Eugénie Weill
Eugénie Weill, née le à Paris et décédée le à Sarcelles[1], est une philanthrope juive et féministe française.
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Biographie
modifierNée Eugénie Maria Aron, elle est la fille du couple de bijoutier Gustave Aron et Emma Levy. Le , elle épouse Isaac Weill[2], qui la laisse veuve en 1896[3] avec deux jeunes enfants[4].
En , elle fonde la Société amicale de bienfaisance, qu'elle préside encore en 1935. Cette œuvre féminine non mixte porte assistance aux démunis, sous la forme de secours en espèce ou en nature, de distribution de vêtements, d'aide à la recherche d'emploi ou de soins gratuits aux malades. Les dames patronnesses sont majoritairement de confession juive. En 1900, la Société amicale compte 937 adhérentes[5].
Eugénie Weill est, d'après Isabelle Bogelot, l'une des figures de la philanthropie juive française au début du XXe siècle. Elle fait donc naturellement partie des fondatrices du Conseil national des femmes françaises en 1901, et occupe le poste de trésorière de l'association[6]. Pendant près de 30 ans, elle en préside la section de travail Assistance et Prévoyance sociale[7], qui travaille sur de nombreuses questions : rôle des femmes dans l'administration de l'Assistance publique et de la protection des enfants en bas âge, hygiénisme, féminisation du personnel des prisons de femmes[8], augmentation du taux de l'assistance obligatoire aux vieillards, amélioration du sort des veuves qui ne sont pas veuves de guerre, etc. La section entretient des rapports très étroits avec le Conseil supérieur de l’Assistance publique, et reçoit le soutien de plusieurs de ses membres comme son directeur Henri Monod, des sénateurs Ferdinand Dreyfus, Paul Strauss ou encore Gustave Mesureur, etc. Ces derniers appuient la revendication de faire entrer des femmes au Conseil supérieur de l’Assistance publique. En 1906 c’est chose faite : Isabelle Bogelot devient la première femme membre du Conseil supérieur[réf. nécessaire].
Eugénie Weill fonde d'autres œuvres d'assistance, en particulier l'Amicale des Petits (1906) et le Bas de laine (). Pendant la Première Guerre mondiale, elle crée 3 ouvroirs dans le 9e arrondissement de Paris pour porter secours aux réfugiés, et organise une permanence de secours à la mairie.
Honneurs
modifierPlusieurs décorations viennent récompenser son action philanthropique : palmes d'Officier d'académie, médaille d'argent de l'Assistance publique (1909), médaille de bronze de la Reconnaissance française. Par décret du , Eugénie Weill est nommée chevalier de la Légion d'honneur : c'est Isabelle Bogelot qui lui remet la croix[9].
Notes et références
modifier- Registre des inhumations au cimetière Montparnasse, vue 23/31, avec la mention « Venant de Sercelles, morte le 28-12-41 ».
- Acte de mariage, Paris 10e arrondissement
- Acte de décès du 2 janvier 1896, Paris 9e arrondissement.
- Isabelle Bogelot, Trente ans de solidarité, Paris, Imprimerie de Maulde, Doumenc et Cie, 1908, p. 292-293.
- Présentation de la Société amicale de bienfaisance, 43 rue Blanche, Paris, médaille d'argent des sociétés de bienfaisance, Compte rendu de l'Exposition universelle de 1900.
- Elle est encore trésorière en 1907, mais plus en 1922, Archives du CNFF, 2 AF 1
- Eugénie Weill démissionne le 27 novembre 1930. Procès-verbal du 27 novembre 1930, Archives du CNFF, 2 AF 254.
- Les décrets des 28 juin et 12 juillet 1907 suivent les recommandations émises par le Conseil national des femmes françaises.
- Dossier de Légion d'honneur, numérisé sur Archives nationales.
Bibliographie
modifier- Laurence Klejman et Florence Rochefort (préf. Michelle Perrot), L'égalité en marche : le féminisme sous la Troisième Républiique, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques; Des Femmes, , 356 p. (ISBN 978-2-724-60567-9 et 978-2-721-00382-9, OCLC 995483512)
- Christine Bard, Les femmes dans la société française au 20e siècle, Paris, Colin, coll. « Histoire », , 287 p. (ISBN 978-2-200-25200-7, OCLC 895046907)
- Isabelle Bogelot, Trente ans de solidarité, Paris, Imprimerie de Maulde, Doumenc et Cie, 1908