Fraternité Saint-Vincent-Ferrier
La Fraternité Saint-Vincent-Ferrier, dont le seul couvent se trouve à Chémeré-le-Roi en Mayenne, est une communauté religieuse catholique traditionaliste d'inspiration dominicaine mais non affiliée à l'ordre des Prêcheurs.
Fraternité Saint-Vincent-Ferrier | |
Ordre de droit pontifical | |
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Approbation pontificale | 28 octobre 1988 |
Type | Institut religieux de droit pontifical |
Spiritualité | Règle de saint Augustin |
But | spiritualité, formation, famille |
Structure et histoire | |
Fondation | 1979 Chémeré-le-Roi |
Fondateur | Louis-Marie de Blignières |
Abréviation | F.S.V.F. |
Patron | Saint Vincent Ferrier |
Site web | http://www.chemere.org/ |
Liste des ordres religieux | |
Elle se rapproche du Saint-Siège et devient un institut religieux de droit pontifical en 1988.
Histoire
modifierEn 1979, Louis-Marie de Blignières, issu d'une famille de la bourgeoisie de Picardie, fonde le prieuré d'études Saint-Thomas à Chémeré-le-Roi avec un groupe de jeunes hommes dont plusieurs sont issus du Mouvement de la jeunesse catholique de France[1].
Blignières reçoit l'habit dominicain de Guérard des Lauriers, l'un des principaux sédévacantistes et sédéprivationnistes français[1] avec lequel de Blignières rompt en 1982, lorsqu'il apprend le sacre épiscopal clandestin de ce dernier par l'évêque excommunié Ngo Dinh Thuc[2].
En 1981, les premiers frères font profession et prennent l'habit dominicain[3].
Pour l'acquisition et la rénovation d'une grande maison dans la commune, la petite communauté bénéficie du soutien financier de donateurs traditionalistes jusqu'au schisme lefebvriste[4] : le groupe de Chéméré se détache progressivement de la théologie de la FSSPX « et de sa conception figée de l'Église »[4]. En effet, après une étude attentive des actes du concile Vatican II avec l'aide du théologien Brian Harrison (en), la communauté conclut par elle-même que le concile peut bien être lu dans la continuité de la tradition, Louis-Marie de Blignières reconnaissant publiquement son erreur[5].
Le fondateur saisit l'occasion que lui offre l'installation de la commission Ecclesia Dei la même année pour solliciter que la communauté soit érigée canoniquement comme institut religieux de droit pontifical, une démarche soutenue par l'évêque de Laval Louis-Marie Billé et bientôt sanctionnée favorablement par le pape Jean-Paul II[5] le 28 octobre 1988[2]. Les cinq premiers frères sont ordonnés prêtres le 23 décembre de la même année à l'abbaye de Fontgombault et l'approbation des constitutions définitives par le Saint-Siège a lieu en 1995[2].
Le père Louis-Marie de Blignières exerce sans discontinuité la fonction de prieur jusqu'en 2011. Le de cette année, le père Dominique-Marie de Saint-Laumer qui lui succède pour six ans[6]. En 2017, le père de Blignières est réélu prieur par le chapitre général de la Fraternité[7]. En 2023, le père Augustin-Marie Aubry lui succède[8].
En 2020, la communauté comptait 20 religieux dont 13 prêtres[9].
Liste des prieurs
modifierCouvent de Chémeré-le-Roi
modifierEn 1979, le père de Blignières s'installe dans une grande maison à la sortie du village de Chémeré-le-Roi en Mayenne. Grâce à l'aide de bienfaiteurs, des travaux de remise en état sont rapidement entrepris et une chapelle est aménagée dans les communs[10]. En 1991, une porterie est aménagée pour accueillir les visiteurs et retraitants qui est bénie en 1992 par Louis-Marie Billé, évêque de Laval[3]. Quelques années plus tard, en 1998, le nouvel évêque de Laval, Armand Maillard, vient bénir un nouveau bâtiment faisant usage de cuisine et de réfectoire et relié à la chapelle par un demi-cloître[3].
Au fil des ans, le besoin d'une nouvelle église se fait sentir, la chapelle ne pouvant plus accueillir tous les fidèles lors des messes dominicales. Des plans sont établis dans les années 2010, et un appel de fonds est lancé en 2013[11].
Le 19 septembre 2015, la première pierre de la nouvelle église, à laquelle s'adjoint une hôtellerie, est bénie par Thierry Scherrer, évêque de Laval[10]. Trois ans plus tard, le 6 octobre 2018, l'archevêque Guido Pozzo, secrétaire de la commission pontificale Ecclesia Dei, consacre l'église sous le vocable de Notre-Dame-du-Rosaire[12].
En 2022, la communauté lance un appel aux dons pour la construction d'un grand autel en bois sculpté de style néo-gothique[13]. Un an plus tard, le samedi 30 septembre 2023, le nouvel autel est consacré par l'évêque émérite de Luçon, Alain Castet[14],[15].
Sedes Sapientiae
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Sedes Sapientiae | |
Pays | France |
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Langue | Français |
Périodicité | Trimestriel |
Genre | Presse religieuse |
Date de fondation | 1982 |
Ville d’édition | Chémeré-le-Roi |
ISSN | 0751-6681 |
Site web | Sedes Sapientiae |
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Depuis 1982[16], la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier édite une revue trimestrielle nommée Sedes Sapientiae (« trône de la sagesse » en latin). Elle est composée d'articles de sciences religieuses (théologie et philosophie) de tendance catholique traditionaliste et écrits par des religieux et des laïcs. En 2004, elle était diffusée à 1 300 exemplaires[17].
Affaire d'abus sexuels sur mineurs
modifierEn 2009, un prêtre de cette communauté, à Chémeré-le-Roi, reconnaît des abus sexuels sur mineur devant son prieur. Après un entretien avec l'évêque de Laval Thierry Scherrer, il se dénonce à la Gendarmerie. Exclu de la communauté puis réduit à l'état laïc durant l'enquête canonique, il est finalement condamné à deux ans de prison[18],[19],[20].
Notes et références
modifier- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Sedes Sapientiae (revue) » (voir la liste des auteurs).
- Landron 2015, p. 89.
- Yves Chiron, Histoire des traditionalistes, Paris, Tallandier, (ISBN 979-10-210-3942-1), p. 92
- « Qui sommes-nous ? », sur chemere.org (version du sur Internet Archive)
- Landron 2015, p. 90.
- Landron 2015, p. 91.
- Florence Eibl, « La foi doit être fortifiée », La Nef, no 239, (lire en ligne [archive du ])
- « Élection du Père Louis-Marie de Blignières Prieur de la Fraternité Saint-Vincent Ferrier », sur chemere.org, (archivé sur Internet Archive).
- Anne Marguet, « Un nouveau prieur pour la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier », L'Homme nouveau, (lire en ligne, consulté le )
- (it) Annuario Pontificio, Libreria Editrice Vaticana, (ISBN 9788826605999), p. 1388
- « Saint-Vincent-Ferrier : un chantier à 5,4 millions d'euros », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le )
- Julie Voisin, « En Mayenne. Une nouvelle église pour le petit village », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le )
- Emmanuel Blois, « Chémeré-le-Roi : l'église Notre-Dame du Rosaire est achevée », sur actu.fr, (consulté le )
- Élisabeth Caillemer, « Ce futur autel sera un véritable « catéchisme en images » », Famille Chrétienne, (lire en ligne, consulté le )
- « Un Autel à la gloire de Dieu », sur Diocèse de Laval, (consulté le )
- Richard de Seze, « À Chéméré-le-Roi, un autel qui prêche », sur france-catholique.fr, (consulté le )
- « Notice », sur catalogue.bnf.fr
- Bernard Peyrous, « L’évolution actuelle des intellectuels en France : Quelles perspectives pour une pensée catholique ? », Nouvelle Revue théologique, Casterman, vol. 126, no 3, , p. 376 (DOI 10.3917/nrt.263.0353)
- Martin Cotta, « En Mayenne, trois cas avérés de pédophilie dans l'Église en dix ans », France Bleu, (lire en ligne, consulté le )
- Martin Cotta, « Douze ans après les actes pédophiles d'un prêtre, Chémeré-le-Roi attend les conclusions du rapport Sauvé », sur France Bleu, (consulté le )
- Quentin Lanvierge, « Abus sexuels dans l'Eglise : trois cas en Mayenne », sur actu.fr, (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Olivier Landron, À la droite du Christ: Les catholiques traditionnels en France depuis le concile Vatican II (1965-2015), éditions du Cerf,
- Dominique Avon et Michel Fourcade, Un nouvel âge de la théologie ? 1965-1980 : Colloque de Montpellier, ,
Articles connexes
modifier- Motu proprio Ecclesia Dei
Liens externes
modifier
- Site officiel
- Ressource relative à la religion :