Fabian Gottlieb von Bellingshausen

amiral de la flotte impériale russe

Fabian Gottlieb Thaddeus von Bellingshausen (en russe : Фаддей Фаддеевич Беллинсгаузен, Faddeï Faddeïevitch Bellinsgauzen), né le à Lahetaguse sur l'île d'Ösel (aujourd'hui Saaremaa) en Estonie alors possession russe et mort le à Kronstadt), est un amiral de la flotte impériale russe qui fut explorateur de l'Antarctique. Entre les années 1819 et 1821, il effectue son second tour du monde, avec deux sloops, le Vostok (Восток, « L'Orient ») et le Mirny (Мирный, « Le Paisible ») placés sous le commandement de l'amiral Mikhaïl Lazarev. Il navigue dans l'océan Antarctique à bord du sloop Vostok qu'il commande.

Fabian Gottlieb von Bellingshausen
Фаддей Фаддеевич Беллинсгаузен
Fabian Gottlieb von Bellingshausen
Fabian Gottlieb Thaddeus von Bellingshausen

Naissance
Île de Saaremaa, Estonie
Décès (à 73 ans)
Kronstadt, Russie
Origine Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Allégeance Russie impériale
Arme Marine
Grade Admiral
Années de service 1803
Commandement Le Vostok
Conflits Guerre russo-turque de 1828-1829
Distinctions Ordre de Saint-Vladimir
Hommages Monument de Faddeï Faddeevitch Bellingshausen, mer de Bellingshausen, Cap Bellingshausen, île Bellingshausen, île et golfe Taddeus, glacier Bellingshausen, cratère sur la lune, station Bellingshausen en Antarctique
Autres fonctions Gouverneur militaire de Kronstadt

Il fut l'un des pionniers de l'Antarctique, explorateur de l'Australie, de l'Océanie et prit part en tant qu'admiral à la guerre russo-turque de 1828-1829.

Biographie

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Bellingshausen naît le 20 septembre 1778 dans une famille noble germano-balte[1] au domaine de Lahhetagge (aujourd'hui Lahetaguse) sur l'île d'Ösel dans le gouvernement de Livonie (actuelle Estonie), qui était à l'époque une province de l'Empire russe. En 1789, Bellingshausen entre au Corps naval des Cadets. Il est diplômé de l'Académie navale de Kronstadt à 18 ans. Il prend part à une expédition au grade de garde-marine[2] au large des côtes d'Angleterre. Il est promu en 1797 jusqu’au grade de capitaine.

Grand admirateur des voyages de Cook, il embarque lors de la première expédition russe autour du monde sur le vaisseau Nadejda (« Espoir ») sous le commandement d'Adam Johann von Krusenstern en 1803 et achève sa mission en 1806. Il commande ensuite de 1810 à 1819 différents navires en mer Baltique et en mer Noire. En 1819, il est élevé au grade de capitaine de 2e rang[3].

Expédition en Antarctique, en Océanie

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Expédition de Bellingshausen en Antarctique.

En 1819, quand le tsar Alexandre Ier autorise une expédition dans les mers polaires australes, l'amirauté choisit Bellingshausen pour la diriger. Parti de Kronstadt le , le 5 septembre de la même année, il quitte Portsmouth avec 2 navires, une corvette de 600 tonneaux, le Vostok (« l'Orient ») et un navire de soutien de 530 tonneaux le Mirnyi (« le Pacifique », commandé par Lazarev) à destination de la Géorgie du Sud. Il jette l'ancre dans le port de Rio de Janeiro le 2 novembre et atteint la Géorgie du Sud en décembre.

En hommage au marquis de Traversay, organisateur de cette expédition polaire, il attribue le nom de Marquis de Travers à un archipel puis se dirige au sud des îles Sandwich du Sud et à l'extrême sud.

Le , un glacier situé à l'est de la côte Princesse Martha (Antarctique est) est baptisé glacier Bellingshausen. Les 17 et 18 février 1819, ils approchent de la rive. Des études scientifiques débutent, une description des lieux est entreprise, ainsi qu'un recensement de la flore et de la faune. Grâce au journal de bord tenu par Bellingshausen au cours de ses 721 jours de navigation dans le Pacifique, l'Atlantique et l'Antarctique, une documentation très précise permit de découvrir les mœurs et coutumes des peuples autochtones et les découvertes scientifiques. En outre, vingt-et-une îles sont découvertes au cours de ce long périple.

Le , il est le deuxième explorateur à franchir le cercle polaire antarctique, le premier avait été James Cook. Le 28 janvier, l'expédition découvre les terres continentales de l'Antarctique, approchant des côtes au point de coordonnées 69° 21′ 28″ S, 2° 14′ 50″ O[4]. C'est la première expédition inaugurale officielle en Antarctique.

Les deux navires quittent l'Antarctique et se dirigent vers l'Australie, accostant à Port Jackson en . Les différentes réparations ayant été effectuées, Bellingshausen et Lazarev appareillent vers de nouveaux horizons. Ils découvrent alors les îles Tuamotu, et attribuent des noms de personnalités militaires et politiques russes à plusieurs îles habitées (29) : îles Russes, île Lazarev, et d'autres. En , les deux sloops ancrent de nouveau à Port Jackson.

Une nouvelle expédition en Antarctique occidentale est entreprise. Dans le courant de , une nouvelle île est découverte et reçoit le nom de Pierre Ier. Une nouvelle terre est baptisée Alexandre Ier. Les deux sloops se dirigent ensuite vers les Shetland, de nouvelles îles sont alors l'objet d'études minutieuses, chacune d'elles recevant le nom d'une grande bataille de la guerre patriotique de 1812 : Borodino, Smolensk, Waterloo, Leipzig et d'autres, également des noms de personnalités de la Marine impériale de Russie.

Son journal de bord, avec le rapport au ministre de la Marine impériale en date du et d'autres documents[5] attestent qu'il a bien découvert le continent, bien que les coordonnées rapportées soient à 20 milles de la côte antarctique. Rassemblant toutes ces preuves, les Russes réclament que Bellingshausen soit considéré comme le découvreur de la Terra Australis plutôt qu'Edward Bransfield, un officier anglais de la Royal Navy[6] ou que Nathaniel Palmer, un navigateur américain[7]. Durant son voyage, Bellingshausen visite aussi les îles Shetland du Sud et découvre et nomme l'île Pierre Ier. L'expédition continue dans le Pacifique en remontant vers les tropiques. Il arrive à Rio de Janeiro en mars 1821[8],[9]. Fin , Le Vostok et Le Mirny reprennent le chemin de Kronstadt. Cette expédition fut très enrichissante concernant les études hydrographiques et climatiques. Elle livra des trésors botaniques, zoologiques et ethnographiques.

Après son retour à Kronstadt le 4 août 1821, sans accueil triomphal, Bellingshausen continue de servir le tsar. Bellingshausen tente de découvrir une possibilité de navigation sur le fleuve Amour, mais cette tentative échoue. En raison de mauvaises conditions météorologiques, il est dans l'incapacité d'apporter la preuve de la méprise de La Pérouse, qui déclarait en 1787 que les îles Sakhaline étaient une péninsule reliée à un isthme sableux d'un continent. Bellingshausen est élevé au grade de kontr-admiral.

L'expédition Bellingshausen fut considérée comme l'une des plus importantes et difficiles après celles de James Cook. En outre, le Vostok et le Mirny n'étaient pas adaptés pour la navigation dans les glaces.

En 1826, il épousa Anna Dmitrievna Baïkovaga. Sept enfants naquirent de cette union : Elise von Bellingshausen : Épouse de Paul Gerschauga ; Catherine von Bellingshausen ; Helena von Bellingshausen ; Maria von Bellingshausen (1836-1863).

Il combat pendant la guerre russo-turque de 1828-1829, prenant part au siège et à la prise de la forteresse de Varna. Le , il est promu vitse-admiral. La même année, le commandement d'une escadre de la flotte de la Baltique lui est confié. En 1839, il occupe le poste de gouverneur militaire de Kronstadt et il est promu la même année amiral de la Marine impériale et décoré de l'Ordre de Saint-Vladimir (1re classe). En 1845, il est nommé membre de la Société de Géographie et en 1848, membre honoraire du Comité scientifique de la marine.

Il meurt le à Kronstadt.

Distinctions

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Postérité

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Timbre soviétique de 1965, émis à l’occasion du 145e anniversaire de l’expédition géographique russe - F. F. Bellingshausen et M. P.Lazarev

Monument érigé en mémoire de l'amiral von Bellingshausen

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Un monument de bronze fut érigé dans le jardin d'été de Kronstadt le , construit grâce à des fonds collectés parmi les amiraux de la Marine impériale de Russie. Le monument possède une hauteur totale de 2,02 mètres. La statue est haute de 2,01 mètres. Elle est l'œuvre du sculpteur Ivan Schroeder (1835-1908)[10].

Toponymies

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Son nom a été donné à différents lieux de l'Antarctique et d'ailleurs :

Notes et références

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  1. ~ db/bsb00000345/images/index.html? Id = 00000345 & fip = 87.119 .163.28 & no = 2 & page = 463 Genealogical Référence: Genealogisches Handbuch der Oeselschen Ritterschaft, 1935, - S.463
  2. Grade en vigueur dans la Marine impériale de Russie de 1716 à 1917
  3. Grade correspondant à celui de lieutenant-colonel dans l'infanterie ou l'armée de l'air
  4. Paul-Émile Victor, Les Explorations polaires, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 230
  5. Documents disponibles sur le site du Musée national de l'Arctique et de l'Antarctique à Saint-Pétersbourg
  6. Découverte du 30 janvier 1820
  7. Découverte du 17 novembre 1820
  8. Cartographie de l'expédition
  9. Geographic Names of the Antarctic, 2e édition, United States Board on Geographic Names, 1995
  10. www.encspb.ru

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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