Forteresse de Trapezac
La forteresse de Trapezac, appelée aussi château de Darbsak ou de Trabesac (aujourd’hui Terbezek[1] ) était un lieu fortifié bâti sur un piton rocheux et protégeant l'accès du col de Belen par le nord. Son histoire est liée à celle du château de Baghras (ou «château de Gaston») situé à 15 km et qui défendait la passe au Sud[2].
Forteresse de Trapezac | ||
Le château de Trapesac | ||
Fin construction | 1131 | |
---|---|---|
Coordonnées | 36° 31′ 55″ nord, 36° 21′ 56″ est | |
Pays | Turquie | |
Région historique | Province de Hatay | |
Géolocalisation sur la carte : Turquie
| ||
modifier |
Le col de Belen
modifierLe col de Belen (ou «Beylan»), à environ 25 km au nord d'Antioche, permet de passer d'Iskenderun (Alexandrette), sur la côte méditerranéenne à Hatay (Antakya ou Antioche), et de là en Syrie[3].
À l'altitude d'environ 750 m, le col de Belen est une des «Pyles» (du grec : pylaï, πύλαι, portes) de la Syrie[4]
La forteresse
modifierLe château de Trapezac se dressait sur un piton rocheux isolé et était alimenté en eau par un aqueduc.
La construction défendait les passes vers les monts Nur (en turc : Nur Dağları, « monts de la lumière », anciennement monts Amanus), une chaîne de montagne du sud-est de la Turquie[5], et surveillait un passage permettant d'aller d'Antioche à Alep en évitant de contourner le lac de Amq[6].
Il ne reste actuellement de la construction que quelques bouts de courtines et d’escaliers, une citerne et quelques salles voûtées[5]. On observe encore l’emplacement de deux tours carrées à chacune extrémités du piton. Au sommet se trouvent les restes de ce qui semble avoir pu être un réduit[1].
Histoire
modifierOn ne connait pas l'origine de la forteresse de Trapezac, mais on suppose qu'il s'agit d'une ancienne installation romaine reprise par les byzantins avant d'être reconstruite par les chevaliers de l'ordre du Temple vers le milieu du XIIe siècle [5]
Prise par les Francs lors de la Première croisade, la forteresse fut confiée par le prince d’Antioche à l'ordre du Temple vers 1098.
Vers 1168[1] ou 1170[5] Mleh le «templier arménien», prince renégat inféodé aux musulmans, s’en empara jusqu'à sa mort le .
La forteresse revint une nouvelle fois aux templiers jusqu'à la campagne de reconquête de Saladin qui assiégea la place fortifiée en personne le [6] et s'en empara malgré une résistance acharnée le [6].
Place stratégique fortement disputée, Trapezac sera ensuite successivement possession des Arméniens en 1205[5], des Templiers vers 1237[5], puis des Mongols vers 1260[5] qui l'abandonnèrent à nouveau aux Arméniens[1] , et enfin des Mamelouks du sultan Az-Zâhir Rukn ad-Dîn Baybars al-Bunduqdari en 1266[1] . La dernière prise connue[5] fut celle des Mongols du Khan de Perse Abagha en 1280, qui s'emparèrent Aintab, de Baghras, et Alep[3] et détruisirent la ville et le château[5].
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- Maxime Goepp, Benjamin Saintamon, « Trapesac (Turquie) :: Principauté d'Antioche », sur « Forteresses d'Orient »
Bibliographie
modifier- Alain Demurger, Chevaliers du Christ : les ordres religieux-militaires au Moyen Age (XIe – XVIe siècle), Seuil, , 407 p. (ISBN 978-2-02-049888-3, présentation en ligne)
Notes et références
modifier- Maxime Goepp, « Forteresses d'Orient », sur orient-latin.com (consulté le ).
- Ivy-Stevan Guiho, L'Ordre des Templiers : petite encyclopédie, Harmattan, , 290 p. (lire en ligne)
- « Château e col de Belen (Darb-sak; Terbezek) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur templiers.net (consulté le ) : « Sources : Paul Deschamps, Les Châteaux des Croisés en Terre Sainte, tome III. La défense du comté de Tripoli et de la Principauté d'Antioche. Paris 1973. ».
- Voir cartes: 36° 29′ 31″ N, 36° 11′ 43″ E
- RC, « Trapesac, Darbsak 2012 Turquie (Cilicie) », sur ruine.wordpress.com (consulté le ).
- « Château de Trapesac (Darb-sak; Terbezek) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur templiers.net (consulté le ) : « Sources : Imad ed-din cité par Abou-Chama, Historiens orientaux, tome III, page 310. ».