François-Pierre Deschamps
François-Pierre Deschamps, né le à Réville, guillotiné le à Paris, est un marchand mercier et un militant révolutionnaire français.
Biographie
modifierNé le à Réville, François-Pierre Deschamps s'installe à Paris, où il épouse en 1786 Catherine Henri, fille d'un cordonnier de Fontenay-aux-Roses. Le couple emménage rue de Béthisy, dans le quartier Saint-Germain-l'Auxerrois, où Deschamps tient une mercerie à l'enseigne du « Grand Mogol »[1].
Garde national, membre du Club des cordeliers, il écrit le à Maximilien de Robespierre pour lui demander d'être le parrain de son nouveau-né. Celui-ci ayant accepté, l'enfant reçoit pour prénom Maximilien-François. Un lien d'amitié se noue dès lors entre les deux hommes[1].
Nommé agent de la Commission du commerce et des subsistances, il est chargé en de la fourniture des bas pour l'administration de l'habillement et de l'équipement de la République. Cette fonction lucrative lui permet de louer une ferme à Maisons-Alfort, où il s'établit avec sa femme et la marraine de son fils, Rosalie Vincent, jeune fille de Fontenay-aux-Roses qui avait refusé de se marier avec François Hanriot. Robespierre s'y fait plusieurs brefs séjours ; de son côté, Deschamps se rend souvent rue Saint-Honoré, où loge l'Incorruptible[1].
Le 28 thermidor an II, pendant la période thermidorienne, une dénonciation de la société populaire de Maisons-Alfort adressée au Comité de sûreté générale affirme que Robespierre le chargeait de missions importantes et qu'il avait été notamment envoyé à Orléans pour faire arrêter des « membres des autorités constituées »[1], en fait 26 gardes nationaux et négociants orléanais accusés d'avoir participé ou d'être complices de l'attentat contre Léonard Bourdon.
Selon le témoignage de Jean Preslin, tailleur et juré au Tribunal révolutionnaire, il assure l'arrestation d'un juge de paix à Livry (Seine-et-Oise) en qualité de commissaire du Comité révolutionnaire de l'Observatoire[1].
Entré au bureau de surveillance administrative et de police générale[2], il reçoit, le 1er messidor an II, une commission du Comité de salut public signée par Robespierre, Georges Couthon et Bertrand Barère, le chargeant « de se rendre sur le champ à Rouen, pour y arrêter Charles Ferquet, sa sœur (...) et de les transférer à Paris sous bonne garde »[1].
Le même mois, il est chargé avec un collègue de « faire emplette de 10 ou 12 000 paires de chaussettes de fil pour les élèves de l'École de Mars ».
Devenu aide de camp d'Hanriot, il participe à l'insurrection de la Commune de Paris le 9 thermidor[1]. Arrêté avec les autres robespierristes à l'hôtel de ville, il est écroué aux Petits-Pères. Délivré par un officier de paix sur un mandat d'un des administrateurs de police, Faro, sous prétexte d'un transfert à la mairie, il se cache à Janville. Capturé, il est condamné à mort le 5 fructidor an II () comme rebelle, à la suite de sa mise hors la loi par la Convention, et guillotiné[3].
Notes et références
modifier- Sabine Dupuy et Jean-Pierre Jessenne (dir.), Robespierre : de la nation artésienne à la République et aux nations : actes du colloque, Arras, 1-2-3 avril 1993, Centre d'histoire de la région du nord et de l'Europe du nord-ouest, Université Charles de Gaulle-Lille III, , 458 p., « Du parrainage d'un enfant du peuple aux conciliabules de Charenton : itinéraire d'une amitié chez Robespierre », p. 117-124.
- Jacques Aubert, L'État et sa police en France (1789-1914), Librairie Droz, , 213 p. (lire en ligne), p. 23.
- Henri Wallon, Histoire du tribunal révolutionnaire de Paris : avec le journal de ses actes, t. 5, Hachette, 1880-1882 (lire en ligne), p. 284-285.