Franz Ziereis
Franz Ziereis, né le à Munich et mort le dans les locaux de l'ancien camp de concentration de Gusen, est un SS-Standartenführer[a], commandant du camp de concentration de Mauthausen-Gusen de 1939 jusqu'à sa libération par les forces américaines en 1945.
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Biographie
modifierEnfance et jeunesse
modifierZiereis naît d'un père, cocher, tué pendant la Première Guerre mondiale. Il passe huit ans à l'école élémentaire avant de devenir apprenti et coursier dans un grand magasin. Il étudie le commerce en cours du soir. À partir de 1922, il travaille plus ou moins régulièrement en tant que charpentier.
Il connaît diverses périodes de chômage et décide alors de s'engager dans l'armée en 1924 pour une durée de douze ans. Il est incorporé dans la Reichswehr le et revient à la vie civile le avec le grade de sergent.
Engagement et carrière dans la SS
modifierZiereis rejoint alors le parti nazi et s'engage dans la SS, s'étant vu proposer le grade de SS-Obersturmführer[b] avec de bonnes perspectives d'avancement.
Au début lui sont confiées des missions de nature militaire et ses supérieurs, dont Theodor Eicke, le félicitent pour ses aptitudes en tant qu'instructeur. En 1937 il devient le commandant du détachement de Brandebourg de la 22e Hundertschaft (une unité de cent hommes), appartenant à la division SS Totenkopf. Mais il se blesse sérieusement au genou à l'entraînement et doit subir une longue hospitalisation.
En 1938, Ziereis est transféré en Autriche, où il est chargé de l'entraînement de jeunes recrues SS du régiment Thuringia de la division SS Totenkopf.
Commandement du camp de Mauthausen-Gusen
modifierSur ordre du commandant de la division SS Totenkopf, il prend le commandement du camp de concentration de Mauthausen-Gusen le , en remplacement de Albert Sauer. Il est promu SS-Sturmbannführer[c] le .
En 1941 et 1942, il vit avec sa famille dans les bâtiments administratifs de la SS à St. Georgen/Gusen[1]. À Mauthausen, Ziereis aurait permis à son fils de onze ans de tirer au fusil sur les prisonniers depuis le balcon de sa résidence.
Il est promu SS-Standartenführer[a] le , en récompense de sa « réussite » en tant que commandant du camp.
Après la libération du camp de concentration de Mauthausen, le , il s'enfuit avec sa femme et son fils. Les soldats américains le retrouvent dans sa cabane de chasse sur le mont Phyrn en Haute-Autriche le . Ziereis tente de leur échapper, mais il est grièvement blessé par les tirs des soldats. Ramené à Gusen et interrogé, il prétend qu’un million à un million et demi de personnes ont été gazées dans le château de Hartheim près de Linz : ces affirmations, auxquelles aucun historien ne croit désormais[2], avaient probablement pour but de détourner l'attention des crimes commis à Mauthausen et Gusen et dans les nombreux camps annexes.
Transporté à l'hôpital militaire américain de Gusen, Ziereis y meurt le . Son cadavre est ensuite accroché à la clôture du camp de Gusen par d’anciens détenus[3].
Filmographie
modifierAu cinéma, Franz Ziereis apparaît en tant que personnage historique dans deux films :
- 2018 : Le Photographe de Mauthausen (El fotógrafo de Mauthausen) de Mar Targarona
- 2021 : Jaguar : joué par Jochen Horst
Notes et références
modifierNotes
modifier- Équivalent en France de colonel, mais il s'agit ici d’un grade dans le corps des gardes SS de camps de concentration.
- Équivalent en France de lieutenant, mais il ne s'agit pas ici d’un grade dans l'armée.
- Équivalent en France de commandant, mais il s'agit ici d’un grade dans le corps des gardes SS de camps de concentration.
Références
modifier- (de) Rudolf A. Haunschmied, Jan-Ruth Mills et Siegi Witzany-Durda, St. Georgen-Gusen-Mauthausen : concentration camp Mauthausen reconsidered, Norderstedt, Books on Demand, , 289 p. (ISBN 978-3-8334-7440-8, OCLC 360205649, lire en ligne), p. 88
- Germaine Tillion, Ravensbrück, Édition Point (ISBN 978-2-7578-5304-7), Annexe 3 Assasinat par gaz dans la chambre à gaz de Mauthausen - Appendice 4 (page 460)
- (de) Das Personenlexikon zum Dritten Reich - Wer war was vor und nach 1945, Frankfurt am Main, 2e édition, juin 2007, (ISBN 978-3-596-16048-8).
Voir aussi
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :