Famille Bodard de La Jacopière

La famille Bodard de La Jacopière est une famille subsistante originaire de Candé (Anjou) où elle est connue depuis le XVIIe siècle[1].

Bodard de La Jacopière
Blasonnement d'azur à 3 têtes de loup d'argent, au dard d'or en fasce, et par concession de Louis XVIII, au chef d'or chargé d'une épée de sable
Branches Seigneurs de la Jacopière
Période XVIIe - XXIe
Pays ou province d’origine Anjou
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Demeures Ferme de la Grand-Maison
Château de la Jacopière
Château de la Bréchinie
château de Champiré
Charges maire de Cossé-le-Vivien, maire de Chinon; échevin et procureur du roi au présidial d'Angers
Fonctions militaires Chouan
Récompenses civiles chevalier de la Légion d'Honneur

La famille descend sans doute des Bodard de la Grand-Maison, cités aux Chroniques Craonnaises dans la personne de N. Bodard de la Grand-Maison, cornette d'une compagnie de Ligueurs, 1589, et de Pierre Bodard de la Grand-Maison, marié à Jeanne Buiron, vers 1645. Il s'agit d'une vieille famille bourgeoise de robe depuis longtemps établie en Anjou.

Diego Bodard de La Jacopière est anobli par Louis XVIII en 1821 en récompense de sa loyauté lors de la Guerre de Vendée[2].

La famille est admise à l'ANF depuis 1944 et fait partie des familles subsistantes de la noblesse française[3].

L' Hôtel Bodard de la Jacopière est un hôtel particulier situé dans le centre-ville de Chinon. Il était propriété de la Ville de Chinon depuis 1822, après avoir été la résidence de Jean-Baptiste Bodard de La Jacopière, maire de Chinon entre 1813 et 1816 et qui en lègue son nom. Il est désormais un Centre International du Patrimoine.

Personnalités

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Médecin et botaniste

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Homme politique

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  • Henri Bodard de La Jacopière, né à Craon, il est conseiller à l'Hôtel-de-Ville, puis échevin et procureur du roi au présidial d'Angers. Il figure en 1778 parmi les fondateurs du jardin botanique d'Angers, en 1789 parmi les membres de la Société des botanophiles d'Angers[4]. Le premier, il dénonça le factum de Volney, son compatriote sur La Condition nécessaire à la légitimité des États généraux, et le 31 mai 1790, il proposa aux magistrats d'Angers, ses collègues, de faire à l'Assemblée nationale des remontrances, contre la constitution civile du clergé et sur la vente des biens ecclésiastiques[5] Il part vers 1792 pour l'Angleterre. Il en revint en 1796, chargé par le comte d'Artois d'une mission de confiance auprès de Charette. Il fut nommé membre du conseil supérieur de l'Armée catholique et royale du Bas-Anjou et de Haute-Bretagne, commandée par Pierre Louis Godet de Châtillon et tomba 18 jours après (8 mars 1796) au combat de Saint-Michel-du-Bois. Ses biens, très considérables dans le Craonnais, furent mis nationalement en vente à différentes époques, mais rachetés par la famille. Le Moniteur universel, sur le rapport d'un agent de la République du 16 ventôse an IV, le nomme au premier rang, « émigré rentré et membre du conseil supérieur des Chouans ». Il fut tué[6] à Saint-Michel-du-Bois. Le major Michel Guesdon, son beau-frère, raconte ainsi sa mort[7].
  • Henri Bodard de La Jacopière (1891-1945), officier de réserve, adjoint au maire de Craon, est nommé conseiller départemental en 1943[8]

Ecrivains

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Autres membres notables

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  • Pierre Bodard, fils de Pierre Bodard, sieur de la Grand-Maison, et de Jeanne Buiron, mari d'Anne Durand, acquéreur vers 1688.
  • Noble homme Charles-Pierre Bodard, juge au grenier à sel de Craon, mari de Françoise Portais de Montflon, 1744, 1758.
  • Henri-Louis Bodard, receveur au grenier à sel de Pouancé, qui épouse en 1755 Anne Poisson des Brosses, et, moins de trois ans après, Marguerite-Antoinette-Clémence Frémont de la Merveillère, et achète en 1762 l'Énardière en la Rouaudière ; c'est la souche de la famille qui subsiste. Ils eurent quatre fils.A la mort d'Henri-Louis, décédé à la Jacopière le 3 prairial an X (23 mai 1802), Marguerite Frémont. sa veuve demeurait à la Jacopière, avec deux de ses filles : Marie-Perrine et Renée-Marguerite ; Charlotte-Marguerite était à Poitiers ; des deux fils, Henri-Louis demeurait à Paris et Pascal, à Chinon.
    • 'Henry-Louis Bodard, magistrat angevin (mort en 1796)
    • Pierre Bodard de La Jacopière (1756-1828)
      • Didacus ou Diégo-Antoine-Jérome-Marius de Bodard, fils du précédent, seigneur de La Jacopière, en Craon, capitaine dans la garde royale, chevalier de la Légion d'Honneur, est anobli le 28 juin 1821. Il est né à Toulon pendant le siège de Toulon en 1793 et presqu'en naissant embarqué avec ses parents pour l'Italie où il perdit sa mère, âgé de trois ans[10]. Son père, rentré en France, vint présenter à sa famille son fils, qui commença à Craon ses études achevées à Paris en 1812. Il reçut neuf blessures à la Bataille de Cossé, le 29 mai 1815, et fut laissé pour mort.A sa mort (19 avril 1874), il laissait trente-deux enfants ou petits-enfants[11]. Son livre historique est le suivant : Didacus Antoine Jérôme Marius de Bodard de La Jacopière, Chroniques craonnaises, La New York Public Library, Impr. E. Monnoyer, (lire en ligne)
    • Le même agent informateur qui dénonça Henri-Louis, écrit aussi à Lazare Hoche que « Bodard de Craon, émigré rentré, commandait en second, à Candé sous les ordres de Marianis, Piémontais. » Jean-B. Bodard-Jacopièree émigré, prête à Angers le serment nécessaire pour rentrer au pays, le 20 octobre 1800.
  • Des deux sœurs de ces quatre frères, l'une fut supérieure au Monastère de la Visitation de Poitiers, l'autre épousa le major Michel Guesdon.
 
Plaque commémorative du passage du maréchal Leclerc à Grugé-l'Hôpital.
  • Pierre de Bodard de La Jacopière était le propriétaire du château de Champiré à Grugé-l'Hôpital et des fermes environnantes. Il est l'époux d'Yvonne de Hauteclocque, la soeur du Général Leclerc[12]. Philippe Leclerc de Hauteclocque, futur maréchal Leclerc, arrive en dans la commune rejoindre sa sœur, Yvonne Bodard de La Jacopière]. Il fait établir ses faux papiers à la mairie de la commune avant de partir rejoindre sa femme. Il revient en visite dans la commune en afin de dire sa reconnaissance.

Notes et références

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  1. t.V. Blo-Bou. - 1906, pp. 15-17 (lire en ligne).
  2. Didacus ou Diégo-Antoine-Jérome-Marius de Bodard, seigneur de la Jacopière, en Craon, capitaine dans la garde royale, chevalier de la Légion d'Honneur, anobli le 28 juin 1821 (t. 1, p. 228).
  3. A.N.F, « L'Association d'entraide de la Noblesse Française - La table des familles », sur anf.asso.fr (consulté le )
  4. « Aussi ami d'un sage progrès qu'ennemi des bouleversements, il appelait de tous ses vœux, comme tous les hommes sensés de l'époque, des réformes nécessaires. » Cette manière de voir avait fait espérer à certains révolutionnaires qu'ils pourraient l'amener jusqu'à eux. Joseph Delaunay voulut l'initier à la franc-maçonnerie. « Quel crime ai-je donc commis, s'écria le procureur du roi, pour que l'on me croie capable de m'associer à de tels projets ?
  5. Il fait imprimer le texte sous ce titre : Réquisitoire du Procureur du roi au présidial d'Angers des 31 mai et 25 septembre 1790 sur les décrets de l'Assemblée nationale concernant l'Église de France (in-8o, 24 p.). La Déclaration d'un docteur agrégé de l'université d'Angers sur le serment prêté par sa compagnie le 23 avril 1791 (in-8o, 104 p.) est une protestation par laquelle il se dégagea résolument de toute solidarité avec ceux de ses collègues qui adhérèrent à la constitution nouvelle.
  6. Et non à Sainte-Marie-du-Bois, comme on lit — faute d'impression évidente — dans la notice de Paul Delaunay
  7. M. de Bodard avait eu le pied traversé d'une balle dans une affaire près de Saint-Michel et Chanveaux. Deux soldats lui firent un brancard de leurs fusils et le portèrent dans la chaumière d'une pauvre fileuse, sur la bruyère de Chanveaux. Les traces de sang sur le sol firent découvrir sa retraite. Cependant les perquisitions dans la chaumière allaient échouer quand les Bleus virent des taches sanglantes sur les barreaux d'une échelle. Ils insultèrent et menacèrent la pauvre vieille. Bodard se découvrit alors. Brutalement, il fut traîné dehors, jeté par terre et percé de coups de bayonnettes.
  8. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le ).
  9. .
  10. Il avait eu pour parrain le capitaine de vaisseau espagnol qui les prit à bord ; d'où son nom de Diego.
  11. L'Indépendant de l'Ouest, avril, 1874. et Abbé Macé, Le major Guesdon.
  12. [1]

Voir aussi

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Sources et bibliographie

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« Famille Bodard de La Jacopière », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne)