Fouquier de Valensole

noble provençal

Fouquier ou Foucher ou encore Fulcher, dit de Valensole ou encore le Jeune (mort av.918) est un noble appartenant à l'aristocratie foncière gallo-romaine provençale. Il est parfois numéroté Foucher II pour le distinguer de son père. Il est le père du saint Maïeul/Mayeul et considéré par certains auteurs comme auteur de la famille d'Agoult.

Fulcher
Fonctions
Alleutier
Vers 880 – Avant 918
Biographie
Surnom le Jeune
Date de naissance vers 880
Date de décès Avant 918
Père Fulcher l'Ancien
Conjoint Raimodis de Narbonne
Enfants Saint Mayeul
Eyric

Biographie

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Origines

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Fouquier, Foucher ou Fulcher[Note 1] (en latin Fulcherius, Fulcherio[7]) est le fils de Fouquier/Fulcher[6]. Son père appartient à « l'aristocratie provençale d'origine gallo-romaine »[8]

Il est généralement associé au cognomen « de Valensole », par différents historiens, dans la mesure où il s'agit d'une terre située au cœur de ses différentes possessions dans la région. Méhu (2008) lui donne pour surnom le Jeune, afin de le distinguer de son père[5].

Seigneur provençal

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Il est principalement connu à travers une charte de l'abbaye de Cluny (CLU 105), datée du qui détaille le douaire concédé à sa femme Raimodis[7], probable fille de Maïeul/Mayeul[6]. Elle pourrait être issue de la famille des vicomtes de Narbonne, en étant soit la fille de Maïeul/Mayeul, vicomte (Poly, 1976)[9], soit de Maïeul/Mayeul, le fils du vicomte Maïeul/Mayeul (Magnani, 1999)[10]. Selon cette charte, « Fouquier de Valensole était de « loi romaine » et son fils Maïeul est « de race provençale, illustre par la noblesse de ses ancêtres gaulois » »[7],[11].

À travers cette charte, il apparait à cette date comme un des plus grands propriétaires fonciers de Provence, possédant plusieurs dizaines de villae dispersées dans toute la région[12],[4]. Elles se trouvent en particulier dans les pagus d'Aix, d'Apt, de Venasque, de Riez, de Senez, de Glandevès, de Draguignan et de Fréjus[7],[13],[14]. A titre de comparaison, le comte de Provence contemporain, Teutbert, n'en possède même pas une demi-douzaine[15].

Le début du Xe siècle en Provence et en Septimanie est cependant marqué par de violents affrontements entre Hugues d'Arles et ses familiers et les aristocrates locaux[9],[16]. Arrivé en Provence en 905, Hugues a déjà chassé le comte Thibert dès 908, et est institué marquis de Provence en 912 par le roi Louis l'Aveugle qui, dans l'incapacité de gouverner, l'a nommé régent. L'ambitieuse noblesse bourguignonne accapare rapidement les charges ecclésiastiques et s'attaque aux propriétaires fonciers locaux afin de se tailler des fiefs. On observe dans les sources un véritable exode des élites opposées à Hugues (assassinat de l'archevêque Arnuste de Narbonne, exil des évêques Anfos de Venasque et Ajambert de Vaison, fuite du clerc arlésien Guigues à Gérone)[17], confirmé dans l'onomastique avec la disparition quasi totale des noms d'origine romaines (qui ne représentent plus que 20% du stock onomastique dès le milieu du siècle avant de disparaitre complètement au suivant, et, en dehors des noms de prélats, portés exclusivement par quatre familles se réclamant romaines)[18].

Fulcher le Jeune trouve la mort avec sa femme dans ce contexte avant 918, très probablement dans une escarmouche avec les pirates sarrasins implantés à Fraxinet et implantés ou, à tout le moins, utilisés par Hugues pour chasser ses opposants[réf. nécessaire]. En effet, à cette date, leurs fils Maïeul/Mayeul et Eric pourraient avoir trouvé refuge vers 916-918 dans le Mâconnais[16]. Aubry II de Mâcon, fils du vicomte Maïeul/Mayeul et donc probablement leur oncle maternel, est devenu comte de Mâcon après avoir été chassé de sa vicomté de Narbonne par le parti bourguignon, représenté en Septimanie par les vicomtes de Béziers[17],[19].

Famille

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Fouquier épouse, en , Raimodis[7], fille de Maïeul/Mayeul et Landrada[6]. Ils ont deux fils[19] :

Notes et références

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  1. Les formes de son prénom varient parmi les historiens et auteurs, toutes cependant dérivées du latin Fulcherius, Fulcherio.
    Manteyer (1914), Poly (1976)[1], Magnani (1999) ou encore Mazel (2002)[2] utilisent la forme Fouquier.
    Poupardin (1901)[3], Theis[4] utilisent Foucher.
    La forme Fulcher est utilisée par (Méhu, 2008)[5] ou encore Brittain Bouchard (1987)[6].

Références

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  1. Poly 1976, p. 8, 19.
  2. Florian Mazel, La noblesse et l'Église en Provence, fin Xe – début XIVe siècle. L’exemple des familles d’Agoult-Simiane, de Baux et de Marseille, Paris, éditions du CTHS, (ISBN 2-7355-0503-0, lire en ligne), p. 775.
  3. René Poupardin, Le royaume de Provence sous les Carolingiens (855-933?), Paris, Bouillon, , 509 p..
  4. a et b Laurent Theis, L'Héritage des Charles de la mort de Charlemagne aux environs de l'an mil, Éditions Points (réimpr. 2014) (1re éd. 1990), 251 p. (ISBN 978-2-75784-836-4, lire en ligne), p. 113.
  5. a et b Méhu 2008, p. Chapitre 15 - Les temps barbares.
  6. a b c et d Constance Brittain Bouchard, Sword, Miter and Cloister. Nobility and the Church in Burgundy, 980-1198, Ithaca/Londres, Cornell Univers. Pres., , 463 p. (lire en ligne), p. 410.
  7. a b c d et e Georges de Manteyer,  Les chartes du pays d'Avignon (439-1040), Mâcon, (lire en ligne), p. 23-24.
    IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans, Notice no 26969, (lire en ligne).
    Eliana Magnani Soares-Christen, « Alliances matrimoniales et circulation des biens à travers les chartes provençales (Xe - début du XIIe siècle) », Publications de l'École Française de Rome, no 295,‎ , p. 131-152 (lire en ligne).
  8. Magnani 1999, p. 25.
  9. a et b Poly 1976, p. 19-23.
  10. Magnani 1999, p. 25-26.
  11. Poly 1976, p. 51.
  12. Poly 1976, p. 8.
  13. Poly 1976, p. 17.
  14. Méhu 2008, p. 76, Chapitre 16 - Le premier Moyen Age.
  15. Méhu 2008, p. 74, Chapitre 16 - Le premier Moyen Age.
  16. a et b Magnani 1999, p. 22.
  17. a et b Poly 1976, p. 21-22.
  18. Lauranson-Rosaz 1990, p. 57-60.
  19. a et b Magnani 1999, p. 26.
  20. Mazel 2000, p. 48.

Voir aussi

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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • A. Bernard, A. Bruel, Recueil des chartes de l’abbaye de Cluny, 6 vol., Paris, Imprimerie Nationale, 1876-1903, tome I, p. 117-119, n° 105 & 106.  .
  • Christan Lauranson-Rosaz, « La romanité du Midi de l'an Mil », dans Robert Delort (sous la dir.), La France de l'an mil, Paris, Éd. du Seuil, , 436 p. (lire en ligne), p. 49 à 74.  .
  • Eliana Magnani, Monastères et aristocratie en Provence - milieu Xe - début XIIe siècle, vol. 10, Lit Verlag, coll. « Vita Regularis. Ordnungen und Deutungen religiosen Leben im Mittelalter », , 610 p. (ISBN 3-8258-3663-0, lire en ligne).  .
  • Jean Méhu, Histoire du Lubéron, Chapitre 16 - Le premier Moyen Age, , 162 p. (lire en ligne).  .
  • Jean-Pierre Poly, La Provence et la société féodale : 879-1166, contribution à l'étude des structures dites féodales dans le Midi, Paris, Bordas, , 431 p. (lire en ligne).  .
  • Actes du Congrès International 'Saint Mayeul et son Temps' sous le patronage de M. Georges Duby, de l'Académie française et de Dom Philippe Dupont o.s.b., abbé de Solesmes, Saint Mayeul et son temps : Millénaire de la mort de Saint-Mayeul, 4e abbé de Cluny, 994-1994, Actes du Congrès International, Valensole 12-14 Mai 1994, Société scientifique et littéraire des Alpes de Haute-Provence, .

Liens externes

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