François-René de Betz
François-René de Betz, dit le « comte de La Harteloire » (titre de courtoisie), né à La Harteloire, paroisse Saint-Martin d'Ambillou, le et mort le à La Motte près de Tours, est un officier de marine français des XVIIe et XVIIIe siècles. Il combat dans la marine royale pendant les guerres de Hollande, de la guerre franco-algérienne, de la Ligue d'Augsbourg et de Succession d'Espagne. Il termine sa carrière au grade lieutenant général des armées navales et grand-croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
François-René de Betz | |
Surnom | « comte de La Harteloire » |
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Naissance | La Harteloire |
Décès | (à 77 ans) La Motte |
Origine | Français |
Allégeance | Royaume de France |
Arme | Marine royale française |
Grade | Lieutenant général des armées navales |
Conflits | Guerre franco-algérienne Guerre de Hollande Guerre de la Ligue d'Augsbourg Guerre de Succession d'Espagne |
Distinctions | Grand-croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis |
Hommages | Plusieurs lieux à Brest portent son nom :
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Biographie
modifierOrigines et famille
modifierFils de René de Betz, seigneur de la Fontaine, du Cormier et d'Ambillou, et de Marie Gallois, mariés à Paris le , il est le petit-neveu par sa mère du poète Scarron[1], mari de Madame de Maintenon dont il sera le protégé.
Il épouse Jacquette Dolet, fille de Nicolas Dolet, sieur de Châteauverd, capitaine major du château de Brest, et de Louise Bérard.
Carrière dans la marine Royale
modifierDébuts
modifierIl commence sa carrière dans la Méditerranée, combattant à de nombreuses reprises les pirates barbaresques et ottomans cherchant à s'emparer des vaisseaux marchands français, et capture un navire corsaire aux alentours de Tripoli en 1669.
Guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697)
modifierPendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg, il est à la bataille de la baie de Bantry le et commande L'Arrogant, dans le corps de bataille, conduit par le marquis de Châteaurenault.
Le , à la bataille de la Hougue, il commande Le Fier, 90 canons, qu'il ne peut sauver de la destruction et qui doit être brûlé pour éviter qu'il ne tombe entre les mains des Anglais. Matelot[2] de Gabaret, lieutenant général, il se signale en étant le premier à engager le combat et le dernier à le cesser. À la bataille du cap Béveziers, le , il commande Le Fort, 52 canons.
En 1694, La Harteloire, capitaine de vaisseau, est fait chevalier de Saint-Louis. Il est promu chef d'escadre des armées navales le (en même temps que Jean Bart).
Guerre de Succession d'Espagne (1701-1714)
modifierEn , son fils est promu lieutenant de vaisseau. Le il est à la bataille navale de Vélez-Málaga sur le Triomphant, 92 canons, dans l'arrière garde de la flotte combinée franco-espagnole. L'arrière garde est commandée par le lieutenant général de Langeron. Dans son Histoire maritime de la France, l'historien Léon Guérin cite les hommes placés sous ses ordres:
« À l'arrière-garde, le lieutenant général de Langeron commandait, ayant Tourouvre pour premier matelot, de Sepville pour vice-amiral, et, pour contre-amiral, la Harteloire, qui avait l'insigne honneur de se trouver entre deux officiers du grand nom de Duquesne, Duquesne-Mosnier et Duquesne-Guiton. Parmi les autres officiers de la flotte française, on comptait les la Roche-Allard, les de Grancei, les de Bagneux, les de Villars, les de Blenac, et plusieurs non moins dignes. A cette brillante élite, il n'y avait guère que Château-Regnaud, Forbin, d'Iberville et Duguay-Trouin qui manquassent[3]. »
Il est élevé au grade de lieutenant-général des armées navales en 1705, en remplacement de De Relingue, tué l'année précédente à Vélez-Málaga.
Le , son fils, lieutenant de vaisseau, est tué dans un combat où Duguay-Trouin s'empare d'un vaisseau anglais. Dans ses Mémoires, le célèbre corsaire écrit :
« M. de la Harteloire, fils du Lieutenant-Général de ce nom, jeune homme plein de valeur, fut tué en se presentant des premiers à l'abordage ; & il y eut encore deux autres Officiers blessez[4]. »
En 1715, il est décoré du cordon rouge de grand-croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Le , alors qu'il est le plus ancien des lieutenants-généraux des armées navales, il meurt dans son château de Harteloire à la Motte près de Tours, âgé de soixante-dix huit ans, dont cinquante-huit passés au service du Roi (1668-1726).
Postérité
modifierIl a donné son nom à plusieurs lieux et monuments de Brest :
- Place de l’Harteloire, inaugurée le . Le comte de la Harteloire avait acheté, en 1693, les terrains formant le quartier qui porte son nom, et où il construisit une bastide, à l’aide des profits tirés de la guerre de course. Cette place n'existe plus depuis la reconstruction de Brest après la Seconde Guerre mondiale[5].
- Rue de l'Harteloire
- Pont de l’Harteloire
- Lycée Collège Harteloire
Notes et références
modifier- Vergé-Franceschi 1990, p. 40
- Terme qui désigne, dans la ligne de bataille le navire précédant et celui suivant immédiatement le navire amiral
- Guérin 1844, p. 146
- Duguay-Trouin 1746, p. 168
- « Le Comte de la Harteloire », sur Le Télégramme,
Voir aussi
modifierSources et bibliographie
modifier- Michel Vergé-Franceschi, Les Officiers généraux de la Marine royale : 1715-1774, Paris, Librairie de l'Inde, , 383 p. (ISBN 2-905455-04-7), p. 40
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français - nouvelle édition revue et augmentée, Paris, éditions Tallandier, , 573 p. (ISBN 2-84734-008-4)
- Charles La Roncière, Histoire de la Marine française : La Guerre de Trente Ans, Colbert, t. 5, Paris, Plon, , 822 p. (lire en ligne)
- Charles La Roncière, Histoire de la Marine française : La crépuscule du Grand règne, l’apogée de la Guerre de Course, t. 6, Paris, Plon, , 674 p. (lire en ligne)
- René Duguay-Trouin, Memoires de monsieur du Guay-Trouin, lieutenant general des Armées Navales, chez Pierre Mortier, (lire en ligne)
- M. d'Aspect, Histoire de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, vol. 3, Paris, chez la veuve Duchesne, (lire en ligne), p. 198
- Léon Guérin, Histoire maritime de France, t. II, (lire en ligne)