Francisco de Aldana

poète espagnol

Francisco de Aldana, né au royaume de Naples en 1537 et mort à Kasr al-Kabir (Maroc) le , est un militaire et l'un des poètes les plus importants de la langue espagnole du XVIe siècle, dans la deuxième phase de la Renaissance espagnole[1].

Francisco de Aldana
Biographie
Naissance
Décès
Activités
Poète, militaire, écrivain, diplomateVoir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Cosme de Aldana (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Genre artistique

Études sur ses origines

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Il n'y a aucune preuve certaine du lieu exact de sa naissance. Pour l'existence de différentes familles avec le même patronyme, son ascendance a été débattue pendant des siècles : Gil Polo, dans les dernières strophes du « Canto del Turia » (1564), mentionne un Aldana parmi les poètes valenciens de son temps[2], que Mayans (plus tard suivi par Ximeno[3]) identifie par erreur comme Francisco de Aldana et suppose qu'il est né à Valence. Torres Amat partage cette identification, mais déclare qu'il est né à Tortosa. Menéndez Pelayo les contredit en disant qu'il était probablement de Valencia de Alcántara[4], et encore Rodríguez-Moñino le ferait d'Alcántara[5]. Enfin, Elias L. Rivers, sur la base de quelques documents alors inédits, a déterminé qu'il était très probablement né dans le royaume de Naples[6], étant fils du militaire originaire d'Estrémadure Antonio de Aldana, lieu confirmé recemment par Nievas Rojas[7].

Vie et œuvre

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Il passe sa jeunesse à Florence, consacré à l'étude des langues classiques et des auteurs de l'Antiquité, dont il devient un bon connaisseur. Il est l'un des représentants du néoplatonisme dans la poésie espagnole. En tant que poète, il était tellement loué à son époque qu'on l'appelait le Divin.

Son frère Cosme publie en deux parties ( Milan, 1589 ; Madrid, 1591) ce qu'il a pu trouver de son œuvre, dans lequel se détachent notamment les sonnets où il révèle sa déception et son dégoût pour la vie militaire qu'il a menée et exprime son désir de se retirer dans une vie contemplative dans la solitude et au contact de la nature. Sont également importants une Fable de Phaéton en hendécasyllabes blancs, le très original Cantique du Christ crucifié et l'extraordinaire Épître à Arias Montano sur la contemplation de Dieu et ses exigences (1577), en tercets enchaînés, d'inspiration néoplatonicienne, qui s'est produite dans toutes les anthologies de poésie en espagnol comme œuvre classique par contenu et style :

Pienso torcer de la común carrera
que sigue el vulgo y caminar derecho
jornada de mi patria verdadera;
entrarme en el secreto de mi pecho
y platicar en él mi interior hombre,
dó va, dó está, si vive, o qué se ha hecho.
Y porque vano error más no me asombre,
en algún alto y solitario nido
pienso enterrar mi ser, mi vida y nombre
y, como si no hubiera acá nacido,
estarme allá, cual Eco, replicando
al dulce son de Dios, del alma oído.

Admiré par Francisco de Quevedo, qui a essayé de publier ses œuvres au XVIIe siècle pour combattre le cultisme, Cervantes mentionne son nom à côté de Boscán et Garcilaso, et dans le XXe siècle il était vénéré par les poètes de la Génération des 27 comme Luis Cernuda .

Carrière militaire

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Il se consacre à la carrière militaire, qui ne tarde pas à détester, en montrant une grande nostalgie de la vie contemplative. Il a combattu en tant que capitaine dans la bataille de Saint-Quentin et, avec le degré de général d'artillerie, dans les tiers des Flandres au service de Fernando Alvarez de Toledo, duc d'Albe, et pendant le siège de Haarlem il a été blessé au pied avec une balle d'arquebuse.

Il réside à la cour des Médicis à Florence, où il complète sa formation. Envoyé par Philippe II de Castille au service de Sébastien Ier de Portugal, il mourut avec Sébastien combattant les Sarrasins à la bataille de Kasr al-Kabir, une entreprise qu'il avait fortement déconseillé au roi.

Ouvrages

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Sonnets

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  • Al cielo
  • Alma Venus gentil, que al tierno arquero
  • ¿Cuál es la causa, mi Damón, que estando
  • Cuál nunca osó mortal tan alto el vuelo
  • El ímpetu cruel de mi destino
  • Es tanto el bien que derramó en mi seno
  • Galanio, tú sabrás que esotro día
  • Hase movido, dama, una pasión
  • Mil veces callo que romper deseo
  • Mil veces digo, entre los brazos puesto
  • Otro aquí no se ve que, frente a frente
  • Por un bofetón dado a una dama
  • Reconocimiento de la vanidad del mundo

Autres poèmes

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  • Carta para Arias Montano (également connue sous le titre d'Épître à Arias Montano)
  • Pocos tercetos escritos a un amigo

Références

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  1. Adalid Nievas Rojas, « Nuevos datos para la biografía de Francisco de Aldana (I). Años italianos », Rivista di Filologia e Letterature Ispaniche, Pisa, Edizioni ETS, no núm. XX,‎ , p. 45-84 (lire en ligne)
  2. Juan José López Sedano, Parnaso español: colección de poesías escogidas de los más célebres poetas castellanos, Madrid, Antonio de Sancha, (lire en ligne), p. 277
  3. Vicente Ximeno, Escritores Del Reyno De Valencia: Chronologicamente Ordenados desde el año M.CC.XXXVIII. de la Christiana Conquista de la misma Ciudad, hasta el de M.DCC.XLVIII, Valencia : Dolz, (lire en ligne), p. 171–
  4. Marcelino Menéndez y Pelayo, Antología de poetas líricos castellanos desde la formación del idioma hasta nuestros días, Madrid, Viuda de Hernando y ca., vol. 13, (lire en ligne), p. 461
  5. Antonio Rodríguez-Moñino, « Francisco de Aldana (1537-1578 », Castilla, Universitat de Valladolid, no núm. 2,‎ 1941-1943, p. 57-137
  6. Elias L. Rivers, The life and works of Francisco de Aldana, Yale University,
  7. Adalid Nievas Rojas, « La verdadera familia del Divino Capitán: dos ramas Aldana frente a frente », Revista de Estudios Extremeños, no (LXXV), II,‎ , p. 125-150 (lire en ligne)

Bibliographie

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  • A la soledad de nuestra Señora la Madre de Dios. Ms. Madrid, Biblioteca Nacional, 2058, fol. 138r-141v.
  • Canción a la Soledad de la Madre de Dios y Soneto al Sepulcro de Nuestro Señor. Edic. de B. J. Gallardo. En: Ensayo de una biblioteca española de libros raros y curiosos. Madrid: s.n., 1863, Vol. I, cols. 129-131.
  • Epistolario poético completo. Noticia preliminar por A. Rodríguez Moñino. Edic. de 500 ejemplares numerados. Badajoz: Diputación Provincial. Instituto de Servicios Culturales (Madrid, Graf. Ugina), 1946, 126 p.
  • Hombre adentro, Epístola de ... El Divino y Epístola moral a Fabio. Edic. de J. M: de Cossío. México: Séneca, 1941, 58 p.
  • Obras completas. Edic. de Manuel Moragón Maestre. Madrid: C.S.I.C., 1953, 2 v.
  • Octava de muerte del Serenísimo Príncipe don Carlos, del único Aldana. En: Rey de Artieda, A. Discursos, epístolas y epigramas de Artemidoro. Zaragoza: s.n., 1605, fols. 29v-30r.
  • Poesías. Ms. Madrid, Biblioteca Nacional, n. 17719.
  • Poesías. Ms. Madrid, Biblioteca Nacional, n. 18140.
  • Poesías. Prólogo, edición y notas de E. L. Rivers. Madrid: Espasa-Calpe, 1957, 151 p.
  • Primera parte de las obras que hasta agora se han podido hallar del capitán... Agora nuevamente puestas en luz por su hermano Cosme de Aldana. Milán: Pablo Gotardo Panda, 1589.
  • Primera parte de las obras. S.l.: s.n., s.a., 158 fols.
  • Retrato a Gabriel Lasso de la Vega. En: Lasso de la Vega, Gabriel. Cortés valeroso... Madrid: s.n., 1588, Preliminares.
  • Segunda parte de las obras que se han podido hallar del capitán... Sacadas a luz nuevamente por Cosme Aldana. S.l.: s.n., s.a, 160 hs.
  • Segunda parte de las obras, que se han podido hallar. Madrid: Pedro Madrigal, 1591, 111 fols.
  • Soneto al sepulcro de Nuestro Señor. Ms. Madrid, Biblioteca Nacional, 2058, fol. 141v-142r.
  • Soneto. Florencia: Torrentino, 1563.
  • Todas las obras que hasta agora se han podido hallar... Agora nuevamente puestas en luz por Cosme de Aldana su hermano... Madrid: Luys Sánchez, 1593, 109 fols.

Liens externes

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