Francesco Colonna (moine)

moine dominicain vénitien

Francesco Colonna, en latin Franciscus Columna (né en 1433 à Venise – mort en 1527 dans la même ville) est un moine dominicain italien auquel a été attribuée la composition du Songe de Poliphile (Hypnerotomachia Poliphili, 1467). Il s'agit d'un « roman illustré », étrange dans sa conception comme dans sa langue, qui raconte le voyage onirique initiatique de Poliphile vers l'île de l'amour, Cythère. Cet incunable, qualifié de « plus beau livre du monde », a eu une grande influence aux XVIe et XVIIe siècles sur la littérature et les arts[1].

Francesco Colonna
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Œuvres principales

Biographie

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On sait très peu de choses sur Francesco Colonna : il vécut à Venise et servit à la basilique Saint-Marc.

En dehors, éventuellement, de l’Hypnerotomachia Poliphili, il écrivit également des poèmes épiques dont Delfili Somnium (Le rêve du dauphin), poème qui ne fut publié qu’en 1959.

Colonna passa une partie de sa vie dans le monastère de Saint-Jean et de Saint-Paul à Venise.

Auteur du Songe de Poliphile ?

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Le nom de l'auteur du livre n'est pas explicitement mentionné : il s'agit d'un ouvrage publié anonymement, la chose n'étant pas rare. Mais, une indication, cependant, est fournie par l'acrostiche formé par les lettrines des têtes de chapitres. On peut y lire : Poliam frater Franciscus Columna peramavit (« Frère Francesco Colonna a aimé Polia intensément »). Ce procédé est assez courant à l'époque.

L'attribution est confirmée par Apostolo Zeno[2] qui, en 1723, découvre un nouveau lien avec le moine. Zeno transcrit une note en latin datée du qui aurait été relevée par G. B. de'Rossi sur un exemplaire du monastère de Saint-Jean et de Saint-Paul à Venise (exemplaire dont on n'a pas d'autre trace) :

« . Le vrai nom de l'auteur est Francesco Colonna, de Venise, qui appartenait à l'ordre des Prêcheurs, lequel, alors qu'il était pris d'un ardent amour pour une certaine Hippolyta, à Trévise, changeant son nom, l'appela Polia. Il lui dédia l'ouvrage, comme on peut le voir : la première lettre de chacun des chapitres le montre ; si on les met les unes à la suite des autres, elles disent : Poliam frater Franciscus Columna peramavit (le frère Francesco Colonna a passionnément aimé Polia). Il vit encore à Venise, à Saint-Jean et Saint-Paul. »

Cette attribution a été acceptée sans hésitation par les gens de lettres (par exemple en France par Charles Nodier[3] et Gérard de Nerval[4]) puis par les milieux universitaires jusqu'au début des années 1960. Dans l'édition italienne de 1959, cette hypothèse est soutenue plus encore par les chercheurs Maria Teresa Casella et Giovanni Pozzi[5]. En 1961, des études de Robert Weiss[6] et Carlo Dionisotti[7] attirent l'attention sur un autre Francesco Colonna, un membre de la noblesse romaine. Lamberto Donati[8] et surtout Maurizio Calvesi[9] poursuivent dans cette voie. Calvesi montre que l'œuvre, qui contient de nombreuses descriptions archéologiques, n'a pu être écrite que par un auteur qui avait une connaissance directe des antiquités présentes à Rome, où le moine vénitien n'est jamais venu, mais aussi de Palestrina, ce qui ramène nécessairement au noble seigneur de Palestrina. Cependant, en 1467, date de la fin de composition du manuscrit, le seigneur Colonna n'avait que... 14 ans.

Bibliographie

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Liste des différentes éditions en français à partir de l'édition originale de 1499 :

Notes et références

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  1. L'ouvrage, dont la rédaction est achevé vers 1467, fut imprimé à Venise en 1499 par Alde Manuce, et a été traduit en français en 1546 par Jacques Gohory. Il est orné d'admirables planches (gravures sur bois).
  2. Giornale dei Letterati d'Italia, tome XXXV, 1723, p. 300-301.
  3. Cf. note 5, p. 125 à propos du récit « Franciscus Columna » (1844), dans Charles Nodier, L'Amateur de livres, introduction de Jean-Luc Steinmetz, Paris, Le Castor astral, 2007 (ISBN 978-2859202200).
  4. Voyage en Orient, publié en feuilletons dans la revue L'Artiste du 30 juin au 11 août 1844.
  5. Après la publication de Francesco Colonna. Biografia e Opere (2 vol., Padoue, Antenore, 1959), Giovanni Pozzi maintient sa position, après l'apparition de voix discordantes, dans son édition commentée de 1964 (Francesco Colonna, Hypnerotomachia Poliphili, edizione critica e commento a cura di Giovanni Pozzi e Lucia Ciapponi, Padoue, Antenore) et, plus tard, dans un article de 1974.
  6. « A new Francesco Colonna », Italian Studies, 16, 1961, p. 78-83.
  7. « Per Francesco Colonna », Italia medievale e umanistica, 4, 1961, p. 323-326. Weiss et Dionisotti se sont intéressés à des épigrammes latines anonymes du fonds Colocci de la Bibliothèque vaticane.
  8. Il mito di Francesco Colonna, Florence, Olschki, 1962.
  9. « Identificato l'autore del Polifilo », Europa Letteraria, 35, 1965.
  10. Francesco Colonna, Hypnerotomachia Poliphili ubi humana omnia non visis omnium esse docet atque obiter plurima scitu sane quam digna commemorat... ou Le Songe de Poliphile, le plus beau livre du monde : XVe – XVIe siècle : 1433-1499, Venise, Venetiis, Alde Manuce, . (BNF 36576811), lire en ligne sur Gallica. Iconographie reproduites d'après le microfilm m 17423/R 27487. Paris, BNF, Réserve des livres rares et précieux, (BNF 36576811).

Liens externes

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