Fonction d'une variable complexe différentiable au sens réel
Cet article constitue essentiellement une introduction à l'article sur les équations de Cauchy-Riemann. Il définit, pour les fonctions d'une variable complexe et à valeurs complexes, les dérivées partielles (par rapport à ou ) et la différentiabilité au sens réel.
On considère une fonction d'une variable complexe, définie sur un sous-ensemble ouvertU du plan complexe. On utilisera les notations suivantes :
la variable complexe sera notée , où x, y sont réels ;
les parties réelle et imaginaire de seront notées respectivement et , c'est-à-dire : , où sont deux fonctions réelles de deux variables réelles.
on dit que f admet une dérivée partielle (d'ordre 1) au point par rapport à la variable x, notée si la limite (finie) existe
on dit que f admet une dérivée partielle (d'ordre 1) au point par rapport à la variable y, notée si la limite (finie) existe
Propriété :
la dérivée partielle existe si et seulement si les dérivées partielles , existent, et alors
la dérivée partielle existe si et seulement si les dérivées partielles , existent, et alors
Dérivées partielles d'ordre supérieur :
si, par exemple, existe en tout point , on définit la fonction
si, de plus, la fonction admet une dérivée partielle d'ordre 1 au point par rapport à la variable x, on la note : . De manière analogue, si existe, on la note , etc.
Dérivées partielles par rapport à z et son conjugué
On dit qu'une fonction d'une variable complexe est différentiable au sens réel, ou -différentiable en un point si on peut l'approcher localement (au voisinage de ce point) par la somme d'une constante et d'une fonction -linéaire ; cette dernière est alors unique, et s'appelle différentielle de la fonction au point considéré.
Plus précisément, cela veut dire que , en tant que fonction de deux variables réelles, admet au voisinage du point considéré un développement limité d'ordre 1, dont la différentielle est la partie linéaire.
Définition : on dit qu'une application est -linéaire si : .
(alors : )
Définition : on dit que la fonction est -différentiable en un point s'il existe une application -linéaire et une fonction d'une variable complexe telles que lorsque et (en supposant que , où r est le rayon d'une boule ouverte telle que ).
Lorsqu'elle existe, l'application L est unique (ceci résulte de la propriété suivante) ; on l'appelle -différentielle ou différentielle de en et on la note habituellement .
On dit que est -différentiable sur U si elle est -différentiable en tout point de U.
Propriété : si est -différentiable en un point , alors :
elle admet des dérivées partielles d'ordre 1 en , et , .
Démonstration :
continuité : lorsque parce que (la -différentielle L est un endomorphisme d'un espace vectoriel de dimension finie, donc elle est continue) et .
existence et expression des dérivées partielles d'ordre 1 :
pour tout uréel tel que , ; donc, si , lorsque : ceci prouve l'existence de la dérivée partielle de la fonction en par rapport à , et la relation
pour tout vréel tel que , ; donc, si , lorsque : ceci prouve l'existence de la dérivée partielle de la fonction en par rapport à , et la relation .
Théorème : une condition suffisante (non nécessaire) de -différentiabilité en un point, ou sur un ouvert.
Soit . Si admet des dérivées partielles d'ordre 1 par rapport à x et y (ou à et ) en tout point d'un voisinage de , et si , (ou , ) sont continues en , alors est -différentiable en
En particulier, si admet des dérivées partielles d'ordre 1 par rapport à x et y (ou à et ) définies et continues en tout point de l'ouvert U, la fonction est -différentiable sur U. Dans ce cas, on dit que est -continûment différentiable sur U, ou de classe sur U.