Francis Rose (peintre)

chorégraphe britannique

Sir Francis Cyril Rose, 4e baronnet des Roses de Montréal, né à Moor Park (Hertfordshire) le et mort à Londres le , est un peintre et décorateur de théâtre britannique.

Francis Rose
Christopher Wood, Nu dans une chambre (1930), Édimbourg, Modern Two. Portrait de Francis Rose[1].
Naissance
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Moor Park (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 70 ans)
LondresVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
Nationalité
Activités
Influencé par
Père
Sir Cyril Stanley Rose, 3rd Bt. (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Laetitia Rouy (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Dorothy Carrington (à partir de )
Beryl Norris (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Né à Moor Park (Hertfordshire) le 18 septembre 1909[2], Francis Rose est le fils de Laetitia Rouy, une agent artistique franco-espagnole fortunée et excentrique, et de Cyril Stanley Rose (1874-1915), écossais dont il hérite du titre de baronnet des Roses de Montréal ainsi que d'un héritage confortable alors qu'il est encore enfant[3].

Les relations de sa mère le mettent en contact dès son adolescence avec les l'avant-garde française qui gravite autour de Cocteau dont il fait la connaissance sur la Côte d'Azur[3] ; il fréquente ainsi Isadora Duncan, Natalie Clifford Barney, Radclyffe Hall, Christian Bérard, Max Jacob ou encore le tout jeune George Platt Lynes[3].

Francis Rose fait ses débuts en peignant des décors pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev. Il travaille parfois en collaboration avec son amant Christopher Wood, un autre peintre anglais[2]. Gertrude Stein lance sa carrière[2] en lui commandant plusieurs tableaux, notamment son propre portrait. Il réalise également les illustrations du Livre de cuisine d'Alice B. Toklas et demeure un ami proche de ces deux femmes qu'il visite fréquemment tant à Paris qu'à Bilignin[3]. Il est souvent rapporté que le célèbre vers de Gertrude Stein, « Rose is a rose is a rose is a rose », devenu le symbole de la répétition dans l'avant-garde, aurait été inspiré du peintre ou d'un de ses tableaux[4], bien qu'un examen des dates rende douteuse cette éventualité[5].

Devenu dépendant à l'opium, il a fait en 1930, grâce à son parrain Franz Von Papen, la connaissance du capitaine Ernst Röhm, politicien nazi qui est son aîné de vingt-trois ans et avec lequel il entretient une relation sentimentale qu'il décrit avec insistance comme platonique dans ses mémoires[3]. La même année, il connaît sa première exposition d'importance dans la galerie parisienne de Maria Cuttoli, qu'il partage avec Salvador Dalí[3].

Durant les années 1930, il multiplie les expositions et ventes d'œuvres à Paris, Londres, Chicago ou encore New York[3]. Entre 1929 et 1936, lorsqu'il est à Paris, il suit sa formation auprès de Francis Picabia et de José Maria Sert[2].

Lorsque Röhm est assassiné en 1934 sur ordre d'Hitler[6] au cours de la Nuit des Longs Couteaux, Rose, alors en convalescence d'une hépatite sur la Riviera, est absent de la maison qu'ils partagent en Bavière[3]. Marqué par cette disparition, il quitte l'Europe pour voyager en Asie avant de s'installer à Pékin où il rencontre un autre homosexuel en exil, l'écrivain et sinologue Harold Acton[3]. À la suite de l'invasion japonaise de 1937, les deux hommes doivent fuir la Chine[3]. En outre, à la suite de détournements puis la banqueroute de son gestionnaire de fortune Richard Whitney, Rose se retrouve ruiné[3].

En 1938, une rétrospective lui est consacrée à Paris au Petit Palais[2].

Francis voyage en France, en Afrique du Nord et en Italie avec l'écrivaine Dorothy Carrington (1910-2002) qu'il épouse en 1942. Ils divorcent en 1966, année ou lui est consacré une rétrospective à la South London Gallery. Francis Rose vit ses dernières années dans le dénuement, aidé par quelques amis, dont Cecil Beaton. Il meurt le 19 novembre 1979 à Charing Cross Road, à Londres[7].

Un certain nombre de ses œuvres sont conservées à New Haven à l'université Yale (collection Stein-Toklas) et au musée des Beaux-Arts de San Francisco.

Notes et références

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  1. (en) « Nude Boy in a Bedroom », notice sur nationalgalleries.org.
  2. a b c d et e (en) Frances Spalding et Judith Collins, 20th Century Painters and Sculptors, Antique Collectors' Club, (ISBN 978-1-85149-106-3), p. 381
  3. a b c d e f g h i j et k (en) Justin Spring, Secret Historian : The Life and Times of Samuel Steward, Professor, Tattoo Artist, and Sexual Renegade, Farrar, Straus and Giroux, (ISBN 978-1-4299-3294-3), p. 70-72
  4. Fred R. Shapiro, The Yale book of quotations, éd. Yale University Press, 2006 (article en ligne).
  5. Le poème Sacred Emily dont est extrait le vers a été écrit en 1913 et publié en 1922.
  6. "Lord Chaos, the Life of Sir Francis Rose", Nick Harvill, 20 décembre 2015, avec notamment une reproduction du tableau rouge Chambre d'hôtel à Paris (1938) [1]
  7. (en) Hugo Vickers, Cecil Beaton : The Authorised Biography, Hodder & Stoughton, (ISBN 978-1-5293-1625-4, lire en ligne), Pt 871

Bibliographie

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  • (en) Hugo Vickers, Cecil Beaton : The Authorised Biography, Hodder & Stoughton, (ISBN 978-1-5293-1625-4).
  • (en) The Unexpurgated Beaton : The Cecil Beaton Diaries as He Wrote Them, 1970-1980 (préf. Hugo Vickers), New York, Alfred A. Knopf, (ISBN 978-0-307-42952-0, lire en ligne).
  • (en) Saying life. The memoirs of Sir Francis Rose, éd.Cassell, 1961.

Annexes

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Liens externes

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