Frédéric Bruly Bouabré

artiste ivoirien

Frédéric Bruly Bouabré est un dessinateur et poète ivoirien né le à Zéprégühé dans la région de Daloa et mort le à Abidjan.

Frédéric Bruly Bouabré
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inventeur d'écriture

Il est aussi l'inventeur de l’écriture bété, une écriture spécifiquement africaine pour sauver de l'oubli la culture du peuple bété.

Biographie

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Il est né dans la région de Daloa, en 1923 selon certaines sources[1], en 1921 selon d'autres sources[2].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Frédéric Bruly Bouabré est engagé dans la Marine. Après la guerre, il pratique plusieurs métiers avant de devenir fonctionnaire.

À la suite d'une « révélation divine » qu'il reçoit en songe le , il se consacre à donner à l'Afrique une écriture entièrement africaine. Cette vision va directement influencer sa vie et son œuvre. C'est aussi à partir de ce moment-là qu'il se fait appeler « Cheik Nadro » (« le Révélateur » ou « celui qui n'oublie pas »)[1].

Frédéric Bruly Bouabré crée un syllabaire composé de 448 signes désignant chacun une syllabe. Ce syllabaire porte le nom d'alphabet bété, du nom de l'ethnie bété, dont il est originaire. Il reproduit l'ensemble des syllabes sur des petites cartes en carton. Pour la création de son syllabaire, il s'inspire de figures géométriques découvertes sur des pierres d'un village du pays bété. Utilisant cette écriture, il retranscrit des contes, des textes de la tradition bété et des poèmes. Ses recherches sont publiées en 1958 par Théodore Monod, explorateur et scientifique français[1].

Son œuvre est exposée pour la première fois en Europe en 1989 lors de l'exposition Magiciens de la terre[1],[2]. Ses créations sont présentées par exemple à Out of Africa à Londres en 1992[1], à Berlin et à Francfort en 1993[1], aux Rencontres africaines à l'Institut du monde arabe en 1994[2], à la Tate Modern à Londres en 2010[1]. Elles sont également présentes dans des expositions collectives notoires, sur les différents continents, comme les Biennales de Venise en 1995 et 2013[1], les Biennales de Sydney en 1996 et 1998[1], les Biennales de Sao Paulo en 1996 et 2012[1], la Biennale de Dakar en 1998[1], la Biennale d'Istanbul en 2001[1], Documenta XI en 2002[1], ou encore Africa Remix à Paris en 2005[1]. En 2006, le musée d'Art moderne et contemporain de Genève lui consacre une exposition intitulée Connaissances du Monde[3].

Son œuvre a principalement été présentée dans les musées d'art contemporain, du fait de la lumière mise sur Frédéric Bruly Bouabré lors de l'exposition Magiciens de la terre au Centre Pompidou à Paris, mais elle a également intéressé les musées d'art brut[4], le musée de l'Art brut de Lausanne lui a consacré une exposition en 2010 et ses œuvres font partie de sa collection. La 55e Biennale d'art contemporain de Venise l'a également honoré en 2013 où il figure parmi les artistes du pavillon de la Côte d’Ivoire. Parmi ses expositions personnelles et collectives, on peut relever celle du Centre Pompidou à Paris en 2014 et de la Tate Modern à Londres en 2010. Son travail a été présenté à palais Grassi à Venise à l’occasion de l’exposition « Le Monde vous appartient » de la Collection Pinault en 2011-2012.

En 2014, Adelina von Fürstenberg, directrice d'Art for the World le met à l'honneur dans l'exposition « Ici l'Afrique »[5], au château de Penthes à Genève. Il meurt fin janvier 2014[1] juste avant l'inauguration de l'exposition dont il avait réalisé l'affiche. Le catalogue lui est dédié, son fils Olivier le représente à l'inauguration de l'exposition. Aux pages 92 et 93 de l'ouvrage publié à l'occasion d'Ici l'Afrique, figure des extraits du dernier entretien accordé par Frédéric Bruly Bouabré à Patrick Fuchs par l'intermédiaire d'Aurélie Fuchs et des fils de l'artiste ainsi qu'un texte de Patrick Fuchs intitulé: Frédéric Bruly Bouabré, une histoire de parenté universelle[5], thème cher à l’œuvre de l'artiste qui voyait dans l'art un moyen universel de relier tous les peuples du monde. Dans sa démarche universaliste, il s’adonne également à une quête poétique de signes qui expliquent le monde à partir de relevés sur l’écorce d’une banane, la forme d’un nuage ou des scarifications. Ses travaux aux crayons de couleur jouent à la fois sur l’écriture et le dessin, et contiennent une dimension spirituelle.

Publications

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  • Une méthodologie de la nouvelle écriture africaine, « Bété » : l'alphabet de l'Ouest africain, 1984, 138 p.[6]

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j k l m n et o Philippe Dagen, « Mort de Frédéric Bruly Bouabré, artiste ivoirien, inventeur de l'alphabet bété », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. a b et c Marie-Laure Colson, « Frédéric Bruly Bouabré. Un humaniste pour l'Afrique », Libération,‎ (lire en ligne)
  3. « Frédéric Bruly Bouabré. Une étoile est née », sur La Gazette Drouot
  4. Collection de l'art brut, Lausanne : « Poète, dessinateur, conteur et penseur, […] Frédéric Bruly Bouabré a élaboré un ingénieux alphabet à partir de sa langue, le bété. Ce système, formé de 449 pictogrammes auxquels correspondent des syllabes, lui permet de consigner les langues du monde entier […] » ― Lucienne Peiry, Notes d'art brut, Lausanne, 2010.
  5. a et b (fr + en) Adelina von Fürstenberg, Ici l'Afrique / Here Africa !, Genève, Art for the World, , 144p.
  6. Publié en fac-similé en 2003 par One Star Press, Paris, à l'occasion de l'exposition des travaux de Frédéric Bruly Bouabré présentée au musée Champollion à Figeac du au .

Annexes

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Bibliographie

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  • Philippe Bordas, L'invention de l'écriture, Fayard, 2010, 144 p. (ISBN 978-2213635507)
  • Nicolas Michel, « Il a inventé l'alpha-bété », in Jeune Afrique, no 2567, du 21 au , p. 93
  • Olivier Sultan, « Frédéric Bruly Bouabré », in Les Afriques : 36 artistes contemporains, Foire internationale des arts derniers, Musée des arts derniers, Éditions Autrement, Paris, 2004, p. 25-28 (ISBN 2-7467-0621-0)
  • Cédric Vincent, « Le monde sur papier : besogne, travail et œuvre de F. Bruly Bouabré », mémoire de DEA d'ethnologie, anthropologie sociale et culturelle, université Victor Segalen Bordeaux 2, 2000, 119 p.
  • « L'écriture depuis 5000 ans », Les Collections de l'Histoire, no 29, octobre-.

Articles connexes

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Liens externes

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