel de Rumine âgé de trente ans & demi, né à Lausanne, fils de feu Basile & de Catherine de Rumine est décédé à Bucarest, rue Mogochoï N°35, le six juin mil huit cent septante-un à neuf heures du soir. L'acte original en roumain & la traduction en français dûment signés & légalisés restent en dépôt dans les archives de la cure ainsi que la lettre du Département de Justice & Police, m'autorisant faire la présente inscription. Signé : Audemard. » Écrit en marge de l'inscription : « Les dates contenues dans l'acte de décès ci-contre sont celles de l'ancien calendrier encore en usage en Roumanie d'où il résulte que d'après notre nouveau Calendrier la date du sept Juin doit être remplacée par du dix-neuf Juin & celle du six par dix-huit. L'off. de l'Etat Civil: signé : Ch. Chevallaz. »
  2. a b et c Catherine Kulling, Les collections du Musée industriel de Lausanne. Catalogue, Lausanne, Musée historique de Lausanne, , 280 p. (ISBN 978-2-9700592-4-0), p. 13

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Alexis de Loës, "M. et Mme de Rumine", in La Revue du dimanche, 4.11.1906
  • William Hauptmann, "Charles Gleyre et la famille Gaudin : leurs rencontres peu connues à Lausanne et à Paris", in Revue historique vaudoise, 1983, p. 93
  • Louis Rambert, Mémoire au Conseil fédéral suisse pour Madame de Morose, domiciliée à Moscou et pour Madame Terroux, née princesse de Schahowskoï à Genève (...), 1872
  • Suisse-Russie: contacts et ruptures, 1813-1955, éd. par A. Fleury et D. Tosato-Rigo, Berne, 1994, p. 178-181
  • Convention entre l'État de Vaud et la Commune de Lausanne au sujet de l'affectation du legs de Rumine, août 1888, p. 1
  • Louis Polla, Rues de Lausanne, Lausanne, éditions 24 heures, , 138-140 p. (ISBN 2826500503)

Liens externes

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