Gabriel Hanotaux
Albert Auguste Gabriel Hanotaux, né le à Beaurevoir (Aisne) et mort le à Paris (Seine), est un diplomate, historien et homme politique français.
Gabriel Hanotaux | |
Gabriel Hanotaux, photographié en 1898 par Paul Nadar. | |
Fonctions | |
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Fauteuil 29 de l'Académie française | |
– (47 ans et 3 jours) |
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Prédécesseur | Paul-Armand Challemel-Lacour |
Successeur | André Siegfried |
Ministre des Affaires étrangères | |
– (2 ans, 1 mois et 30 jours) |
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Président | Félix Faure |
Premier ministre | Jules Méline |
Gouvernement | Méline |
Prédécesseur | Marcellin Berthelot |
Successeur | Théophile Delcassé |
– (1 an, 4 mois et 1 jour) |
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Président | Sadi Carnot Félix Faure |
Premier ministre | Charles Dupuy Alexandre Ribot |
Gouvernement | Dupuy II Dupuy III Ribot III |
Prédécesseur | Jean Casimir-Perier |
Successeur | Marcellin Berthelot |
Député français | |
– (3 ans, 6 mois et 24 jours) |
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Élection | 18 avril 1886 (partielle) |
Circonscription | Aisne |
Législature | IVe (Troisième République) |
Prédécesseur | Jean Louis Henri Villain |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Beaurevoir |
Date de décès | (à 90 ans) |
Lieu de décès | Paris |
Sépulture | Cimetière de Passy |
Nationalité | France |
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Il joue un rôle important dans l'expansion de l'empire colonial français, notamment en Afrique, à la fin du 19e siècle[1].
Biographie
modifierJeunesse et études
modifierGabriel Hanotaux est le fils d'Édouard Hanotaux, notaire, et de son épouse née Viginie Martin. Il fait ses études au lycée impérial de Saint-Quentin. Son père meurt et il poursuit ses études à Paris. Encouragé par le directeur de l'École des chartes, Jules Quicherat, qui lui reproche une absence de méthode[2], Gabriel Hanotaux suit l'enseignement de cette école, mais, peu désireux de devenir archiviste, devient, à la demande de Gabriel Monod[3], maître de conférences à l'École pratique des hautes études en 1880.
Parcours professionnel
modifierEn 1879, il intègre les cadres du ministère des Affaires étrangères comme secrétaire-adjoint et gravit un à un les échelons de la carrière diplomatique. Il sert notamment comme secrétaire d'ambassade à Constantinople. Il s'intéresse très tôt aux questions coloniales au contact de Jules Ferry. Il collabore au journal La République française. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur le 30 décembre 1882.
Gabriel Hanotaux est le frère de Karl Hanotaux (1852-1927)[4] et le parent par sa mère de l'historien et sénateur Henri Martin, qui est picard comme lui et auquel il a consacré un livre. Il a aussi fréquenté, dans les milieux littéraire et artistique, Barbey d'Aurevilly, Paul Bourget, Léon Bloy et Sarah Bernhardt[5].
Élu député de l'Aisne en 1886, il est battu en 1889. Il milite dans le camp républicain aux côtés de Gambetta et de Jules Ferry, dont il sera le chef de cabinet lorsque celui-ci est nommé président du Conseil en 1883. En 1892, il est chargé de négocier avec sir Charles Tupper, haut commissaire du Canada à Londres, un traité de commerce entre la France et le Canada qui sera signé l'année suivante.
Le , il devient ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Charles Dupuy. Il le demeure jusqu'au 14 juin 1898 avec toutefois une interruption durant le Gouvernement Léon Bourgeois du 1er novembre 1895 au 23 avril 1896[6]. Le 11 octobre 1894, il s'oppose aux poursuites contre le capitaine Dreyfus[7]. Méfiant à l'égard de l'Angleterre, il s'attache à créer un bloc continental européen capable de rivaliser avec l'Angleterre en établissant une alliance solide entre la France, l'Allemagne et la Russie, et combat sans relâche la volonté de revanche contre l'Allemagne. L'affaire Dreyfus rendra ces efforts illusoires. Il plaide également pour une politique de développement en Afrique, se faisant notamment l'avocat du chemin de fer transafricain.
Il est à nouveau ministre des affaires étrangères de 1896 à 1898 dans le gouvernement Jules Méline. Il s'attache à resserrer les liens entre la France et la Russie, et accompagne le président Félix Faure en visite officielle à Saint-Pétersbourg. L’incident de Fachoda en juillet 1898 est directement lié à sa politique africaine et à sa défiance à l'égard de l'Angleterre. C'est à cette époque qu'il fréquente le salon de Madame Arman de Caillavet, l'égérie d'Anatole France. Il épouse Jéronime Victorine Négadelle en 1905, mais elle meurt un an plus tard.
En 1909, il est le président-fondateur du Comité France-Amérique (CFA)[8]. Il sera l'instigateur de plusieurs missions dont la : Mission Champlain (1912), la Mission Fayolle (1921) et la Mission Jacques Cartier. En 1914, il participe à la création du Comité de Secours national de France dont il devint vice-président qui utilisait les locaux du CFA[9]. Il épouse en 1913 Marie de la Crompe de la Boissière veuve de Gustave Lambert.
Délégué de la France à la Société des Nations, il participe aux première (15 novembre-18 décembre 1920), deuxième (5 septembre-5 octobre 1921), troisième (4 septembre-30 septembre 1922) et quatrième (3 septembre-29 septembre 1923) assemblées générales. Il s'oppose notamment à l'admission de l'espéranto comme langue de travail de la Société des Nations.
Il est élu à l'Académie française au fauteuil 29 le et à l'Académie de Rouen le .
Il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur, le 24 juillet 1934[10] puis de grand-croix le [11].
Il est enterré au cimetière de Passy (15e division). Son épouse en secondes noces (Marie Charlotte Nathalie de La Crompe de La Boissière) est décédée en 1952. Le couple n'a pas eu d'enfants. Leurs niece France Boyer de Fonscolombe (née France de La Crompe de La Boissière) à vécu une grande parti de ça jeunesse avec eux.
Parcours professoral
modifierGabriel Hanotaux enseigne quelque temps à l'École libre des sciences politiques. Pierre Rain rapporte qu'il dispensa un cours sur les « négociations les plus délicates de la fin du XIXe siècle »[12].
Gabriel Hanotaux a publié divers ouvrages historiques dont le plus connu et le plus important est l'Histoire du cardinal de Richelieu (2 vol., 1888). Il est aussi l'auteur d'un essai de référence sur les Origines de l'institution des intendants des provinces (1884) et d'une Histoire de la France contemporaine (1871-1900) (1903-1908) qui est un classique. Il a également édité les Instructions des ambassadeurs de France à Rome, depuis les traités de Westphalie (1888).
Œuvres
modifier- Les Villes retrouvées (1881).
- Origines de l'institution des intendants des provinces, d'après les documents inédits (1884).
- Henri Martin, sa vie, ses œuvres, son temps, 1810-1883, frontispice de Jules-Louis Massard, Librairie Léopold Cerf, Paris, 1885, vii-340 p. (BNF 30574646). Consultable en ligne et téléchargeable sur Internet Archive.
- Études historiques sur le XVIe et le XVIIe siècle en France (1886).
- Recueil des instructions données aux ambassadeurs et ministres de France : depuis les traités de Westphalie jusqu'à la Révolution française (1888-1913).
- Essai sur les libertés de l'Église gallicane depuis les origines jusqu'au règne de Louis XIV (1888).
- Note sur la famille maternelle de Jean de La Fontaine (les Pidoux du Poitou et de l'Île-de-France) (1889).
- Paris en 1614 (1890).
- Histoire du cardinal de Richelieu, Paris, Félix Alcan, coll. « Bibliothèque de philosophie contemporaine » (1893-1903).
- Les Hommes de 1889 (1893).
- L'Affaire de Madagascar (1896).
- Tableau de la France en 1614, la France et la royauté avant Richelieu (1898).
- La Seine et les quais, promenades d'un bibliophile (1901).
- Du Choix d'une carrière (1902).
- L'Énergie française (1902).
- Histoire de la France contemporaine, 1871-1900 (1903-1908) Vol. I : Le gouvernement de M. Thiers, Vol. II : La Présidence du Maréchal de Mac Mahon - L'échec de la Monarchie, Vol. III : La Présidence du Maréchal de Mac Mahon - La constitution de 1875 et Vol. IV : La République Parlementaire disponibles sur Internet Archive.
- La Paix latine (1903).
- La jeunesse de Balzac. Balzac imprimeur 1825-1828, avec Georges Vicaire Paris, A. Ferroud, 1903, 1re édition. Librairie des Amateurs, A. Ferroud, F. Ferroud, 1921. La partie « Balzac imprimeur » recense et décrit tous les livres imprimés par Balzac dans son imprimerie.
- Le Partage de l'Afrique : Fachoda (1909).
- La Démocratie et le Travail (Flammarion, Bibliothèque de philosophie scientifique, 1910).
- La Fleur des histoires françaises (1911).
- Jeanne d'Arc (1911).
- Une commémoration franco-américaine. Pour un grand français, Champlain (1912).
- Études diplomatiques. La Politique de l'équilibre, 1907-1911 (1912).
- Histoire de la nation française (1913).
- La France vivante. En Amérique du Nord (1913).
- Études diplomatiques. 2e série. La guerre des Balkans et l'Europe, 1912-1913 (1914).
- Les Villes martyres. Les falaises de l'Aisne (1915).
- Pendant la grande guerre, I (août-décembre 1914) : études diplomatiques et historiques (1916).
- L'Énigme de Charleroi (1917), l'Édition française illustrée, Paris.
- L'Aisne pendant la Grande guerre (1919).
- Circuits des champs de bataille de France, histoire et itinéraires de la Grande guerre (1919).
- De l'histoire et des historiens (1919).
- Le Traité de Versailles du 28 juin 1919. L'Allemagne et l'Europe (1919).
- Joffre (avec le lieutenant-colonel Fabry) (1921).
- La Bataille de la Marne (1922).
- Georges Vicaire. 1853-1921 (1922).
- Histoire illustrée de la guerre de 1914, avec des illustrations d'Auguste Lepère – texte intégral (1924).
- Bibliophiles (1924).
- Le Général Mangin (1925).
- La Renaissance provençale. La Provence niçoise (1928).
- Préface des Mémoires d'Auguste Gérard, Plon, Paris (1928).
- Histoire des colonies françaises et de l'expansion de la France dans le monde (1929-1934), avec Alfred Martineau (Tome II, L'Algérie, disponible en ligne).
- Le Maréchal Foch ou l'homme de guerre (1929).
- Regards sur l'Égypte et la Palestine (1929).
- En Belgique par les pays dévastés (1931).
- Histoire de la nation égyptienne (1931-1940).
- L'Art religieux ancien dans le comté de Nice et en Provence (1932).
- À propos de l'histoire (avec Paul Valéry) (1933).
- Mon temps (1935-1947).
- Pour l'Empire colonial français (1935).
- Raymond Poincaré (1935).
Décorations
modifierNotes et références
modifier- Peter Grupp, Gabriel Hanotaux. Le personnage et ses idées sur l'expansion coloniale in Outre-Mers. Revue d'histoire, année 1971, no 213, pp. 383-406
- Voir Mon temps, t. 1 : « Je comprends, me dit-il. Vous n’êtes plus dans l’âge des écoles. Mais il n’en reste pas moins, je vous le répète, que vous manquez de méthode », p. 300.
- Mon temps, op. cit., p. 338 et suiv.
- qui fut directeur de la Société générale des industries économiques, conseiller général de l'Aisne, chevalier de la Légion d'honneur.
- Voir Mon temps, t. 1, Paris, Plon, 1933.
- Alban Lachiver, « Le soutien humanitaire canadien-français à la France en 1914-1918 », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 179, , p. 147 (JSTOR 25732264).
- Desachy, Répertoire de l'affaire Dreyfus 1894-1899, p. 14.
- Alban Lachiver, « Le soutien humanitaire canadien-français à la France en 1914-1918 », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 179, , p. 148 (JSTOR 25732264).
- Alban Lachiver, « Le soutien humanitaire canadien-français à la France en 1914-1918 », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 179, , p. 149 (JSTOR 25732264).
- Wattel 2002, p. 208.
- Wattel 2002, p. 628.
- Pierre Rain, L'École Libre Des Sciences Politiques, Fondation nationale des sciences politiques, (ISBN 978-2-7246-0033-9, lire en ligne)
- « Cote LH/1264/55 », base Léonore, ministère français de la Culture.
- Guia Oficial de España, 1910, p. 157.
Sources biographiques
modifier- « Gabriel Hanotaux », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition].
- Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Paris, Archives et Culture, , 701 p. (ISBN 978-2-35077-135-9), p. 208.
Voir aussi
modifierLiens externes
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