Examen cytobactériologique des urines
L'examen cytobactériologique des urines (ECBU), également connu sous le nom d'examen microscopique des urines (EMU) en Belgique ou de sédiment urinaire en Suisse, est un test de laboratoire couramment utilisé en biologie médicale pour analyser les caractéristiques de l'urine d'un patient. Cet examen est particulièrement utile dans le diagnostic des infections urinaires, car il permet de détecter la présence de bactéries, de leucocytes et d'hématies dans les urines.
L'ECBU fournit des informations essentielles sur la santé du système urinaire. Il comprend notamment la numération des hématies et des leucocytes, qui, lorsqu'ils sont présents en quantité anormalement élevée, peuvent indiquer une inflammation ou une infection. De plus, cet examen permet d'identifier la présence de germes dans les urines, de déterminer leur type et leur profil de résistance aux antibiotiques, ce qui est crucial pour guider le choix d'un traitement approprié. L'ECBU peut également révéler la présence de cristaux dans les urines, pouvant être associés à certaines pathologies métaboliques ou à la formation de calculs rénaux.
Le prélèvement d'urine pour un ECBU nécessite une technique rigoureuse afin d'éviter toute contamination de l'échantillon. Une fois prélevé, l'échantillon est envoyé à un laboratoire d'analyse médicale où il est soumis à diverses étapes d'analyse, notamment la culture bactérienne. Les résultats complets de l'ECBU sont généralement disponibles après quelques jours.
Avant de procéder à un ECBU, il est courant de réaliser un test rapide à l'aide d'une bandelette urinaire. Cette méthode permet d'obtenir des résultats préliminaires en une minute environ, grâce aux changements de couleur des réactifs présents sur la bandelette au contact de l'urine. Bien que moins précise que l'ECBU, la bandelette urinaire peut fournir des informations utiles pour orienter le diagnostic et la prise en charge initiale du patient.
Technique
modifierLa technique de prélèvement pour un examen cytobactériologique des urines (ECBU) nécessite une préparation minutieuse et une procédure spécifique afin d'obtenir un échantillon de qualité et d'éviter toute contamination. Avant de procéder au prélèvement, il est recommandé d'effectuer une toilette intime et de désinfecter soigneusement les muqueuses à l'aide d'un antiseptique. Les urines doivent être recueillies dans un pot stérile, de préférence celles du matin, car elles présentent une concentration bactérienne suffisante en cas d'infection.
Le prélèvement dit "à mi-jet" est la condition essentielle pour éviter la contamination de l'échantillon par les germes naturellement présents au niveau du méat urétral. Pour ce faire, l'homme doit uriner pendant 10 à 15 secondes avant de placer le flacon de prélèvement sous le jet pendant une seconde, puis retirer le flacon et finir d'uriner. Pour la femme, la durée d'urination avant le prélèvement est de 5 à 6 secondes.
Dans le cas d'un patient porteur d'une sonde urinaire, il est déconseillé de le sonder uniquement pour effectuer cet examen, car cela pourrait entraîner une infection. Le prélèvement doit être effectué directement dans la poche à urines, en prenant soin de clamper la sonde pendant 10 à 15 minutes, de la désinfecter et de la ponctionner avec une seringue et une aiguille, puis de la déclamper après le prélèvement.
Une fois l'échantillon obtenu, il est examiné au microscope ("examen direct") avec et sans coloration de Gram. Cela permet de détecter la présence de germes si leur quantité est suffisante (environ 100 000 par millilitre) et de réaliser une cytologie pour évaluer les différentes cellules présentes. L'urine est ensuite mise en culture pour effectuer une numération des germes (résultat disponible en 24 heures), une identification bactérienne et éventuellement un antibiogramme (résultat complet en 48 heures).
En suivant ces étapes, les professionnels de santé s'assurent d'obtenir un échantillon d'urine de qualité pour l'ECBU, tout en minimisant les risques de contamination et en permettant une interprétation fiable des résultats.
Résultats
modifierChez un individu en bonne santé, les urines sont normalement stériles et ne contiennent qu'une faible quantité de leucocytes et d'hématies[1]. L'examen cytobactériologique des urines (ECBU) permet de détecter la présence d'anomalies pouvant indiquer une infection ou une autre pathologie du système urinaire.
Les résultats fournis par le laboratoire de biologie médicale comprennent généralement plusieurs paramètres clés. Tout d'abord, la numération des hématies et des leucocytes est exprimée en nombre par millimètre cube (mm³). Une augmentation significative de ces cellules peut être le signe d'une inflammation ou d'une infection.
Ensuite, la présence ou l'absence de germes dans les urines, également appelée bactériurie, est évaluée. Si des bactéries sont détectées, leur numération est également réalisée afin de déterminer la sévérité de l'infection. Une bactériurie significative est généralement définie par la présence de plus de 100 000 bactéries par millilitre d'urine.
Enfin, l'ECBU peut également révéler la présence de cristaux dans les urines. Ces cristaux peuvent être composés de différents minéraux et leur présence peut indiquer des troubles métaboliques ou des pathologies spécifiques, comme la formation de calculs rénaux.
L'interprétation des résultats de l'ECBU doit être effectuée par un professionnel de santé en tenant compte du contexte clinique et des symptômes du patient. Des résultats anormaux peuvent nécessiter des examens complémentaires ou la mise en place d'un traitement adapté.
Interprétation
modifierUn examen cytobactériologique des urines normal ne doit pas comporter plus de quelques hématies ou leucocytes et doit être stérile[1].
La présence de quelques hématies est habituelle chez la femme en période de règles.
S'il existe de nombreuses hématies, on parle d'hématurie (microscopique si l'urine est de couleur normale, macroscopique si l'urine est teintée en rouge). S'il existe de nombreux leucocytes, on parle de leucocyturie. Ces résultats sont également retrouvés lorsqu'on effectue une numération d'Addis.
La présence d'un germe (au direct ou à la culture) sans leucocyturie, est témoin d'un prélèvement imparfait (contamination par l'extérieur) et n'est donc pas pathologique.
La présence d'un germe avec une leucocyturie est la preuve d'une infection urinaire. Le germe est alors identifié par différentes techniques. Un antibiogramme est fourni secondairement, permettant d'évaluer la sensibilité de ce germe aux différents antibiotiques.
S'il existe plusieurs germes, il s'agit en règle générale d'un prélèvement imparfait. S'il n'existe pas de leucocyturie, on en reste là. Dans le cas contraire l'examen cytobactériologique des urines doit être refait.
S'il existe une leucocyturie importante sans germe retrouvé, il peut s'agir d'une infection urinaire en cours de traitement antibiotique (on dit alors qu'elle est « décapitée »). Il peut s'agir également de germes de cultures délicates. Il faut penser systématiquement dans ce cas à une tuberculose.
Notes et références
modifier- « Comprendre l'ECBU : Tout sur l'examen cyto-bactériologique des urines », sur LABORATOIRE BIO ARD’AISNE (consulté le )