Francesco Serao
Francesco Serao, né le à San Cipriano d'Aversa et mort le à Naples, est un médecin, physicien, géologue et philosophe italien.
Biographie
modifierAprès avoir fait ses humanités au collège d’Aversa[1], Serao a été envoyé, à douze ans[2], à Naples, à l’école des jésuites. En 1722, ayant opté pour la carrière médicale, il a commencé ses études sous la direction de Niccolò Cirillo, l’un des professeurs les plus instruits de l’université de Naples[1], et qui pratiquait alors avec succès[2].
En 1725, une fois reçu docteur, il a ouvert des cours particuliers sur différentes branches de la médecine. Dès cette époque, il a combattu le cartésianisme et la théorie des ferments, qui dominaient alors la science à Naples, et jouissaient même de la protection de Cirillo[3].
En cherchant à faire triompher surtout la doctrine de Herman Boerhaave et les théories intra-mécaniciennes, il a rendu service à la physiologie en Italie[4]. La clarté de son enseignement, son érudition profonde, l’énergie avec laquelle il défendait les théories nouvelles, lui attiraient, par ailleurs, de nombreux étudiants[1].
En 1732, il a été agrégé, par voie de concours, au nombre des professeurs de l’Université de Naples[2]. Après y avoir d’abord enseigné l’anatomie et la physiologie, il a enseigné, en 1733, la pathologie, puis en 1740 la clinique[1].
En 1753, il a été nommé à la première chaire de médecine de Naples. À la suite d’un voyage en Italie du Nord, il a été nommé premier médecin du royaume et médecin particulier du roi Ferdinand IV, en 1778. Lorsque l’archevêque de Thessalonique a fondé la Reale Accademia delle scienze fisiche e matematiche di Napoli (d), Cirillo en est devenu le président, et Serao le secrétaire[1].
Lorsque le roi Charles V a chargé son Académie des sciences de publier l’histoire de l’éruption effusivo-explosive du Vésuve en 1737, c’est Serao qui a été chargé de la rédaction[1]. Ce traité, rédigé en latin, puis traduit en italien par l’auteur, et en français par Duperron de Castera[2], a longtemps passé pour le plus exact en pareille matière[1].
Il s’est également livré à une très intéressante étude sur les accidents faussement attribués à la piqure de la tarentule, qui a beaucoup contribué à dissiper les préjugés relatifs aux effets désastreux qui résulteraient de la morsure de cette araignée[1].
Atteint d’une maladie chronique l’ayant empêché de travailler pendant plusieurs années[5], il n’en est pas moins mort plus qu’octogénaire[2].
Publications
modifier- Vita Nicolai Cirilli, 1738.
- De suffocatis ad vitam revocandis, 1775.
- Consilia medica.
- Epistula ad Ioannonem Brunum sulla peste.
- De Castrensibus morbis.
- Istoria dell’incendio del Vesuvio accaduto nel mese di maggio 1737, Naples, stamperia di Novello de Bonis, 1738, in-8° et in-4°.
- Lezioni accademiche sulla tarantola, Naples, 1742, in-4°.
- Saggio di considerazioni anatomiche fatte su di un leone ; Descrizione dell’elefante, Osservazioni sopra un fenomeno occorso nell’aprire un cinghiale, Napoli Giuseppe De Bonis, 1766.
Traductions
modifier- (it) John Pringle, Osservazioni sopra le malattie dell’armate : e memorie sulle sostanze settiche ed antisettiche [« Observations on the diseases of the army in camp and garrison »], Bassano, , in-4° (OCLC 909488426).
Notes et références
modifier- Jacques Raige-Delorme, Amédée Dechambre (dir.), Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, t. 9 sep–sir 3e série, Paris, G. Masson & P. Asselin, , 785 p. (OCLC 1107019177, lire en ligne), p. 244.
- Ferdinand Höfer, Nouvelle Biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, avec les renseignements bibliographiques et l’indication des sources à consulter, t. 43 Sai-Sim, Paris, Firmin-Didot, , 1024 p. (lire en ligne), p. 774-5.
- Renato-Giuseppe Mazzolini (ill. Maria Laura Bardinet Broso), « Les Lumières de la raison : des systèmes médicaux à l’organologie naturaliste », dans Mirko Drażen Grmek (Dir.), Histoire de la pensée médicale en Occident, t. II De la Renaissance aux Lumières, Paris, Seuil, , 376 p., 22 cm (ISBN 978-2-02115-707-9, OCLC 881019810, lire en ligne), p. 93-115.
- (en) Italo Giglioli et Sir Norman Lockyer (dir.), « Domenico Cirillo and the chemical action of light in connection with vegetable irritability », Nature, Macmillan Journals, vol. 63, , p. 15-17 (lire en ligne).
- (it) Giovanni Gentile (éd.), « Lettere di Francesco Serao a Giambattista Morgagni », Giornale critico della filosofia italiana, Firenze, Le Lettere, 17e série, vol. 78, no 263, , p. 269-285 (ISSN 0017-0089, OCLC 535792367, lire en ligne).
Bibliographie
modifier- Angelo Fabroni, « Vita Serai », Vita Italorum, t. XIV.
- Tommaso Fasano, De vita et scriptis Serai, philosophi et medici Neapolitani, Naples, Simoniana, 1784, in-8°.
- Domenico Martuscelli, Uomini illustri del regno di Napoli, ornata de’loro rispettivi ritratti compilata da diversi letterati nazionali, t. III, (OCLC 562821858).
- (it) Francesco Pascarella, « Francesco Serao, 1702-1783, e la rinascita degli studi medici nel regno di Napoli : comunicazione presentata al XIX Congresso nazionale di storia della medicina, L'Aquila, 26-29 settembre 1963 », Riv Stor Med, Società editrice universo, no 9, , p. 51-60 (lire en ligne).
- Félix Vicq d'Azyr, Éloges historiques.
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :