Syndrome d'hyperphagie incontrôlée
Le syndrome d'hyperphagie incontrôlée ou hyperphagie boulimique (en anglais : Binge eating disorder[1]) est un trouble des conduites alimentaires. Il se distingue de la boulimie par l'absence de contrôle du poids et donc l'absence de vomissements, de prise de laxatifs ou de pratique sportive excessive[2]. L'évolution de cette variété est plus favorable en comparaison avec le trouble boulimique.
Symptômes | Syndrome d'hyperphagie compulsive (en) |
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Spécialité | Psychiatrie, psychologie et psychothérapie |
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CIM-10 | F50.8 |
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MedlinePlus | 003265 |
MeSH | D056912 |
Les « crises » d'hyperphagie (hyperalimentation) sont caractérisées par la prise, en une courte période de temps (moins de deux heures), d'une quantité de nourriture dépassant ce que la plupart des individus mangent dans le même temps et les mêmes circonstances. La personne n'a pas l'impression d'avoir le contrôle de sa prise alimentaire ni la possibilité de s'arrêter[3].
Contrairement à la boulimie, l'hyperphagie est une prise d'aliments précis et choisis. S'ensuit un sentiment de dégoût, de honte, mais ces compulsions sont incontrôlables. Les crises d'hyperphagie sont souvent liées à un état dépressif.
Symptômes
modifierLe critère pour parler d’hyperphagie est la présence d’épisodes récurrents de frénésie alimentaire.
Pour pouvoir parler d’épisode de frénésie alimentaire, la présence de deux critères est nécessaire :
- manger, sur une période de temps déterminée (par exemple, sur une période de 2 heures), une quantité de nourriture nettement supérieure à celle que la plupart des gens mangerait sur une période de temps similaire et dans des circonstances similaires
- un sentiment de manque de contrôle sur l'alimentation pendant l'épisode (par exemple, le sentiment qu'on ne peut pas arrêter de manger ou contrôler ce qu'on mange ou combien)
Selon le DSM V, les épisodes de frénésie alimentaire doivent en outre être associés à trois (au moins) des éléments suivants :
- manger beaucoup plus rapidement que la normale,
- manger jusqu'à se sentir rassasié inconfortablement,
- manger de grandes quantités de nourriture sans avoir physiquement faim,
- manger seul parce qu'on se sent gêné par la quantité qu'on mange,
- se sentir dégoûté de soi-même, déprimé ou très coupable par la suite.
Une détresse marquée concernant la frénésie alimentaire est présente. La frénésie alimentaire survient en moyenne au moins une fois par semaine pendant trois mois. L'hyperphagie boulimique n'est pas associée à l'utilisation récurrente d'un comportement compensatoire inapproprié (par exemple, se faire vomir) et ne survient pas exclusivement au cours de l'anorexie mentale, de la boulimie nerveuse.
Causes
modifierLes troubles alimentaires comme l'hyperphagie boulimique se développent à la suite de la combinaison de plusieurs facteurs tels que les gènes, les émotions et le vécu[4].
Causes psychologiques
modifierIl existe une forte corrélation entre la dépression et l'hyperphagie[5]. En effet, plus ou moins la moitié des hyperphages souffrent de dépression ou développent celle-ci par la suite[réf. nécessaire]. Certaines études montrent également que l'hyperphagie peut être engendrée par une faible estime de soi, une insatisfaction corporelle et la solitude[4]. La nourriture devient ainsi un refuge, une échappatoire pour ces individus.
Les événements de vie stressants et les traumatismes comme la perte d'un proche ou un abus sexuel peuvent également entraîner des troubles alimentaires [6],[7][8][source insuffisante].
Les causes socio-culturelles
modifierActuellement, la société prône une image de la beauté qui pousse beaucoup de personnes à entamer un régime[réf. nécessaire]. Une accumulation de régimes amincissants chez des personnes vulnérables mène parfois à l'hyperphagie[9][source insuffisante].
Conséquences et complications
modifierL'hyperphagie boulimique peut mener à différents problèmes physiques et psychologiques. L'ingestion d'autant de nourriture provoque généralement un gain de poids pouvant aller jusqu'à l'obésité[2][10][source insuffisante], ce qui augmente le risque de ces problèmes de santé :
- le diabète ;
- le cholestérol élevé ;
- la pression artérielle élevée ;
- les affections du cœur et de la vésicule ;
- l'arthrose précoce et/ou importante ;
- les douleurs articulaires ou musculaires ;
- les problèmes gastro-intestinaux ;
- l'apnée du sommeil[11] ;
- certains types de cancers ;
- problème menstruels.
Les personnes hyperphagiques souffrent aussi souvent de ces affections mentales[réf. nécessaire] :
- l'anxiété ;
- la dépression ;
- les troubles de la personnalité ;
- pensées suicidaires ;
- l'insomnie[12].
Traitements
modifierLa psychothérapie, par exemple, les thérapies cognitivo-comportementales[13], permet à l'individu de renouer un contact sain avec la nourriture[14], se réconcilier avec les aliments, ce qui lui permettra surtout d'arrêter de manger quand arrive la satiété.
Notes et références
modifier- (en) R L Spitzer, S Yanovski, T Wadden, R Wing, M D Marcus, A Stunkard, M Devlin, J Mitchell, D Hasin, R L Horne, « Binge eating disorder: its further validation in a multisite study », The International journal of eating disorders, vol. 13, no 2, , p. 137-153 (ISSN 0276-3478, PMID 8477283).
- Editions Médecine & Hygiène, « Obésité et troubles du comportement alimentaire : comment faire ? - revmed », sur www.revmed.ch (consulté le )
- (en) Susan L. Colles, John B. Dixon, Paul E. O'Brien, « Loss of Control Is Central to Psychological Disturbance Associated With Binge Eating Disorder », Obesity, vol. 16, no 3, , p. 608-614 (ISSN 1930-7381, PMID 18239550, DOI 10.1038/oby.2007.99, lire en ligne, consulté le ).
- « Troubles du comportement alimentaire : Hyperphagie », sur www.psyris.be, .
- Lutz, M., Morali, A., & Lang, J. P. (2013). La dépression atypique: perspectives cliniques. L'Encéphale, 39(4), 258-264.
- (en) Kathleen M. Pike, Denise Wilfley, Anja Hilbert et Christopher G. Fairburn, « Antecedent life events of binge-eating disorder », Psychiatry Research, vol. 142, , p. 19–29 (ISSN 0165-1781 et 1872-7123, PMID 16713629, PMCID 2778794, DOI 10.1016/j.psychres.2005.10.006, lire en ligne, consulté le )
- (en) Karen S. Mitchell, Suzanne E. Mazzeo, Michelle R. Schlesinger et Timothy D. Brewerton, « Comorbidity of partial and subthreshold ptsd among men and women with eating disorders in the national comorbidity survey-replication study », International Journal of Eating Disorders, vol. 45, , p. 307–315 (ISSN 1098-108X, PMID 22009722, PMCID 3297686, DOI 10.1002/eat.20965, lire en ligne, consulté le )
- « D'où vient l'hyperphagie ? »
- « Hyperphagie. Quelles causes ? », sur sante.lefigaro.fr
- « Hyperphagie. Quelles complications ? », sur sante.lefigaro.fr
- « Troubles du comportement alimentaire : Hyperphagie », sur psyris.be via Wikiwix (consulté le ).
- (en) « Cliniquemedecine.com », sur cliniquemedecine.com (consulté le ).
- Alain Sousa, « Hyperphagie : qu'est-ce qui se cache derrière ce trouble ? », sur doctissimo.fr (consulté le ).
- « Hyperphagie - Quel traitement ? », sur Figaro Santé (consulté le ).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- (en) Christopher G. Fairburn, Zafra Cooper, Helen A. Doll, Patricia Norman, et Marianne O'Connor. « The Natural Course of Bulimia Nervosa and Binge Eating Disorder in Young Women » Arch Gen Psychiatry ;57:659-65.
- (en) Carlos M. Grilo et Robin M. Masheb « Childhood Psychological, Physical, and Sexual Maltreatment in Outpatients with Binge Eating Disorder: Frequency and Associations with Gender, Obesity, and Eating-Related Psychopathology » Obes. Res. ; 9: 320-5.
- (en) Ruth H. Striegel-Moore, Faith-Anne Dohm, Kathleen M. Pike, Denise E. Wilfley, et Christopher G. Fairburn « Abuse, Bullying, and Discrimination as Risk Factors for Binge Eating Disorder » Am J Psychiatry ;159:1902-7.
- François Faucon, Hyperphagie. L'obsession de manger, Éditions du Cygne, 2008 (OCLC 471034307)