Forough Farrokhzad
Forough Farrokhzad (en persan : فروغ فرخزاد), née le à Téhéran et morte le dans la même ville, est une poète contemporaine iranienne.
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Pooran Farrokhzad (en) Fereydoun Farrokhzad |
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Parviz Shapour (en) (de à ) |
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Biographie
modifierNée dans une famille de militaires à Téhéran en 1935, Forough épouse à l’âge de 16 ans Parviz Shapour, satiriste iranien de renom, puis déménage à Ahvaz pour suivre son mari[2]. Leur fils nait un an plus tard. C'est à partir de ce moment qu'elle commence à correspondre avec des magazines de renom. Son premier recueil de poésies, اسير (« Captive »), est publié en 1955. On y ressent la large influence de Fereydoun Moshiri, Nader Naderpour et Fereydoun Tavalalli.
Les poèmes de Farrokhzad contiennent de nombreuses références à la mythologie perse et sont notamment centrés sur l'amour. Sa poésie est d'ailleurs considérée comme une poésie sensuelle en ce qu’elle convoque souvent les sens du lecteur par l’évocation de couleurs, de sons[3].
Farrokhzad se sépare de Shapour après trois ans de mariage. Elle entretient une brève liaison avec Nasser Khodayar, éditeur en chef du magazine Farrokhzad. Après leur séparation, celui-ci publie d'elle une série de portraits dépréciatifs. En 1955, souffrant de dépression, Farrokhzad est hospitalisée plusieurs mois. En 1956, à sa sortie d'hospitalisation, elle quitte l'Iran pour la première fois et voyage pendant neuf mois en Europe[2].
Ses recueils suivants sont ديوار (« Le mur »), publié en 1956, et عصيان (« La rébellion »), publié en 1958. C'est au cours de cette même année qu'elle rencontre Ebrahim Golestan, célèbre écrivain et cinéaste iranien, et qu'elle commence à coopérer avec lui[2].
Elle poursuit des études cinématographiques en Grande-Bretagne en 1959, puis joue dans un film intitulé La Proposition en 1960. Elle retourne en Grande-Bretagne l'année suivante.
Elle déménage à Tabriz en 1962 et réalise son film La maison est noire (en persan : خانه سیاه است, Kẖạneh sy̰ạh ạst), un film sur la vie des lépreux[4]. Le film remporte le grand prix du documentaire au festival d'Oberhausen en 1963[5].
Au théâtre, elle joue la même année dans Six personnages en quête d'auteur de Luigi Pirandello. Elle publie cette même année 1963 son recueil تولدى ديگر (« Une autre naissance ») qui représente en effet une nouvelle naissance pour la poésie persane.
En 1964, elle voyage en Allemagne, en France et en Italie.
Décès
modifierForough Farrokhzad meurt le dans un accident de voiture, à l'âge de 32 ans. Bien que les circonstances exactes de sa mort aient fait l'objet de nombreux débats, la version officielle est qu'elle a fait un écart avec sa jeep pour éviter un bus scolaire qui arrivait en sens inverse et a été éjectée de sa voiture, se cognant la tête contre le trottoir et qu'elle serait morte avant d'atteindre l'hôpital.
Cependant, Farzaneh Milani dans son livre, "Forugh Farrokhzad: A Literary Biography with Unpublished Letters", cite une interview d'Ebrahim Golestan qui parle des derniers moments de Farrokhzad où elle serait morte dans ses bras.
Son dernier recueil de poèmes, intitulé ايمان بياوريم به اغاز فصل سرد (« Laissez-nous croire au début de la saison froide »), est publié de manière posthume[6].
Famille
modifierElle est la sœur de Fereydoun Farrokhzad et de Pooran Farrokhzad.
Publications
modifierEn français
modifier- Saison froide, Arfuyen, 1991.
- Le temps passa et l’horloge frappa quatre coups, traduit par Kéramat Movallali, édition indépendante, 1996. (ISBN 978-1691068203)
- La Conquête du jardin : Poèmes 1951-1965, traduit par Jalal Alavinia, préface de Christian Jambet, Lettres persanes, 2008, 243 p. (ISBN 978-2916012001)
- La Nuit lumineuse, Lettres persanes, 2011.
- Forough Farrokhzad : Poèmes 1954-1967, traduit par Jalal Alavinia, préface de Christian Jambet, Lettres persanes, 2015, 352 p. (ISBN 978-2916012131)
- Au seuil d'une saison froide, recueil de poèmes bilingue français-persan traduit par Sara Saïdi B., L'Harmattan, 2017, 154 p. (ISBN 978-2343136592)
- Œuvre poétique complète, Lettres persanes, 2017.
- La nuit lumineuse : Écrits : lettres, récits, nouvelles, articles, Lettres persanes, 2011.
- Une autre naissance, traduit par Laura Tirandaz et Ardeschir Tirandaz, Héros-Limite, 2022, 116 p. (ASIN 2889550575)
- Je suis la flamme, poèmes choisis et traduits du persan par Niloufar Sadighi et Franck Merger, Maelstrom - Rootleg, 2022. (ISBN 9782875054272)
- Croyons à l'aube d'une saison froide, Héros-Limite, coll. « Feuilles d'herbe », 2023, 82 p. (ISBN 978-2889550821)
En anthologie
modifier- S'il n'y a pas d'amour (anthologie de la poésie contemporaine persane), L'Harmattan, 2012. Recueil contenant 8 poèmes de Forough Farrokhzad parmi la centaine de poèmes traduits en français.
- Le Mont Damâvand et ses poètes : Nima Yushij, Forough Farrokhzad et Syavasi Kasraï, anthologie constituée et traduite par Myriam Bahramian, L'Harmattan, coll. « Poètes de cinq continents », 2018, 86 p. (ISBN 978-2343138848)
Filmographie
modifier- 1962 : La maison est noire (en persan : خانه سیاه است, Kẖạneh sy̰ạh ạst) (court métrage documentaire)[4]
Hommages
modifier- En 1965, Bernardo Bertolucci envisage de réaliser un film basé sur l'histoire de sa vie, dont il ne reste qu'une interview filmée[réf. nécessaire].
- Le film d'Abbas Kiarostami Le vent nous emportera (1999) est intitulé d'après le titre d'un poème de Forough Farrokhzad[7].
- En , une sélection de ses poèmes traduits en anglais, faite par Maryam Dilmaghani, est publiée en ligne pour célébrer le quarantième anniversaire de sa mort.
- Plusieurs émissions, notamment sur France Culture Forough Farrokhzâd (1934-1967), incarner la lumière
Notes et références
modifier- Version restaurée, recadrée et colorisée de la photo originale.
- (en-US) Amir-Hussein Radjy, « Overlooked No More: Forough Farrokhzad, Iranian Poet Who Broke Barriers of Sex and Society », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- « Lundi poésie : Forough Farrokhzâd nous perse le cœur », Libération, (lire en ligne).
- The House is Black / Khaneh Siyah Ast, 22 min, 1962, sur ubu.com.
- (en-US) « Forough Farrokhzad, a poet for all ages », sur NCRI Women, (consulté le )
- « Forough Farrokhzâd : une fenêtre à soi », sur France Culture, (consulté le )
- Notice biographique sur khayyami.free.fr.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier(Classement par date de parution.)
Ouvrages
modifier- (en) Michael C. Hillman, A Lonely Woman, Forough Farrokhzad and Her Poetry, Mage Publisher, .
- Mahshid Moshiri, Mille ans de poésie persane : les poètes persanophones, Paris, Éditions L'Harmattan, , 238 p. (ISBN 978-2-296-09598-4, lire en ligne ), « F. Farrokhzad, Forough », p. 89-91.
- Leili Anvar, Béatrice Didier (dir.), Antoinette Fouque (dir.) et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , « Farrokhzâd, Forough (Téhéran 1934 -id. 1967) », p. 1498.
- Jasmin Darznik, L'Oiseau captif, éd. Stéphane Marsan, 2018.
Articles
modifier- Agnès Devictor, « Forough Farrokhzad, poétesse du « Vent » », Le Monde, (lire en ligne).
- « Cinéma iranien », Le Monde, (lire en ligne).
- Philippe Piazzo, « La maison est noire : "... un verset de l'obscurité" », Le Monde, (lire en ligne).
- Annick Peigne-Giuly, « Sur la piste des films oubliés », Libération, (lire en ligne).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- (en) Site officiel
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressources relatives à la littérature :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Quelques poèmes de Farrokhzad traduits en français sur balkhi.fr
- Quelques enregistrements sonores sur ubu.com