Eurostat

direction générale de la Commission européenne chargée de l'information statistique

Eurostat est une direction générale de la Commission européenne chargée de l'information statistique à l'échelle communautaire. Elle a pour rôle de produire les statistiques officielles de l'Union européenne, principalement en collectant, harmonisant et agrégeant les données publiées par les instituts nationaux de statistiques des pays membres de l'Union européenne, des pays candidats à l'adhésion et des pays de l'Association européenne de libre-échange.

Eurostat
Histoire
Fondation
1953 (office statistique)
1959 (nom actuel)
Cadre
Type
Domaine d'activité
Siège
Pays
Organisation
Direction
Organisation mère
Affiliation
Site web
Identifiants
data.gouv.fr

Historique

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Eurostat a commencé à fonctionner en 1953 pour répondre aux besoins de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) : l'article 47 du traité autorisait la communauté à collecter des statistiques, indispensables à sa bonne marche. À partir de 1958 Eurostat devient l'un des trois services partagés par la CECA, la Communauté économique européenne (CEE) et Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom).

En 2002, Eurostat employait 640 personnes : 232 en catégorie A, 191 en catégorie B, 147 en catégorie C, 11 en catégorie D et 59 en catégorie END (expert national détaché)[1].

Affaires

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Au début des années 2000, une polémique (en) a porté sur d'éventuels détournements de fonds. Il s'est avéré finalement que l'affaire avait été exagérée par les médias et l'agence anti-fraude de la Commission européenne, Eurostat ayant eu recours à des prestataires extérieurs simplement faute de moyens internes suffisants[2]. Les quelques fonctionnaires européens impliqués ont pu être découverts grâce aux évaluations menées par l'Agence européenne de lutte antifraude (OLAF) et à ses compétences élargies à la suite des mécanismes européens mis en place en 1999 et qui avait conduit à la démission de la commission Santer[3].

En 2009, alors que le déficit public de la Grèce est estimé à 6 %, le Premier ministre grec Georges Papandréou révèle qu'il s'élève en fait à 12,7 % du PIB. Cela plonge le pays dans une crise financière[4]. L'année suivante, Andréas Georgiou, chef d'Elstat, l'office des statistiques grecques, aurait fait grossir les chiffres du déficit et de la dette publique grecs (respectivement de 1,8 points et de 11,7 points) pour l’année 2009. Selon l'enquête menée, il se serait entendu avec Eurostat dans le but de faciliter la mise sous tutelle financière du pays[4]. Dans une interview au Financial Times en date d'août 2016, Georgiou soutient la validité de ses statistiques et critique l'absence de condamnations de « ceux qui sont responsables des chiffres falsifiés dans le passé »[4]. Finalement, il est condamné le 1er août 2017 à deux ans de prison avec sursis, décision dont il fera appel[4].

En 2010, la révélation de l'incapacité d'Eurostat à déceler les falsifications des comptes publics de la Grèce pose la question de ses compétences et de son mode de fonctionnement. Afin de se justifier, Eurostat a publié un rapport[5] sur les problèmes des statistiques budgétaires grecques.

Rôle et activités

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Eurostat construit et publie des données statistiques au niveau communautaire (statistiques agrégées ainsi que détaillées pour chaque pays membre), afin d'éclairer les décisions des institutions européennes et d'informer les citoyens de l'Union.

Pour cela, Eurostat recueille les données collectées dans les pays membres (ou dans des pays tiers, comme la Suisse ou le Japon) par les instituts de statistique nationaux (pour la France, par exemple, il s'agit de l'Insee).

Eurostat incite les instituts nationaux de statistiques à publier des données harmonisées à l'échelle européenne, c'est-à-dire basées sur les mêmes définitions et instruments de mesure, et participe à cette harmonisation. Lorsque les données publiées ne sont pas harmonisées (par exemple, les taux de chômage publiés par des institutions nationales des pays membres ne sont pas définis de la même manière donc ne sont pas directement comparables), Eurostat retravaille les données et publie des versions harmonisées. Eurostat a introduit une méthodologie unifiée qui permet de comparer les indicateurs des différents pays.

Aggrégats européens

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Eurostat fournit parfois des agrégats, par exemple:

Exemples de libellés d’agrégats
Libellé avant le 2 mars 2020 Libellé après le 3 mars 2020 Remarque
UE28 UE28 Union européenne (composition antérieure au Brexit)
UE27_2019 UE27_2020 Union européenne (sans le Royaume-Uni)
UE27 UE27_2007 Union européenne (avant l'adhésion de la Croatie)
 Source: Eurostat[6]

À partir du , Eurostat publie de nouveaux agrégat pour 2 530 jeux de données pour refléter la nouvelle composition de l'Union européenne[7]. Les dernières données publiées pour l'Modèle:Europe des Vingt-Huit comprenant le Royaume-Uni sont publiés en , au quatrième trimestre 2019 ou pour l'année 2019 suivant la périodicité[7].

À partir de janvier 2021, le Royaume-Uni n'est plus impliqué dans eurostat dans le cadre de son ancienne appartenance à l'union européenne, mais eurostat pourra continuer à diffuser des données britanniques dans le cadre de l'article "UNPRO.5.2 coopération statistique" de l'accord de libre échange entre l'Union européenne et le Royaume-Uni en application provisoire à partir du premier janvier 2021.

Insertion institutionnelle

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Eurostat prend place au sein de deux structures européennes :

  • Le Système statistique européen (SSE)[a], auquel appartiennent aussi des banques, des instituts statistiques ou encore des organismes qui collectent les informations dans toute l'Europe (dont la Norvège, l'Islande et la Suisse).

Le SSE, dont fait partie Eurostat, coopère avec l'OCDE, le FMI. Eurostat travaille également avec l'Organisation des Nations unies.

Domaines de compétence

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Eurostat travaille principalement sur les domaines de compétences de la politique communautaire (ceux-ci s'étant fortement étendus, Eurostat analyse pratiquement toutes les informations recensées)

Il est divisé en neuf thèmes :

Tous les cinq ans, Eurostat développe un programme statistique qui cible un ou plusieurs secteurs pour des analyses poussées et des publications plus riches : de 2003 à 2007, le programme est centré sur les

  • indicateurs essentiels sur l'élargissement ;
  • statistiques sur le pacte de stabilité et de croissance ;
  • données essentielles sur le marché du travail, l'environnement, les services et les conditions de vie ;
  • indications sur la structure de l'UE.

Ce programme est développé en partenariat avec les institutions qui demandent certaines statistiques précises.

Diffusion

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Pour la diffusion de ses données, tout comme pour collecter les données sur le terrain, Eurostat s'appuie sur l'institut national de statistiques de chaque pays (en France, par exemple, le partenaire est l'Insee ; en Grèce, ELSTAT).

L'ensemble des statistiques sont disponibles gratuitement en téléchargement sur le site internet d'Eurostat[8] ou sur le portail de données ouvertes de la Commission Européenne[9].

La traduction automatique de certaines pages en anglais est disponible pour les 23 autres langues officielles de l'union européenne, depuis 2021[10].

Publications

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Eurostat publie chaque année les produits suivants :

  • L'annuaire d'Eurostat - la totalité des données analysées (disponible en version imprimée et CD-rom) ;
  • statistiques en bref - l'essentiel des statistiques ;
  • eurostatistiques - analyse économique et sociale ;
  • portrait social de l'Europe - situation sociale des États membres ;
  • comptes économiques de l'Union Européenne - données macroéconomiques, par exemple la balance des paiements ;
  • panorama de l'Union Européenne.

Bases de données

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Eurostat possède la plus grande base de données concernant les statistiques européennes :

  • New Cronos - cent millions de données sur les pays membres (et partenaires) ;
  • Comext - statistiques sur le commerce intra et extra-communautaire ;
  • Regio - données socio-économiques par régions ;
  • Europroms - base de données sur les produits industriels.

Ces bases de données peuvent être exploitées pour une publication personnalisée.

Organisation interne

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Eurostat est divisé en directions[11](A-G) :

  • Direction A - Ressources ;
  • Direction B - Méthodologie ; Diffusion; Coopération dans le Système statistique européen ;
  • Direction C - Statistiques macroéconomiques ;
  • Direction D - Statistiques des finances des administrations publiques (GFS) et qualité ;
  • Direction E - Statistiques régionales et sectorielles ;
  • Direction F - Statistiques sociales ;
  • Direction G - Statistiques des entreprises et du commerce.

Chaque direction comporte des unités avec des coordinateurs (E1, F3 etc.)

Directeur général d'Eurostat

Nom Nationalité Mandat
Rolf Wagenführ   Allemagne 1952–66
Raymond Dumas   France 1966–73
Jacques Mayer   France 1973–77
Aage Dornonville de la Cour   Danemark 1977–82
Pieter de Geus   Pays-Bas 1982–84
Silvio Ronchetti   Italie 1984–87
Yves Franchet   France 1987–03
Michel Vanden Abeele   Belgique 2003–04
Günther Hanreich   Autriche 2004–06
Hervé Carré   France 2006–08
Walter Radermacher   Allemagne 2008–2016
Mariana Kotzeva, par intérim   Bulgarie 2017–Présent

Notes et références

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  1. Avec l'entrée en application du nouveau règlement statistique communautaire au 1er avril 2009, le nouveau SSE remplace le précédent Comité du programme statistique (CPS). L'Union européenne s'est ainsi dotée d'une « loi statistique » remplaçant le règlement de 1997 qui fonde en droit le SSE et donne un rôle de coordination à Eurostat au niveau communautaire, et un rôle de coordination aux Instituts nationaux de statistiques (INS) au niveau national.

Références

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Voir aussi

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Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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[Les liens vers le site de l'UE en cours de reconstruction, sont pour la plupart inopérants (23/07/2018)]

  • « En Grèce, condamnation de l’ancien chef des statistiques, qui avait maquillé les chiffres du déficit public », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  • Alberto De Michelis et Alain Chantraine, Mémoires d'Eurostat, Cinquante ans au service de l'Europe, , 221 p. (ISBN 92-894-5115-7, lire en ligne)
  • « Eurostat : une « affaire » peut en cacher une autre », L'Expansion,‎ (lire en ligne)
  • (en) Deirdre Curtin et Ramses A. Wessel, Good Governance and the European Union : Reflections on Concepts, Institutions and Substance, Intersentia, , 276 p. (ISBN 978-90-5095-381-8, lire en ligne)

Articles connexes

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Liens externes

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[Les liens vers le site de l'UE en cours de reconstruction, sont pour la plupart inopérants (23/07/2018)]