Fosse no 4 des mines de Lens
La fosse no 4 dite Saint-Louis ou Louis Bigo de la Compagnie des mines de Lens est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Lens. Le fonçage commence en 1862, et la fosse commence à extraire à la fin de l'année 1864. De vastes cités sont bâties à l'ouest de la fosse, ainsi que des écoles. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale. Elle est reconstruite suivant le style architectural des mines de Lens d'après-guerre, avec un chevalement métallique. Il en est de même pour les cités et les écoles. La fosse est endommagée durant la Seconde Guerre mondiale, à cause de sa proximité avec la gare de Lens.
Fosse no 4 des mines de Lens dite Saint-Louis ou Louis Bigo | |||
Le chevalement métallique du puits no 4. | |||
Puits n° 4 | |||
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Coordonnées | 50,425008, 2,822212[BRGM 1],[note 1] | ||
Début du fonçage | 1862 | ||
Mise en service | |||
Profondeur | 936 mètres | ||
Étages des accrochages | 201, 253, 324 mètres... | ||
Arrêt | 1961 (extraction) 1986 (service) |
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Remblaiement ou serrement | 1987 | ||
Administration | |||
Pays | France | ||
Région | Hauts-de-France | ||
Département | Pas-de-Calais | ||
Commune | Lens | ||
Caractéristiques | |||
Compagnie | Compagnie des mines de Lens | ||
Groupe | Groupe de Lens Groupe de Lens-Liévin Groupe de Lens-Liévin-Béthune |
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Unité de production | UP de Lens | ||
Secteur | Secteur Ouest | ||
Siège | Siège no 19 de Lens | ||
Ressources | Houille | ||
Concession | Lens | ||
Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
Géolocalisation sur la carte : France
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La Compagnie des mines de Lens est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Lens. En 1952, ce dernier fusionne avec le Groupe de Liévin pour former le Groupe de Lens-Liévin. La fosse no 4 cesse d'extraire en 1961 lorsqu'elle est concentrée sur la fosse no 11 - 19. Elle assure ensuite le service et l'aérage jusqu'à la fermeture de la fosse no 11 - 19 en 1986, le puits est comblé en 1987 et les installations de surface détruites en 1989.
Le carreau de fosse est reconverti en zone industrielle. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits no 4. Il ne reste rien de la fosse. Les cités et les écoles ont été rénovées.
La fosse
modifierFonçage
modifierLa fosse no 4 est commencée en 1862 par la Compagnie des mines de Lens à Lens, à 930 mètres au sud-ouest du clocher de Lens, à 80 mètres à l'est de la route d'Arras, et au sud de la gare de Lens[SB 1].
L'orifice du puits est situé à l'altitude de 46,22 mètres[JA 1]. Le niveau est passé au moyen d'une seule pompe de 55 centimètres de diamètre, donnant six coups à la minute. La venue d'eau maximale a été de 2 000 hectolitres à l'heure. La diamètre utile du puits est de 4,60 mètres[SB 1]. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 156 mètres[JA 1] ou 159 mètres[C 1].
La fosse est baptisée Saint-Louis en l'honneur de Louis Bigo[A 1].
Exploitation
modifierL'exploitation commence à la fin de l'année 1864[C 2],[C 1],[SB 1],[note 2]. De l'eau a été trouvée dans les travaux, son refoulement s'opère avec une machine placé à 250 mètres de profondeur et qui refoule, d'un seul jet, l'eau à la surface. Le puits est profond de 280 mètres[C 1].
Dans les années 1890, le puits est profond de 333,01 mètres, et les accrochages sont établis à 201, 253 et 324 mètres[SB 1].
La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale[A 2]. Elle est reconstruite suivant le style architectural des mines de Lens d'après-guerre, avec un chevalement métallique. La fosse no 1 est rattachée sur la fosse no 4 en 1929[A 3].
Le lavoir et le triage sont très endommagés par les bombardements durant la Seconde Guerre mondiale, à cause de sa proximité avec la gare de Lens[B 1].
La Compagnie des mines de Lens est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Lens. En 1952, le Groupe de Lens fusionne avec le Groupe de Liévin pour former le Groupe de Lens-Liévin[B 1]. La fosse no 4 cesse d'extraire en 1961 lorsqu'elle est concentrée sur la fosse no 11 - 19[B 1], sise à Loos-en-Gohelle[A 4] à 3 145 mètres au nord-ouest[note 3].
Depuis 1966, des soutènement marchants à double cadre type Westfalia sont utilisés avec succès au siège no 4 de Lens. La taille 17 d'Émilie, où un tel soutènement est en service, est un chantier de 144 mètres de long. Elle est équipée d'un rabot « Dora », et sa production dépasse 1 500 tonnes par jour. C'est au pied de cette taille qu'un nouveau type de déversement dit « déversement latéral » est à l'essai. Le déversement des produits de la taille dans le convoyeur répartiteur a souvent été un point délicat, puisqu'il faut faire exécuter aux produits un changement de direction de 90° dans un espace relativement réduit, et ce point de déversement étant mobile, il ne peut pas être fignolé comme le serait une installation fixe. Avec la mécanisation, le problème ne s'arrange pas, puisque les calibres sont très divers et le flot de charbon à transférer plus important. Certains gros blocs ne passent plus, si bien qu'il faut tout stopper pour les casser[R 1].
L'idée est alors de ne plus déverser les produits, mais de les déflecter grâce à une lame oblique disposée avant la tête motrice, en travers du convoyeur de taille. Cette lame permet le transfert de presque tous les produits : elle oriente les très gros blocs qui tombent sur le répartiteur sans provoquer de blocages, elle peut être positionnée exactement par vérin hydraulique et possède une broche de cisaillement qui la protège en cas de poussée anormale. Les produits menus passent sous la lame et tombent dans une trappe pratiquée dans le fond du bac. Les chaînes et les palettes se débarrassent de leurs dernières fines dans une gaine entourant le tourteau de la tête motrice, et débouchant au-dessus du répartiteur. ce système présente pour avantages de pouvoir évacuer les gros blocs, les chaînes et les palettes du blindé sont bien nettoyées, il ne se produit plus de bourrage, enfin, la tête motrice et ses organes moteurs sont dégagés et restent propres. Le déversement latéral implique l'utilisation d'un blindé à chaîne triple. Il exige une voie de 3,50 à quatre mètres de large avec un mur suffisant au daisne, et des galeries bien conçues depuis le départ[R 1].
En 1969, Sargent Shriver, ambassadeur des États-Unis en France, visite les installations du fond, à l'étage 585, dans la taille à soutènement marchant d'Émilie[R 2]. Le puits no 4 est ravalé de 710 à 840 mètres. Durant les opérations, quatre mineurs perdent la vie le , lorsqu'un plancher mobile bascule lors de sa remontée[B 1].
La fosse no 4 cesse le service et l'aérage en 1986 à la suite de la fermeture de la fosse no 11 - 19. Le puits, profond de 936 mètres[A 1], est remblayé en 1987. Les installations de surface et le chevalement sont détruits en 1989[B 1].
Reconversion
modifierLe carreau de fosse est reconverti en zone industrielle. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits no 4, à vingt mètres à l'est[note 3] de l'emplacement réel du puits. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[1]. Il ne reste rien de la fosse[2].
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Puits no 4, 1862-1987
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La tête de puits matérialisée.
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La tête de puits matérialisée dans son environnement.
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La tête de puits matérialisée dans son environnement.
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La tête de puits matérialisée dans son environnement.
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L'emplacement réel du puits.
Les cités
modifierDe vastes cités ont été bâties à l'ouest de la fosse.
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Des habitations groupées par deux.
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Des habitations groupées par deux en cours de rénovation.
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Des habitations groupées par trois.
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Des habitations groupées par deux.
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Des habitations groupées par deux.
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Des habitations groupées par deux.
Les écoles
modifierDes écoles ont été bâties au cœur des cités.
Notes et références
modifier- Notes
- La tête de puits matérialisée no 4 est géolocalisée 50° 25′ 30″ N, 2° 49′ 21″ E.
- Guy Dubois et Jean-Marie Minot indiquent que le puits no 4 a été commencé le 1er avril 1864, et que la fosse commence à extraire le 1er septembre 1864, mais ces délais sont impossibles.
- Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
- Références
- [PDF] Bureau de recherches géologiques et minières, « Article 93 du Code minier - Arrêté du 30 décembre 2008 modifiant l’arrêté du 2 avril 2008 fixant la liste des installations et équipements de surveillance et de prévention des risques miniers gérés par le BRGM - Têtes de puits matérialisées et non matérialisées dans le Nord-Pas-de-Calais »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur dpsm.brgm.fr,
- (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 4 des mines de Lens », http://minesdunord.fr/
- Références aux fiches du BRGM
- Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
- Dubois et Minot 1991, p. 110
- Dubois et Minot 1991, p. 121
- Dubois et Minot 1991, p. 108
- Dubois et Minot 1991, p. 114
- Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
- Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
- Vuillemin 1880, p. 104
- Vuillemin 1880, p. 79
- Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris,
- Gosselet 1904, p. 112
- Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris,
- Soubeiran 1895, p. 326
- Références au magazine Relais
- « Un déversement latéral à l'essai à la fosse no 4 », Relais, Charbonnages de France, no 2, , p. 20
- « Quand la fosse no 4 reçoit l'ambassadeur des États-Unis », Relais, Charbonnages de France, no 1, , p. 17
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 110, 114, 121.
- Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, .
- Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I : Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 348 p. (lire en ligne), p. 79, 104.
- Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, , p. 112.
- Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris, , p. 326.